Nouvelle photo en ligne d’un journaliste japonais disparu en Syrie
Jumpei Yasuda qui serait retenu par le Front Al-Nosra, a disparu en Syrie ; le document apparu en ligne le montre tenant une feuille sur laquelle est écrit "Aidez-moi, c'est la dernière chance"
Le gouvernement japonais analysait lundi une photo sur laquelle apparaît un journaliste japonais disparu en Syrie, document placé sur internet où il sollicite en japonais par écrit l’aide de son pays.
« Aidez-moi, c’est la dernière chance, Jumpei Yasuda », est-il écrit en noir et rouge sur une grande feuille blanche qu’il tient devant lui, selon l’image montrée par les médias japonais, dont la chaîne publique NHK.
« Nous analysons l’image mais nous pensons que c’est bien lui », a dit lundi matin à la presse le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida.
« Nous mettons tout en oeuvre pour collecter des informations, le premier devoir du gouvernement étant de garantir la sécurité de ses citoyens », a-t-il ajouté.
Jumpei Yasuda est un journaliste indépendant dont le cas avait notamment été notamment signalé par Reporters sans frontières (RSF).
Il avait disparu mi-2015 alors qu’il se dirigeait vers la Syrie et était apparu pour la dernière fois sur une vidéo mise en ligne en mars dernier.
Il apparaît sur la nouvelle photo encore plus barbu et chevelu, mais pas amaigri. Il est vêtu d’un pull ou T-shirt orange.
La chaîne publique NHK rapporte, citant « plusieurs sources », que Yasuda est retenu par le Front Al-Nosra, affilié à la nébuleuse Al-Qaïda, le groupe qui avait pris en otages trois Espagnols libérés il y a près de trois semaines au terme de discrètes tractations après 10 mois de détention.
A l’instar de la vidéo de mars, cette photo aurait été postée sur internet par un Syrien vivant en Turquie
Des membres du groupe Etat islamique (EI) avaient décapité début 2015 le correspondant de guerre japonais Kenji Goto et son ami Haruna Yukawa.
Le gouvernement avait été accusé de s’être laissé prendre au dépourvu dans cette affaire et d’avoir apparemment manqué des occasions de sauver les deux hommes.
M. Yasuda avait souvent publié des commentaires sur son compte Twitter dans lesquels il exprimait sa frustration de voir nombre de journalistes éviter la Syrie mais ses messages avaient subitement pris fin le 21 juin.
Dans son dernier tweet ce jour-là il disait: « J’ai raconté ce qui se passe par l’intermédiaire de mon blog et Twitter sans dire où je me trouvais » et il ajoutait que les « interférences », dont il ne précisait pas la nature, dans ses activités de journaliste s’étaient considérablement accrues et qu’il était possible qu’il soit obligé de cesser son travail.