Israël en guerre - Jour 502

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Netanyahu rétropédale après avoir suggéré que les grèves des réservistes ont pu motiver le Hamas

Gantz a fustigé les propos du Premier ministre, considérés comme une tentative de la part de ce dernier de rejeter de sa responsabilité dans le massacre du 7 octobre

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprimant lors d'une conférence de presse, au ministère de la Défense, à Tel Aviv, le 28 octobre 2023. (Crédit : Dana Kopel/POOL)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprimant lors d'une conférence de presse, au ministère de la Défense, à Tel Aviv, le 28 octobre 2023. (Crédit : Dana Kopel/POOL)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait laissé entendre, dimanche, que les manifestations des réservistes contre le plan de refonte radicale du système judiciaire qui a été avancé par le gouvernement, cette année, avaient pu être un facteur dans la décision prise par le groupe terroriste du Hamas de lancer son incursion brutale, le 7 octobre – une tentative apparente de rejeter sa responsabilité dans les manquements qui ont entraîné le massacre de 1 400 personnes dans le sud d’Israël et la guerre qui en a résulté et qui est actuellement en cours à Gaza.

Il a ensuite nié avoir tenu ces propos.

Plusieurs médias israéliens ont fait savoir que Netanyahu estimait qu’après la guerre, l’État juif devra ouvrir une enquête sur le lien entre « la rébellion » en Israël et la décision prise par le leader du Hamas, Yahya Sinwar, de lancer l’attaque meurtrière qui a eu lieu dans le sud du pays – une référence au refus de certains réservistes de se présenter à leur devoir militaire en raison du projet de réforme radicale du système de la justice israélien qui avait suscité une vive controverse.

Selon des publications sur X (anciennement Twitter) de Moriah Asraf Wolberg, journaliste sur la Treizième chaîne, ces paroles auraient été prononcées par le Premier ministre pendant un point-presse. Elle lui aurait posé une question à cette occasion – le bureau du Premier ministre détient par ailleurs un enregistrement de cette rencontre avec les journalistes.

« J’ai demandé au Premier ministre s’il se sentait coupable et s’il s’était préparé à la guerre comme l’armée le lui avait dit, et il a répondu : 1. Je n’ai reçu aucune mise en garde. 2. J’avais mis en garde moi-même contre le refus de servir des réservistes et j’avais dit qu’à l’heure de vérité, cela ne se produirait pas. Au lendemain de la guerre, le lien entre ce refus de servir et l’initiative prise par Sinwar fera l’objet d’une enquête », a-t-elle écrit sur Twitter;

« Un des journalistes a cherché à clarifier ces propos : ‘Est-ce que vous êtes en train de dire que c’est ce qui a motivé Sinwar ?’ Netanyahu a répondu que ce n’était pas ce qu’il avait dit mais que cela ferait de toute façon l’objet d’une enquête ».

Après les critiques émises par le ministre Benny Gantz qui a dénoncé ces paroles, dimanche soir, le Bureau du Premier ministre s’est hâté d’annoncer qu’aucun propos de ce type n’avait été tenu.

« Contrairement à ce qui a été rapporté, le Premier ministre n’a absolument pas dit que le refus de servir des réservistes avait provoqué l’attaque du Hamas en Israël. Le Premier ministre avait dit avant la guerre que nos ennemis ne devaient pas commettre d’erreur de lecture – parce qu’à l’heure de vérité, tout le monde se présenterait au service – et c’est ce qui est en effet arrivé », a noté le Bureau dans un communiqué.

Un réserviste signant une déclaration promulguant son intention de mettre fin à son service volontaire au sein de l’armée, à Tel Aviv, le 19 juillet 2023. (Crédit : Ben Cohen)

Netanyahu a écrit dimanche soir sur X que « le Hamas est entré en guerre contre nous parce qu’il veut tous nous tuer, ce n’est pas en raison d’une quelconque querelle interne. Le Hamas a eu tort et il doit donc être éliminé. Ce n’est que si nous sommes tous unis que nous vaincrons ».

Cela ne serait pas la première fois que Netanyahu tente d’attribuer la responsabilité des défaillances qui ont entraîné le massacre perpétré par les terroristes, le 7 octobre, à l’armée. Le Premier ministre avait ainsi présenté des excuses rares, la semaine dernière, retirant une affirmation faite sur Internet où il avait déclaré que les chefs des service de sécurité ne l’avaient pas averti d’une attaque imminente du Hamas et qu’au contraire, ils lui avaient tous dit que le Hamas était dorénavant dissuadé de passer à l’action violente contre Israël.

