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Netanyahu sacrifie-t-il les liens avec les États-Unis à des fins politiques ?

De hauts-responsables ont déclaré à la Douzième chaîne que l'ex-Premier ministre tentait de semer la discorde entre le gouvernement Bennett-Lapid et l'administration Biden

L'ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et chef du Likud dirige une réunion de faction au parlement israélien, le 21 juin 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/FLASH90)
L'ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et chef du Likud dirige une réunion de faction au parlement israélien, le 21 juin 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/FLASH90)

D’éminents diplomates cités par une chaîne de télévision israélienne, dans la soirée de lundi, ont accusé l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu de « sacrifier » les liens entre les États-Unis et Israël à des fins politiques.

« Il a parfaitement conscience de l’importance de notre alliance stratégique avec les États-Unis et il a parfaitement conscience aussi des dégâts qu’il est en train de causer », a déclaré une source à la Douzième chaîne, se référant à Netanyahu.

Une seconde source a accusé le leader du Likud de tenter de semer la discorde entre le gouvernement de Naftali Bennett-Yair Lapid et l’administration du président américain Joe Biden.

« Il joue un rôle de troll – et même la Maison-Blanche le sait », a déclaré la source.

Aucune des sources n’a été identifiée.

Cette accusation a été lancée après que Netanyahu, le leader de l’opposition, a prétendu lundi que le ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, mettait en péril l’État juif en promettant d’informer au préalable les États-Unis de toute action militaire qu’Israël pourrait entreprendre contre l’Iran.

« Dorénavant, le nouveau gouvernement israélien devra coordonner toutes ses actions contre le programme nucléaire iranien avec l’administration de Washington – une administration qui se presse de réintégrer l’accord sur le nucléaire dangereux et qui, et c’est évident aux yeux de tous, ne passera jamais à l’action militaire contre l’Iran », a déclaré Netanyahu.

Selon le ministère des Affaires étrangères, Lapid et le secrétaire d’État américain Antony Blinken ont convenu de mettre en place une politique du « zéro surprise » lors de leur entretien de jeudi, et ils ont promis « de maintenir des canaux de communication ouverts et réguliers ».

Sous le gouvernement précédent qui était dirigé par Netanyahu, de hauts-responsables israéliens avaient aussi accepté, lors de négociations avec les États-Unis sur le dossier du nucléaire iranien, qu’il n’y aurait « pas de surprise » à ce sujet et que les désaccords se règleraient à huis-clos, a noté une source proche de la question dans un commentaire au Times of Israël, lundi.

« S’il n’y avait pas eu de surprise, alors nous n’aurions pas pu détruire le réacteur en Irak », a continué Netanyahu, lundi, évoquant une frappe aérienne ordonnée en 1981 par le Premier ministre de l’époque Menachem Begin. Il a par ailleurs affirmé que lui-même avait refusé de prendre un tel engagement vis-à-vis de Washington à multiples reprises au cours de ses quinze années passées au pouvoir.

Cette photo satellite de Planet Labs Inc. montre l’installation nucléaire iranienne de Natanz, le 7 avril 2021. (Crédit : Planet Labs Inc. via AP)

Netanyahu a ajouté que le président américain Joe Biden et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin lui avaient personnellement dit : « Ne nous faites pas de surprises » concernant l’Iran, mais qu’il avait toujours refusé toute promesse en ce sens, répondant simplement : « Je prendrai en compte votre demande. »

Évoquant encore cette politique du « zéro surprise », Netanyahu a expliqué : « Je ne peux pas envisager de message plus faible, plus pauvre, à transmettre à l’Iran », et il a poursuivi en affirmant que les ayatollahs de la République islamique pouvaient dorénavant « bien dormir la nuit ».

Il en a conclu que le nouveau gouvernement « n’avait pas les capacités nécessaires pour gouverner » et il a juré de faire tout son possible pour renverser la coalition, qui l’a écarté du pouvoir la semaine dernière.

« Ce n’est pas une question politique. C’est une question de sécurité, c’est une question de vies mises en danger », a accusé Netanyahu.

