« Nous n’étions pas au courant du 7 octobre, » dit le vice-président iranien
Mohammad Javad Zarif a estimé qu'Israël avait échoué dans ses objectifs à Gaza et il a démenti l’existence de proxies iraniens

Lors du Forum économique mondial (WEF) de Davos , le vice-président iranien chargé des Affaires stratégiques, Mohammad Javad Zarif, a déclaré mercredi que Téhéran avait été pris par surprise par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre 2023, dans le sud d’Israël.
« Nous n’étions pas au courant du 7 octobre. À vrai dire, nous devions avoir une réunion avec les Américains sur le renouvellement [de l’accord nucléaire] le 9 octobre, et cette opération l’a sapée et détruite », a-t-il expliqué lors d’une interview.
Le haut fonctionnaire a affirmé qu’Israël avait échoué dans ses objectifs de guerre à Gaza.
« Aujourd’hui, à Gaza, [le Premier ministre Benjamin] Netanyahu n’a pas atteint son objectif de détruire le Hamas, qui est toujours là. Israël a dû conclure un cessez-le-feu », a-t-il déclaré.
« Je ne suggérerais à personne de commencer à se réjouir de la destruction du Hamas et de la destruction de la résistance palestinienne – ou de la perspective de couper les bras armés de l’Iran – parce que la résistance [le mot fait aussi référence à l’idéologie des groupes terroristes islamistes anti-Israël] restera tant qu’il y aura l’occupation ».
« La résistance n’est pas morte. Je peux vous dire que les souhaits de disparition de la résistance sont fondés sur une fausse représentation, sur un faux cadrage de la part d’Israël qui affirme qu’il ne s’agit pas d’une question israélo-palestinienne mais d’une question israélo-iranienne », a-t-il poursuivi.
Iran did not know about Oct 7 prior, actually was planning to meet the US officials to talk JCPOA renewal on Oct 9 — Javad Zarif at WEF pic.twitter.com/VdeWnc3OiJ
— RT (@RT_com) January 22, 2025
Il a minimisé les accusations lancées par Israël et par de nombreuses nations occidentales qui déclarent que l’Iran a mis en place un réseau de groupes terroristes mandataires au Moyen-Orient qui se plient à ses plans d’expansion.
« Trouvez-moi un seul cas où ces groupes, que l’on appelle à tort des mandataires iraniens, ont agi en notre nom », a-t-il demandé.
Zarif a également démenti les informations largement répandues selon lesquelles Israël aurait détruit une grande partie des capacités de défense aérienne du pays lors d’une offensive aérienne en octobre 2024, en représailles à deux barrages de missiles et de drones iraniens contre la république islamique.
« L’histoire de la destruction de notre défense aérienne n’est qu’une histoire et il y a une raison à cela », a-t-il dit.
« Nous avons subi des dommages, mais cela ne signifie pas que nous avons perdu notre défense aérienne. »
Zarif, qui était le principal négociateur de l’accord de 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales – connu sous l’acronyme JCPOA – a nié que l’Iran cherchait à se doter d’une arme nucléaire – même lorsqu’il a été interrogé sur l’évaluation faite par les Occidentaux qui ont déterminé que l’Iran pouvait, si elle le souhaite, se lancer dans la création du matériel nécessaire à la fabrication de plusieurs bombes en l’espace de seulement quelques jours.
« Si nous avions voulu fabriquer une arme nucléaire, nous aurions pu le faire depuis longtemps. Un programme de fabrication d’armes nucléaires ne ressemblerait pas à notre programme. Les armes nucléaires sont fabriquées dans des laboratoires cachés qui ne font pas l’objet d’une inspection internationale. »
Les pays occidentaux affirment que le programme d’enrichissement nucléaire de l’Iran n’a aucune application civile possible. L’organe de veille nucléaire des Nations unies déplore depuis longtemps les obstacles placés par Téhéran à son travail d’inspection.