Netanyahu nie que sa référence à Amalek s’est apparentée à un « appel au génocide »
"Ces accusations mensongères et grotesques reflètent une ignorance historique profonde", a fait savoir le Bureau du Premier ministre dans un communiqué

Le Bureau du Premier ministre a riposté mardi à l’Afrique du sud – qui avait estimé que des propos tenus par le Premier ministre Benjamin Netanyahu en référence aux Amalékites, les ennemis bibliques des Israélites antiques, constituaient une incitation au génocide.
Cette référence aux Amalékites a été citée dans le dossier déposé devant la Cour internationale de Justice par Pretoria qui accuse Israël de « génocide ». Les audiences ont eu lieu la semaine dernière à La Haye.
« Ces accusations mensongères et grotesques reflètent une ignorance historique profonde », a fait savoir le Bureau du Premier ministre dans un communiqué qui a ajouté qu’elles étaient « absurdes ».
Il a souligné que lorsque Netanyahu avait utilisé la citation biblique « Souvenez-vous de ce qu’Amalek vous a fait », il l’avait utilisée pour décrire l’attaque sauvage commise par le Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, et non pour appeler au génocide contre les Palestiniens de Gaza.
Le Bureau a par ailleurs souligné que la même phrase apparaissait dans une exposition permanente du musée de commémoration de la Shoah de Yad Vashem, ainsi que sur un mémorial rendant hommage aux Juifs néerlandais assassinés pendant la Shoah, à La Haye.
« Manifestement, aucune de ces deux références n’est un appel au génocide du peuple allemand », a noté le Bureau de Netanyahu.
« Et de la même manière, la référence à Amalek faite par le Premier ministre Netanyahu n’était pas une incitation au génocide des Palestiniens mais une description des actions hautement malfaisantes perpétrées par les terroristes génocidaires, le 7 octobre, et de la nécessité de les affronter ».
Il y a plusieurs récits liés aux Amalékites dans la bible – et des références à ces derniers, avec notamment une attaque contre les Israélites dans le Livre de l’Exode ; le commandement de « se souvenir de ce que les Amalékites vous ont fait » dans le Deutéronome, un autre commandement, dans le même Livre, sommant à « effacer la mémoire d’Amalek », qui est interprété comme l’ordre donné de détruire les Amalékites ainsi qu’un récit de l’attaque du roi Saul qui détruit les Amalékites dans le Livre I de Samuel.
Among the absurdities levelled against Israel at the Hague was the charge that after the October 7th massacre PM Netanyahu incited genocide by quoting the biblical phrase "remember what Amalek did to you."
This false and preposterous charge reflects a deep historical ignorance.
— Prime Minister of Israel (@IsraeliPM) January 16, 2024
Un communiqué qui a été émis alors que les juges de la Cour internationale de Justice délibèrent sur d’éventuelles mesures conservatoires à l’encontre d’Israël, des mesures qui ont été réclamées par l’Afrique du sud sur la base de son accusation de génocide en cours contre les Palestiniens de Gaza.
Il est déterminant, dans les procédures judiciaires pour génocide, de prouver qu’il y a une intention de détruire délibérément un peuple – ou une partie d’un peuple – afin d’affirmer qu’un génocide a bien eu lieu. C’est la raison pour laquelle l’Afrique du sud a cité les références faites aux Amalékites de Netanyahu ainsi que d’autres propos incendiaires visant les Palestiniens qui ont pu être tenus par des ministres du gouvernement israélien.
Dans le dossier déposé par l’Afrique du sud devant la Cour internationale de justice, Pretoria accuse également certains Israéliens de s’être rendus coupables d’incitation au génocide, disant qu’Israël a été dans l’incapacité de les sanctionner comme le pays doit le faire dans le cadre de la Convention sur les génocides de 1948, dont l’État juif est signataire.