Netanyahu avait aussi démenti des informations laissant entendre que des responsables égyptiens des renseignements avaient signalé au pays le risque très réel d’un assaut imminent.

Le 25 octobre, Netanyahu avait été sur le point d’admettre une part de responsabilité, disant que « tout le monde devra apporter des réponses », y-compris lui-même, concernant les manquements ayant permis l’attaque du Hamas – mais après la guerre seulement.

Le ministre Benny Gantz s’exprimant lors d’une conférence de presse sur la guerre contre le Hamas, le groupe terroriste au pouvoir à Gaza, le 28 octobre 2023. (Crédit : Capture d’écran YouTube ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Dans sa riposte aux paroles qui auraient été prononcées dimanche par Netanyahu, Gantz a salué les réservistes et toute la société israélienne pour leur réponse à la guerre. Il a accusé le Premier ministre « d’échapper à ses responsabilités et de se prêter au dénigrement alors que nous sommes en guerre ».

« Le Premier ministre doit retirer ses propos de manière claire et sans ambiguïté », a-t-il ajouté. « Ensemble, toute la société israélienne, nous l’emporterons ».

Le groupe Brothers and Sisters in Arms – organisateur du mouvement de protestation contre la refonte radicale du système judiciaire, qui est composé de réservistes et qui, depuis le début de la guerre, a consacré à ses activités à l’effort de guerre sur le front intérieur – a accusé Netanyahu de « planter un couteau dans le dos des soldats en plein conflit ».

« Nous ne nous laisserons pas troubler par des ruses qui tentent de couvrir les faiblesses du Premier ministre face à des ministres qui veulent larguer la bombe atomique », a ajouté le communiqué émis par le groupe, faisant référence aux propos très critiqués qui ont été tenus par le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu, qui a suggéré qu’employer l’arme nucléaire était une option dans la guerre en cours.

« Contrairement à vous et à votre fils, ce soldat du clavier qui se trouve à Miami, nous aidons l’armée israélienne à vaincre », a poursuivi le groupe, faisant référence au fils de Netanyahu, Yair. « La nation toute entière est une armée et vous seul continuez à déchirer la nation. Mais vous n’y arriverez pas ».

Un groupe d’entrepreneurs et d’employés du secteur hi-tech, qui avait également été établi pour contrer le plan de refonte du système de la justice israélien, a aussi émis, de son côté, un communiqué fustigeant Netanyahu : « Nous sommes encore en train de pleurer nos amis et les membres de nos familles qui ont été tués, assassinés ; nous sommes inquiets au sujet de nos collègues qui prennent part au combat après avoir été qualifiés d’anarchistes, de traîtres et de ‘Tanzim’, et notre Premier ministre est plongé dans sa campagne à notre encontre. Si ce n’était pas dangereux, ce serait déjà quelque chose de malheureux ».

Dans les mois qui avaient précédé le massacre commis par le Hamas, des responsables sécuritaires et de la défense de premier plan avaient averti que le pays faisait face à des menaces potentielles de la part d’ennemis enhardis par les divisions causées, au sein de la société israélienne, par le plan de refonte du système de la justice, qui visait à affaiblir l’autorité des tribunaux. Netanyahu avait limogé – avant de réintégrer – le ministre de la Défense Yoav Gallant qui avait déclaré, au mois de mars, que le projet portait atteinte à l’armée et qu’il constituait dans cette mesure une menace tangible pour la sécurité israélienne.

Tsahal avait aussi déclaré que le refus des réservistes commençait à avoir des répercussions sur ses capacités.

Israël a lancé sa guerre contre le Hamas après l’assaut barbare commis par ce dernier dans les communautés du sud du pays. A cette occasion, 1400 personnes ont été tuées, des civils en majorité, et plus de 240 personnes ont été enlevées, retenues depuis en otage au sein de l’enclave côtière – avec parmi elles de jeunes enfants et des personnes âgées. En riposte, Israël a juré d’éliminer le groupe terroriste. L’armée de l’air a détruit des milliers de cible dans la bande et une incursion terrestre des soldats est actuellement en cours.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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