En réponse, Lapid a déclaré que « la première partie de la phrase n’est pas vraie et la seconde n’arrivera jamais », contestant l’affirmation faite par Netanyahu concernant un accord conclu avec Blinken et la promesse faite par le chef du Likud de remplacer la nouvelle alliance au pouvoir.

« Je remercie le chef de l’opposition pour ses suggestions. Nous prenons le relais », a continué Lapid.

Le ministre de la Défense Yair Lapid lors d’une réunion du parti, à la Knesset, le 21 juin 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le ministre de la Défense Benny Gantz – il assumait déjà cette fonction dans le gouvernement Netanyahu – a réprimandé le dirigeant du Likud pour ces propos tenus.

« L’utilisation de nos conversations privées avec notre allié le plus proche de la part de l’ancien Premier ministre, et à des fins purement politiques, est à la fois embarrassante et dangereuse », a dit Gantz. « En tant que ministre de la Défense d’Israël, je déclare qu’Israël continuera à maintenir son droit à l’autodéfense contre toutes les menaces, partout où elles émergent. »

Indépendamment des propos qu’il a tenus lundi, Netanyahu, lorsqu’il était chef de gouvernement, avait également accepté une politique du « zéro surprise » avec les États-Unis sur la question iranienne, avait confirmé l’ancien ministre des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi devant les journalistes au mois de mars dernier. Un tel accord avait été conclu en 2014 pendant les négociations portant sur l’accord sur le nucléaire passé entre la République islamique et des puissances mondiales – parmi lesquelles les États-Unis.

Le chef du parti Kakhol lavan Benny Gantz lors d’une réunion de faction à la Knesset, le 21 juin 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/FLASH90)

Au mois d’avril, le conseiller à la sécurité nationale américaine Jake Sullivan avait déclaré à NBC News : « Nous pensons de façon à la fois profonde et passionnée qu’il est déterminant qu’une politique du ‘zéro surprise’ soit mise en place entre Israël et nous, qu’il faut que nous communiquions les uns avec les autres en avançant toujours de manière à ce que nous nous comprenions toujours mieux… que nous comprenions ce que l’autre partie a l’intention de faire en ce qui concerne de nombreuses questions relatives à la sécurité dans la région. »

Depuis qu’il a pris ses fonctions, au début de la semaine dernière, le nouveau gouvernement israélien a établi clairement qu’il s’opposait, lui aussi, au projet de Biden de réintégrer l’accord sur le nucléaire avec l’Iran mais que contrairement à son prédécesseur, il émettrait en privé ses critiques et ses objections.

Le Premier ministre Naftali Bennett a ouvert dimanche la toute première réunion de cabinet de son gouvernement en condamnant l’élection à la présidence iranienne d’Ebrahim Raissi. Il a indiqué que le choix fait par la République islamique signalait qu’il fallait que les puissances mondiales réfléchissent bien avant de remettre en place l’accord sur le nucléaire conclu avec Téhéran.

Le Premier ministre Naftali Bennett arrive à la première réunion de cabinet du nouveau gouvernement au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 20 juin 2021. (Crédit : Emmanuel Dunand/Pool Photo via AP)

L’Iran et les puissances mondiales ont repris des pourparlers indirects à Vienne dans la journée de dimanche pour redonner vie à l’accord sur le nucléaire de 2015 qui avait allégé les sanctions appliquées à l’Iran en échange d’une limitation du programme nucléaire de Téhéran.

Cela fait des semaines que les diplomates iraniens et américains négocient une réintégration dans l’accord par le biais d’intermédiaires européens dans la capitale autrichienne.

Ces entretiens sont les premiers depuis l’élection de Raissi – qui permet aux partisans de la ligne dure de prendre fermement le contrôle du gouvernement iranien.

L’accord sur le nucléaire qui avait été conclu entre les puissances mondiales et l’Iran – et auquel Israël s’était opposé – s’était effondré après le retrait unilatéral des États-Unis du pacte, décidé par le président américain Donald Trump en 2018. Depuis cette décision, l’Iran a abandonné petit à petit toutes les restrictions posées sur ses activités d’enrichissement de l’uranium et Téhéran enrichit aujourd’hui son uranium à des niveaux jamais connus dans l’Histoire – des niveaux qui ne sont toutefois pas encore suffisants pour fabriquer une arme atomique.

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