Netanyahu salue l’interruption des vols commerciaux européens vers l’Iran
"C'est bien" et ce n'est que le début, a commenté le Premier ministre à Vilnius alors qu'Air France et British Airways rejoignent KLM qui a cessé ses vols vers Téhéran

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué jeudi les compagnies aériennes européennes British Airways, KLM et Air France qui vont interrompre leurs liaisons vers l’Iran.
Les compagnies aériennes British Airways et Air France avaient annoncé dans la matinée l’arrêt prochain de leurs vols vers l’Iran, estimant que ces liaisons n’étaient plus rentables avec l’entrée en vigueur de sanctions américaines contre Téhéran.
De son côté, la compagnie néerlandaise KLM avait précédemment annoncé début juillet la suspension de ses vols entre Amsterdam et Téhéran à partir du 24 septembre, évoquant là-aussi des « raisons commerciales ».
« Aujourd’hui nous avons appris que trois transporteurs aériens – BA, KLM et Air France – allaient mettre fin à leurs activités en Iran. C’est une bonne nouvelle », a réagi Netanyahu lors d’une conférence de presse en Lituanie aux côtés de son homologue Saulius Skvernelis, un voyage ayant pour objectif de rééquilibrer « les relations pas toujours amicales » entre Israël et l’Union européenne ».
« Mais davantage peut encore être fait et davantage sera fait car l’Iran ne doit pas être récompensé pour ses agressions dans la région et ses efforts pour propager le terrorisme, au Moyen-Orient, en Europe… et dans de trop nombreux endroits dans le monde », a-t-il ajouté.

Air France, qui avait transféré à Joon – sa succursale low-cost- ses liaisons avec Téhéran, « est passée de trois vols hebdomadaires à un depuis le 4 août et arrête ses liaisons avec Téhéran le 18 septembre en raison de la faible rentabilité commerciale » de la ligne, selon le service communication du groupe.
British Airways a pour sa part expliqué dans un communiqué avoir décidé de suspendre à partir de fin septembre ses vols entre Londres et Téhéran, considérant qu’ils n’étaient à l’heure actuelle « pas viables commercialement ».

Le dernier vol de British Airways vers Téhéran aura lieu le 22 septembre et celui en provenance de la capitale iranienne le 23.
Cette compagnie avait repris ses vols directs vers l’Iran il y a deux ans, sur fond de grand accord international sur le nucléaire iranien et de levée des sanctions.
D’autres compagnies européennes desservent l’Iran, comme Lufthansa ou encore Alitalia.
Que le début ?
Les compagnies aériennes proposent à leurs clients ayant déjà des réservations vers Téhéran des vols avec des compagnies partenaires, un remboursement, un bon d’achat ou encore la possibilité d’avancer le voyage.
Le président américain Donald Trump a annoncé le 8 mai le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire signé en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances internationales.
Cet accord, conclu au terme de deux ans de négociations entre l’Iran, les États-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, avait permis la levée des sanctions en contrepartie de l’engagement pris par l’Iran de ne pas se doter de l’arme nucléaire.
Le retrait américain de l’accord de 2015 et le rétablissement unilatéral de sévères sanctions contre Téhéran compromettent les activités des multinationales européennes en Iran.
« Quiconque faisant des affaires avec l’Iran ne fera PAS d’affaires avec les Etats-Unis », avait menacé début août Trump, suivant ainsi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui ne cesse de dénoncer l’accord sur le nucléaire iranien et réclame l’imposition de sanctions contre Téhéran.
Les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, de l’industrie pétrolière, de l’industrie ferroviaire et navale, du tourisme, pharmaceutique et bancaire sont particulièrement exposés par les sanctions américaines.
Daimler, le numéro un mondial des voitures haut de gamme et des camions, a notamment jeté l’éponge, tandis que le français PSA (Peugeot, Citroën…) prépare la suspension de ses activités.
Le groupe de gaz industriel français Air Liquide a arrêté ses activités commerciales dans le pays, alors que le géant pétrolier français Total s’est officiellement désengagé de ses projets d’investissements de plusieurs milliards de dollars.
En juillet, les États-Unis ont rejeté les demandes européennes de ne pas sanctionner les entreprises présentes en Iran, appelant à ne pas encourager le commerce avec Téhéran.
Les autres parties à l’accord sur le nucléaire – Royaume-Uni, France, Allemagne, Chine et Russie – ont juré de rester dans l’accord mais leurs entreprises risquent de lourdes sanctions américaines si elles continuent à faire des affaires avec l’Iran.
L’AFP a contribué à cet article.