Netanyahu: « Tout le monde devra répondre » de ses échecs face au Hamas, « y compris moi »
Lors d'une adresse à la nation, le Premier ministre a juré que l'incursion terrestre était imminente et ajouté que le pays "est dans une lutte pour son existence"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué, mercredi, que « tout le monde devra répondre » – lui-même y compris – des manquements qui ont permis au Hamas de mener son offensive terroriste meurtrière, le 7 octobre. Jamais il n’avait encore laissé entendre qu’il pouvait avoir une responsabilité dans l’assaut barbare perpétré par les terroristes dans le sud d’Israël.
Mais d’abord, a-t-il déclaré, Israël doit gagner « la lutte pour notre existence ». Il a promis que l’incursion terrestre, à Gaza, était imminente – son objectif est d’anéantir le Hamas et de faire libérer les otages retenus en captivité au sein de l’enclave côtière.
« Le 7 octobre a été une journée sombre dans notre Histoire. Nous irons au fond de ce qui s’est passé sur la frontière sud et dans le périmètre de Gaza », a indiqué Netanyahu dans un discours diffusé en prime-time.
« Toute la lumière sera faite sur cette débâcle », a-t-il ajouté. « Tout le monde devra apporter des réponses dans ce cadre – moi y-compris – mais tout cela n’aura lieu qu’après la guerre ».
Netanyahu a indiqué qu’en tant que Premier ministre, « j’ai la responsabilité d’assurer l’avenir du pays. Et aujourd’hui, mon travail est d’amener l’État d’Israël et sa population vers une victoire écrasante face à nos ennemis. C’est le moment d’unir nos forces dans un seul but : bondir vers la victoire… avec une foi profonde dans la justesse de la cause qui est la nôtre ».
Alors qu’une série de hauts-responsables israéliens ont indiqué, ces dernières semaines, qu’ils assumaient leurs responsabilités face aux manquements massifs qui ont permis à des milliers de terroristes du Hamas de franchir la frontière, de tuer 1 400 personnes – des civils en majorité – et de prendre en otage au moins 224 personnes qui sont actuellement retenues en captivité à Gaza, Netanyahu, jusqu’à présent, avait refusé de le faire.
Le Premier ministre s’est également refusé à répondre aux questions des journalistes depuis le début de la guerre et il n’a pas accordé d’entretien aux médias locaux et étrangers.

Le général Herzi Halevi, chef d’état-major de Tsahal, et le chef du Shin Bet Ronen Bar ont assumé une part de responsabilité dans ce qui s’est passé ainsi que le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui est également ministre délégue au sein du ministère de la Défense. L’ancien Premier ministre Naftali Bennett, qui est resté à son poste entre juin 2021 et juin 2022, a fait aussi son mea culpa.
L’allocution faite mercredi par Netanyahu n’a apporté que peu d’informations nouvelles sur la guerre – il a toutefois déclaré que l’incursion terrestre prévue pour détruire le groupe terroriste de Gaza, une incursion qui a jusqu’à présent été retardée, était imminente.
« Nous nous préparons en vue de l’incursion terrestre. Je ne préciserai quand elle aura lieu, comment, avec combien. Je n’aborderai pas non plus dans le détail un certain nombre de considérations dont le public n’a pas connaissance », a-t-il noté. « Il faut que les choses se passent comme ça. C’est comme ça, c’est nécessaire pour protéger la vie de nos soldats ».
Netanyahu a indiqué que les membres du cabinet de guerre et le chef d’état-major avaient approuvé « à l’unanimité » le moment choisi pour l’incursion terrestre, semblant ainsi rejeter des informations qui avaient laissé entendre qu’il y avait eu des désaccords au sommet de la hiérarchie ainsi que des pressions exercées par les États-Unis en faveur d’un report.

« Israël est au beau milieu d’une lutte pour notre existence », a-t-il continué, faisant remarquer que les deux objectifs poursuivis par la guerre « sont d’éliminer le Hamas en détruisant ses capacités militaires et de gouvernance et de faire tout ce qui est notre possible pour rapatrier nos otages. »
Il a déclaré que l’objectif ultime de la guerre était « de sauver notre nation et de triompher ».
« Tous les membres du Hamas sont des hommes morts – sur le terrain et sous la terre, à l’intérieur et à l’extérieur de Gaza », a-t-il poursuivi. « Avec le ministre de la Défense Yoav Gallant, avec le ministre Benny Gantz, avec le cabinet de sécurité, avec le chef d’état-major et avec les responsables des organisations sécuritaires, nous travaillons 24 heures sur 24 et sept jours sur sept pour atteindre les objectifs de la guerre jusqu’à la victoire, et ce en-dehors de toute considération politique ».
Netanyahu a noté que jusqu’à présent, ce sont des milliers de terroristes du Hamas qui ont été tués « et ce n’est que le début… Nous ferons payer le prix lourd à ces meurtriers, aux auteurs de ces atrocités… du Hamas – État islamique ».
Il a dit que la souffrance terrible de la perte des 1 400 citoyens assassinés par le Hamas lors de son incursion présente était encore très vive, se référant « à nos frères et à nos sœurs qui ont été tués de sang-froid et qui sont tombés dans des batailles héroïques contre nos prédateurs ». Il a promis des jours de deuil en hommage aux victimes de l’assaut.
Netanyahu a aussi fait le serment que les kibboutzim et les communautés du sud qui ont été dévastés seront reconstruits et que les ministères du gouvernement s’occuperont des 200 000 personnes, selon les estimations, qui ont été déplacées en Israël.
Netanyahu a indiqué que le pays faisait appel à l’aide des dirigeants du monde entier et que ces derniers comprennent dorénavant que « le Hamas, c’est l’État islamique et que l’État islamique, c’est le Hamas ».
« Notre guerre contre le Hamas est une épreuve pour toute l’Humanité », a-t-il dit. « C’est une guerre contre l’axe du mal Iran-Hezbollah-Hamas qui est livrée par les forces de la liberté et du progrès. La lumière vaincra l’obscurité ».