Netanyahu nie avoir qualifié le Plan de paix arabe d’ « universellement acceptable »
Le bureau du Premier ministre affirme que l’Initiative de 2002 n’a pas du tout été mentionnée durant la rencontre avec Poutine, contredisant en cela les annonces du ministre des Affaires étrangères russe
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a nié mercredi que ce dernier ait déclaré au président Vladimir Poutine qu’il trouvait que l’Initiative arabe de paix de 2002 pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien était « universellement acceptable », rejetant en cela une annonce faite un peu plus tôt par le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.
« L’Initiative arabe n’a pas du tout fait l’objet de discussions durant la conversation avec le président Poutine », a affirmé le bureau du Premier ministre dans un communiqué, faisant référence à la rencontre de mardi avec Poutine au Kremlin.
« Le Premier ministre Netanyahu a déjà mentionné que l’Initiative doit être amendée, particulièrement en raison des changements profonds qui ont eu lieu dans la région depuis 2002″, continue le communiqué. « Dans tous les cas, aucune Initiative arabe ne peut dicter (des termes) à Israël, mais peut plutôt devenir une base de discussions entre Israël et les pays de la région avec pour but la paix régionale avec les pays arabes ».
S’exprimant lors d’une conférence de presse commune à Moscou avant des pourparlers avec son homologue palestinien Riyad al-Maliki, Lavrov a affirmé que Netanyahu avait décrit l’Initiative comme étant “universellement acceptable” durant ses discussions avec Poutine, a rapporté l’agence de presse étatique Interfax.
« Je vois une lueur d’espoir dans le fait que le Premier ministre Netanyahu ait pendant sa rencontre avec Poutine décrit l’Initiative de paix arabe comme étant un pas dans la bonne direction, pas qui pourrait être très utile. Je ne l’ai cependant pas entendu mentionner des amendements à l’Initiative de paix », a ajouté Lavrov, d’après la Dixième chaîne.
L’Initiative, d’abord rédigée par l’Arabie Saoudite en 2002 et plus tard adoubée par la Ligue arabe, appelle à un retrait d’Israël de tous les territoires capturés durant la Guerre des six jours de 1967 en échange d’une normalisation des relations avec le monde arabo-musulman dans son ensemble.
En 2013, la Ligue arabe a montré une certaine flexibilité en permettant que, afin de trouver un accord final sur le conflit israélo-palestinien, des échanges de territoires “comparables”, faisant l’objet d’un accord mutuel, et “mineurs” puissent être envisagés.
Netanyahu a affirmé le mois dernier qu’il saluait le concept du plan, mais n’a pas franchi le pas d’une approbation complète.
Lavrov a annoncé aux journalistes que la Russie était “engagée pour une solution à deux Etats », et a mentionné que le problème de l’augmentation du terrorisme devait être géré à l’intérieur du cadre d’un accord de paix.
“Hélas, la situation ne s’est pas améliorée depuis notre dernière visite », a confié Lavrov à Maliki, comme le rapporte l’agence de presse étatique TASS. “Nous sommes convaincus que toutes les parties concernées devraient accomplir les efforts nécessaires pour corriger cette situation. Nous sommes engagés pour une solution à deux Etats en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et les accords passés entre les deux parties ».
Durant sa rencontre de mardi avec Netanyahu, Poutine a exprimé son soutien pour une solution “globale et juste” au conflit israélo-palestinien.
S’exprimant lors d’une conférence de presse commune avec Netanyahu après leur pourparlers au Kremlin, Poutine a apporté son soutien à une solution à deux Etats et aux efforts d’Israël en matière de contre-terrorisme.
« Nous serons partenaires dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté.
Netanyahu s’est rendu à Moscou lundi pour une visite de deux jours, sa quatrième rencontre avec Poutine en moins d’un an. Le Premier ministre a visité le Musée des tanks blindés de Moscou, musée où il a pu inspecter un tank de Tsahal capturé durant la première Guerre du Liban en 1982. Ce tank a été rendu à Israël par Poutine.
Le tank avait été capturé par les Syriens en 1982 et fut offert à la Russie. A présent, Poutine le rend à Israël.
This Israeli tank was captured by the Syrians in 1982 and given to Russia. Now Putin gave it back to Israel. pic.twitter.com/8WODPqYQ6b
— Raphael Ahren (@RaphaelAhren) June 8, 2016