Netanyahu : si les Juifs ne se protègent pas eux-mêmes, personne ne les protégera
"Nous ferons tout le nécessaire pour gagner et vaincre nos ennemis, y compris à Rafah", a déclaré le Premier ministre
Les Juifs doivent être capables de se « défendre seuls » car « personne ne (les) protégera », a expliqué jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Si nous devons nous défendre seuls, nous nous défendrons seuls. S’il est possible de mobiliser les « gentils » (non-Juifs, ndlr), c’est bien. Mais si nous ne nous protégeons pas nous-mêmes, personne ne nous protégera », a déclaré M. Netanyahu.
Le Premier ministre s’est exprimé en recevant des survivants de la Shoah qui participeront dimanche au mémorial de Yad Vashem aux cérémonies de Yom HaShoah (Journée annuelle en souvenir des six millions de victimes du génocide nazi).
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Evoquant le mouvement étudiant anti-Israël et propalestinien sur les campus américains, M. Netanyahu a dénoncé la semaine dernière des manifestations « horribles » de « hordes antisémites » qui « appellent à l’anéantissement d’Israël » et « attaquent étudiants et enseignants juifs ».
M. Netanyahu fait également face à l’opposition internationale affichée – dont celle des Etats-Unis, allié historique d’Israël – à son intention de mener une offensive d’ampleur sur la ville de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza devenue un refuge pour un million et demi de Palestiniens, en grande majorité des déplacés de la guerre.
Le Premier ministre l’estime indispensable pour y « anéantir » le Hamas, mais l’ONU et de nombreux pays craignent un carnage.
« Nous ferons tout le nécessaire pour gagner et vaincre nos ennemis, y compris à Rafah », a encore répété jeudi M. Netanyahu, lors d’une cérémonie à la mémoire des membres de l’organisation paramilitaire Etzel tombés au combat à Jaffa.
Faisant peut-être allusion aux débats au sein du cabinet sur la réponse à apporter à l’attaque iranienne contre Israël le mois dernier, Netanyahu a déclaré qu’il « y avait et il y a toujours des désaccords entre nous sur les opérations dans les théâtres lointains et proches ».
« Mais à la fin du débat, j’ai pris une décision, qui a été acceptée », a-t-il poursuivi. « Nous opérons là-bas et nous opérerons ici aussi. »
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a réitéré l’opposition des États-Unis à une opération à Rafah lors de sa visite mercredi.
Plus tôt jeudi, le président israélien Isaac Herzog a dénoncé une « terrifiante résurgence de l’antisémitisme » dans le monde, et notamment aux Etats-Unis, où « des universités réputées, foyers d’histoire de culture et d’éducation » sont « contaminées par la haine et l’antisémitisme ».
Sur ces campus américains, « nous voyons avec horreur les atrocités du 7 octobre contre Israël être célébrées et justifiées », a-t-il poursuivi, en référence à l’attaque sanglante du Hamas en Israël et à de très nombreux discours saluant ces attaques barbares et en appelant à d’autres.