Netanyahu réprimande le chef de la diplomatie irlandaise en visite pour son soutien aux Palestiniens
Le Premier ministre a pris à parti Simon Coveney, représentant d'un pays qui ne parvient pas à condamner la glorification du terrorisme et qui finance des ONG niant la légitimité d'Israël
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
![Le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney, à gauche, avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 11 juillet 2017. (Crédit : GPO) Le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney, à gauche, avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 11 juillet 2017. (Crédit : GPO)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2017/07/ראש-הממשלה-בנימין-נתניהו-נפגש-עם-שר-החוץ-של-אירלנד-11.07.171-640x400.jpg)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réprimandé mardi le ministre des Affaires étrangères, Simon Coveney, en raison du traditionnel soutien apporté par son pays aux Palestiniens.
Selon un compte-rendu de leur rencontre livré par le Bureau du Premier ministre, Netanyahu « a exprimé son mécontentement face au positionnement traditionnel de l’Irlande et a indiqué au ministre des Affaires étrangères que son pays ne condamne pas les Palestiniens pour leurs incitations à la violence et pour leur glorification des auteurs d’attentats terroristes ».
La discussion s’est focalisée en grande partie sur le conflit israélo-palestinien, a fait savoir le compte-rendu.
Netanyahu a également interpellé Coveney sur l’aide apportée par Dublin à des ONG qui « appellent à la destruction d’Israël », selon le compte-rendu. Le Premier ministre a de plus noté que « de nombreux pays européens négligent ce qui est au coeur du problème – le refus palestinien de reconnaître l’état des Juifs ».
Au cours de son voyage de trois jours dans la région, le ministre des Affaires étrangères devrait rencontrer des « représentants d’ONG israéliennes et palestiniennes financées avec l’aide irlandaise », selon son bureau.
![Le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney dépose une gerbe dans la Salle des noms, où les noms des camps de la mort et de concentration sont écrits, durant une visite au musée du mémorial de l'Holocauste Yad Vashem qui commémore les six millions de Juifs assassinés par les nazis durant la Deuxième guerre mondiale, à Jérusalem, le 11 juillet 2017 (Crédit : GALI TIBBON/AFP PHOTO) Le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney dépose une gerbe dans la Salle des noms, où les noms des camps de la mort et de concentration sont écrits, durant une visite au musée du mémorial de l'Holocauste Yad Vashem qui commémore les six millions de Juifs assassinés par les nazis durant la Deuxième guerre mondiale, à Jérusalem, le 11 juillet 2017 (Crédit : GALI TIBBON/AFP PHOTO)](https://static.timesofisrael.com/fr/uploads/2017/07/000_QH8XF1.jpg)
Le compte-rendu israélien n’a pas fait état de la réponse de Coveney. Sur sa page Twitter personnelle. Coveney, qui n’est devenu ministre des Affaires étrangères de l’Irlande que le mois dernier, a publié une photo de sa « bonne rencontre » marquée par « le franc-parler » avec Netanyahu, notant qu’il a « soulevé les problèmes avec fermeté et écouté les points de vue des Israéliens ».
Good straight talking meeting with PM @netanyahu today, raised concerns firmly and listened to Israeli perspectives pic.twitter.com/DqLE4FTWVZ
— Simon Coveney (@simoncoveney) July 11, 2017
Cela fait longtemps que l’Irlande est l’un des soutiens les plus fervents des Palestiniens en Europe. La visite de Coveney survient après les visites au sein de l’Etat Juif des leaders de l’Inde et du Rwanda qui, tous deux, ont salué les liens bilatéraux et n’ont pas accordé une grande importance à la question palestinienne.
La vice-ministre des Affaires étrangères Tzipi Hotovely, qui a participé à la rencontre entre Coveney et Netanyahu, a pour sa part indiqué que le côté israélien avait « clairement déclaré que les implantations resteront [sous contrôle israélien] sous les termes de n’importe quel accord ».
La crise de l’électricité à Gaza a également été évoquée, a-t-elle dit, ajoutant que « les dirigeants palestiniens font tout ce qui est en leur pouvoir pour abuser de la population à Gaza ».
Israël est peu enclin à prendre une initiative similaire à son désengagement de Gaza en 2005 – suite auquel la bande est tombée sous le contrôle du Hamas, a-t-elle ajouté. « Nous ne sommes pas prêts pour un second Gaza », a-t-elle précisé, indiquant sans doute la réticence du gouvernement de se retirer de Cisjordanie.
La vice-ministre a par ailleurs demandé que Dublin cesse de soutenir des « organisations qui cherchent à ôter toute légitimité à Israël » comme Al Haq.
Dans la matinée de mardi, Coveney a visité le mémorial de la Shoah de Yad Vashem à Jérusalem.
Such a moving visit to @yadvashem in Jerusalem today – horrors of the Holocaust so powerfully and truthfully told pic.twitter.com/23BreGLmeZ
— Simon Coveney (@simoncoveney) July 11, 2017
Il devrait rencontrer le président Reuven Rivlin dans la journée de mercredi. Jeudi, il s’entretiendra avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et son ministre des Affaires étrangères Riyad Malki à Ramallah. Il verra également le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen Orient, Nikolai Mladenov, et le coordinateur humanitaire de l’ONU dans les territoires palestiniens, Robert Piper.
« La région et les problèmes qu’elle rencontre ne sont pas nouveaux pour moi mais c’est ma première visite en tant que ministre des Affaires étrangères et du Commerce », a expliqué Coveney dans une déclaration faite lundi.
« Dans ce contexte, je suis impatient d’entendre un grand nombre de points de vue divers… Bien sûr, je saisirai également cette opportunité pour établir clairement les inquiétudes nourries par l’Irlande sur l’impact de l’occupation continue et le fait que, au point où en sont actuellement les choses, les perspectives d’un accord de paix global restent minces ».