Nette hausse des achats de logements en octobre, avant la taxe à l’achat en Israël
Les ménages, qui achètent une deuxième ou une troisième maison, ont augmenté de 236 % en octobre, par rapport à l'an dernier
Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël

Plus de 14 000 unités de logement, ont été achetées en Israël, au cours du mois d’octobre, le nombre mensuel le plus élevé depuis juin 2015, lorsque plus de 16 000 unités avaient alors été achetées, et une augmentation de 87 % par rapport à octobre 2020, selon un rapport, publié cette semaine, par le bureau de l’économiste en chef du ministère des Finances.
Plus d’un tiers de ces unités (environ 4 800), ont été achetées, par ce qu’on appelle des investisseurs – des ménages qui possèdent déjà un ou plusieurs logements -, soit une augmentation de 236 %, par rapport à la même période de l’année dernière, et également le chiffre le plus élevé depuis 2015, précise le rapport.
Un quart des achats de logements par ces investisseurs, soit environ 1 200, ont été effectués le dernier jour d’octobre, lorsque des plans visant à rétablir une taxe d’achat de 8 % pour les acheteurs de résidences secondaires ont été annoncés. La taxe d’achat, qui est entrée en vigueur le 28 novembre, avait été ramenée à 5 % en 2020, dans le but de faire revenir les investisseurs sur le marché immobilier, dans le contexte du ralentissement économique provoqué par la pandémie de COVID-19, de relancer le secteur de la construction et d’augmenter les recettes fiscales. Les experts ont prédit à juste titre que la hausse des prix des logements suivrait.
La taxe d’achat de 8 % a été initiée en 2015 par Moshe Kahlon, alors ministre des Finances.
Les primo-accédants ont acheté plus de 5 000 logements en octobre, soit une augmentation de 47 % par rapport à l’année dernière, a indiqué le ministère des Finances. Selon la Banque d’Israël, plus de 11 milliards de shekels de prêts hypothécaires ont été accordés en octobre, contre environ 7 milliards de shekels en septembre, mais moins que les plus de 12 milliards de shekels observés en juin, juillet et août de cette année.
Le ministère des Finances a indiqué, cette semaine, que les premiers chiffres pour le mois de novembre 2021 montrent une hausse similaire des achats des investisseurs sur le marché du logement, exacerbant ainsi une crise qui couve depuis plus de dix ans.
Les prix des logements en Israël ont bondi de 10,3 % au cours de l’année écoulée, selon les données publiées mercredi par le Bureau central des statistiques (CBS) qui ont examiné les prix de septembre-octobre 2021 par rapport à la même période de l’année dernière. Le mois dernier, les prix des logements ont augmenté de 0,9 %, selon le rapport.
Le pic des prix de l’année dernière a marqué la plus grande augmentation de ce type depuis 2013, selon le CBS. Les prix à Jérusalem ont augmenté de 11,5 % au cours de l’année écoulée ; à Haïfa et dans le sud, de 9,9 % ; à Tel Aviv, de 9 % ; et dans le nord, de 8,6 %.
Selon le rapport du ministère des Finances, les investisseurs ont été les plus actifs à Tel Aviv, le marché immobilier le plus demandé et le plus cher du pays, où le prix moyen d’un appartement de quatre pièces, a atteint plus de 4 280 000 shekels au deuxième trimestre 2021, selon les recherches trimestrielles et annuelles de l’Alrov Institute for Real Estate Research de la Coller School of Management de l’université de Tel Aviv.
Plus tôt ce mois-ci, Tel Aviv a été classée comme la ville la plus chère du monde pour vivre, mais l’étude de The Economist n’incluait pas le logement.
Selon l’étude de l’institut Alrov, le coût moyen d’un appartement de quatre pièces en Israël est d’environ 2,2 millions de shekels, et les fonds propres requis sont également très élevés. Les personnes qui cherchent à acheter un appartement doivent réunir environ 840 000 shekels en fonds propres, selon l’étude du deuxième trimestre (Q2) de 2021, contre 760 000 shekels au premier trimestre de cette année. Cette somme comprend un acompte d’au moins 25 %, selon les règles de la Banque d’Israël, les frais de clôture, les taxes, les honoraires d’avocat et d’autres frais annexes.
Les gouvernements ont longtemps promis de faire baisser les prix des logements, qui ont grimpé pendant plus d’une décennie. De nombreux Israéliens issus de la classe moyenne ont été touchés par la flambée des prix, les empêchant de devenir propriétaires.