Netanyahu salue la première technologie capable de détecter des tunnels
Après la découverte de tunnels à Gaza, le Premier ministre a dit que le pays avait investi une "fortune" afin de vaincre les efforts palestiniens pour creuser sous la frontière
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué lundi l’armée israélienne pour ce qu’il a appelé une percée technologique dans la détection de tunnels, quelques heures après que l’armée a annoncé qu’elle avait localisé un tunnel destiné à attaquer Israël, partant du sud de la bande de Gaza jusqu’au territoire israélien.
Netanyahu a déclaré que le système de détection de tunnels développé par Israël était le seul au monde dans son genre, mais il n’a pas donné de détails sur la technologie qui a conduit les soldats israéliens à découvrir le tunnel.
« Ces derniers jours, l’Etat d’Israël a réalisé une percée mondiale dans ses efforts pour localiser les tunnels, » dit-il. « Cela n’existe nulle part ailleurs. Nous avons vérifié dans le monde entier. »
Plus tôt dans la journée, les responsables israéliens ont révélé que l’armée avait trouvé un tunnel bordé de béton qui s’étire sur des centaines de mètres de Gaza vers Israël, et qui rappelle les dizaines de tunnels détruits par l’armée lors d’une guerre de 50 jours avec les combattants du Hamas en 2014, initiée en partie pour détruire les passages souterrains.

S’adressant aux journalistes depuis son bureau de Jérusalem, Netanyahu a mis en garde le Hamas contre toute tentative de nuire aux citoyens israéliens et a promis que Jérusalem continuera à investir massivement dans des mécanismes de détection des tunnels creusés depuis Gaza vers Israël.
« Le gouvernement investit une fortune pour contrecarrer la menace des tunnels. C’est un effort continu. Il ne se terminera pas du jour au lendemain. Nous investissons et continuerons à investir régulièrement et fermement », a-t-il dit.
« Israël réagira avec force à toute tentative du Hamas d’attaquer ses soldats et ses citoyens », a déclaré Netanyahu. « Je suis sûr que le Hamas comprend cela très bien. »

Le tunnel a été détecté il y a environ une semaine et demie et a depuis été « neutralisé », a déclaré lundi un porte-parole de l’armée, mais il n’a pas été précisé s’il a été détruit ou simplement scellé.
Son emplacement exact est toujours sous le coup de la censure militaire, mais il ne semble pas que le tunnel ait conduit directement dans Holit ou Sufa, les villes israéliennes les plus proches du sud de Gaza.
Les habitant israéliens des localités proches de Gaza se sont plaints d’entendre creuser sous leurs foyers au cours des derniers mois, déclenchant les recherches de tunnels, tandis que Netanyahu et d’autres fonctionnaires ont déclaré qu’Israël travaillait à une « solution » secrète.
Netanyahu a déclaré lundi que l’armée israélienne travaillait « 24 heures sur 24 » pour assurer leur sécurité et leur capacité à vivre une vie sans menaces de roquettes, une autre arme offensive employée par le Hamas et d’autres groupes terroristes de Gaza au cours de ces dernières années.
‘Tsahal ne se retirera pas de la zone A’
Netanyahu a établi un lien direct entre les tunnels de Gaza et l’annulation de la possibilité qu’Israël retire son armée de Cisjordanie.
« Pourquoi n’y-a-t-il pas de tunnels en Judée Samarie [le nom biblique de la Cisjordanie], à Qalqilya et à Tulkarem ? Non parce qu’il est difficile d’y creuser des tunnels mais parce que nous sommes là », a-t-il dit, se référant au fait que les troupes de Tsahal effectuent occasionnellement des raids même dans les zones de Cisjordanie contrôlées par l’Autorité palestinienne. « Et c’est l’une de nos considérations quand nous disons que dans chaque accord, ou même sans accord », les troupes israéliennes doivent garder une liberté d’action totale en Cisjordanie.
L’armée israélienne n’a aucun intérêt à entrer dans les zones palestiniennes avec de larges forces armées « mais notre principe est et restera toujours le maintien du droit d’agir en fonction de la nécessité du terrain », a déclaré Netanyahu. « En aucun cas, nous ne renoncerons à notre droit de pénétrer où que ce soit à l’ouest du Jourdain », si la réalité opérationnelle exige de telles incursions, a-t-il ajouté.
Israël est en négociation avec l’Autorité palestinienne pour la diminution de l’activité de l’armée dans la zone A de la Cisjordanie, qui est sous contrôle civil et sécuritaire palestinien dans le cadre des accords d’Oslo.
La coopération sécuritaire avec l’Autorité palestinienne est courante et à Jérusalem Est, en principe, nous sommes favorables au principe selon lequel « l’Autorité palestinienne fait plus et nous faisons moins », a déclaré Netanyahu, sans fournir plus de précisions.
Au cours de la séance de presse, le Premier ministre a également discuté de plusieurs autres questions à l’ordre du jour, telles que les négociations en cours avec les États-Unis sur un protocole de régulation de l’aide militaire destiné à Israël. Netanyahu a déclaré qu’il espérait sincèrement conclure les négociations avec l’administration actuelle, mais a noté que des lacunes importantes existaient encore. « J’espère que nous pourrons conclure les négociations rapidement », a-t-il dit, refusant de fournir de plus amples détails.

Netanyahu a également refusé de dire quoi que ce soit au sujet du ministre de droite décédé Rechavam Zeevi, disant qu’il allait publier une déclaration sur les accusations portées contre lui lors d’une récente émission télévisée. Jeudi, l’émission d’investigation « Uvda » a allégué qu’il était un violeur et avait des contacts avec la mafia.
Bien que saluant ce qu’il a appelé l’expansion des relations diplomatiques entre Israël et la communauté internationale, le Premier ministre a reconnu qu’Israël faisait encore l’objet de critiques sévères, en particulier de la part d’organisations internationales telles que les Nations unies.
« Cela prendra du temps pour changer, jusqu’à ce que les ministères des Affaires étrangères de ces pays [avec lesquels Israël a intensifié ses relations diplomatiques, comme la Russie, l’Inde etc.] changent leurs habitudes de vote dans les organisations internationales. J’ai demandé à notre ministère des Affaires étrangères de demander ce changement. Et ça viendra ».
Judah Ari Gross a contribué à cet article.