Netanyahu refuse de monter sur scène en même temps que Ben Gvir lors d’un événement
Après avoir courtisé l’élu d'extrême-droite pour qu'il s'unisse à HaTzionout HaDatit pour les élections, le chef de l'opposition cherche à éviter d’être photographié ensemble
Le chef de l’opposition et ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu a refusé de monter sur la scène lors d’un événement pour Simchat Torah à Kfar Habad lundi jusqu’à ce que le député d’extrême droite Itamar Ben Gvir l’ait quitté afin d’éviter d’être photographié avec le numéro deux de la liste de la faction HaTzionout HaDatit, membre du bloc de droite de Netanyahu.
Selon les informations parues dans la presse israélienne, Netanyahu aurait reçu ces directives de ses conseillers, ce qui a provoqué la colère de Ben Gvir. « Honte à vous », aurait déclaré le député d’extrême droite aux organisateurs, selon un reportage sur la Douzième chaîne.
Un journaliste du site d’informations religieuses Kikar HaShabbat a publié une séquence vidéo dans laquelle on aperçoit Ben Gvir sur scène en conversation avec un groupe de personnes, dont l’une lui tire le bras, tandis que la foule scande son nom. Il se dirige ensuite vers les escaliers et Netanyahu accepte alors de monter sur scène.
Selon le même journaliste, le cabinet de Netanyahu aurait informé les organisateurs plus tôt dans la soirée qu’il ne participerait pas à l’événement, mais il semblerait avoir changé d’avis après avoir appris que Benny Gantz, chef du parti HaMahane HaMamlahti et actuel ministre de la Défense d’Israël, y serait.
Dans un autre clip, on peut entendre Ben Gvir se disputer avec une personne qui plaide « Je te le demande » et lui dit « Je ne laisserai personne parler, seulement Bibi », en référence à Netanyahu.
Selon les informations, Ben Gvir aurait été humilié par l’incident.
הרגעים המביכים בהקפות הפוליטיות בכפר חב״ד.
אחד המארגנים: ״הוא (נתניהו) לא יעלה אם איתמר לא ירד״.
בן גביר מבקש לדבר בפני הציבור כפי שעשה גדעון סער ואז מטיח באחד המארגנים: ״אתה מחלל שם שמים״. pic.twitter.com/ZFCOets3dn— ארי קלמן | Ari Kalman (@aronkalman1) October 17, 2022
Ben Gvir est le leader du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, qui se présente avec le parti HaTzionout HaDatit du député Bezalel Smotrich. Les deux partis ont accepté de se présenter ensemble à la demande de Netanyahu.
Un article publié la semaine dernière a révélé que Netanyahu et Ben Gvir se rencontraient régulièrement et auraient convenu de se concerter en matière de campagne politique et de stratégie médiatique. Aucune photo de ces rencontres n’a toutefois, été publiée.
Selon la Douzième chaîne, les deux hommes politiques auraient évoqué, au cours d’une récente réunion, les domaines dans lesquels ils concentreront leurs campagnes, ainsi que la coordination avec les médias. L’article, où les sources ne sont pas identifiées, révèle en outre que Netanyahu compte sur Ben Gvir pour concentrer ses efforts sur sa base d’électeurs traditionnelle et sur ceux qui n’ont pas voté lors des élections précédentes, plutôt que d’essayer d’attirer les électeurs du Likud.
Netanyahu craindrait que Ben Gvir ne prenne des voix au Likud lors des élections du 1er novembre. Ben Gvir semble être tout aussi soucieux que le Likud de Netanyahu ne déploie d’efforts pour recruter les électeurs de son parti. Un membre senior du Likud a déclaré le mois dernier qu’il « ferait tout » pour que Ben Gvir fasse partie du prochain gouvernement, malgré son extrémisme et ses coups d’éclat d’extrême droite.
Ben Gvir est un fervent admirateur du rabbin raciste, décédé, Meir Kahane, qui préconisait le transfert des Arabes d’Israël hors du pays. Il a été condamné pour incitation au racisme en 2007 pour avoir tenu une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Expulsez l’ennemi arabe » lors d’une manifestation.
Jusqu’à ce que cela commence à lui nuire politiquement, Ben Gvir a gardé une photo de Baruch Goldstein sur un mur de sa maison à Hébron. Goldstein a massacré 29 Palestiniens qui priaient sur le Tombeau des Patriarches à Hébron en 1994. Ben Gvir a récemment déclaré qu’il ne considérait plus Goldstein comme un « héros ».
Le leader d’Otzma Yehudit provoque régulièrement des frictions entre Israéliens juifs et arabes et aurait été accusé par le chef de la police nationale d’être le complice des pires violences intercommunautaires de l’histoire récente d’Israël en mai de l’année dernière.
Il s’est en outre allié à certains des mouvements et des militants juifs les plus extrémistes d’Israël, dont Lehava, un groupe juif suprématiste et contre le mariage interracial, et Noam, un groupe homophobe virulent.