Nucléaire : « rien de nouveau » dans un rapport de l’AIEA, selon Téhéran
Selon l'agence onusienne, l'Iran a "augmenté sa production d'uranium hautement enrichi au cours des dernières semaines, alors qu'il avait ralenti le rythme depuis le milieu de l'année 2023"
L’Iran a indiqué mercredi qu’il n’y avait « rien de nouveau » dans un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) publié la veille, faisant état d’une accélération de la production d’uranium hautement enrichi par la République islamique.
Selon l’agence onusienne, l’Iran « augmenté sa production d’uranium hautement enrichi au cours des dernières semaines, alors qu’il avait ralenti le rythme depuis le milieu de l’année 2023 ».
Il a fait grimper sa production d’uranium enrichi à 60 % à environ 9 kg par mois depuis la fin du mois de novembre, ce qui « représente une augmentation par rapport aux quelque 3 kg produits par mois depuis juin et un retour au taux mensuel de 9 kg au cours du premier semestre 2023 », a-t-elle précisé.
« Le nouveau rapport ne contient rien de nouveau (…) et nous n’avons fait rien de nouveau, ce sont les activités habituelles qui sont réalisées dans le cadre des réglementations », a assuré le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, cité par l’agence officielle Irna.
« Nous produisions le même (taux) d’enrichissement à 60 %. Nous n’avons rien changé et nous n’avons pas développé de nouvelles capacités », a-t-il ajouté.
L’Iran enrichit désormais à des niveaux loin du plafond fixé à 3,67% par l’accord international de 2015 encadrant les activités atomiques de Téhéran, et se rapproche des 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique. Il dément cependant vouloir se doter de la bombe atomique.
Le ralentissement du rythme de production à 60 %, constaté par l’AIEA il y a quelques mois, avait été vu par des experts comme un geste, alors que des pourparlers pour relancer l’accord informels avaient repris avec les Etats-Unis.
Cet accord avait volé en éclats à la suite du retrait de Washington en 2018, décidé par le président américain de l’époque, Donald Trump. Son successeur Joe Biden a tenté de le ranimer via des discussions menées à Vienne, mais elles sont au point mort depuis l’été 2022.
Toutefois, l’animosité est remontée d’un cran ces derniers mois avec le conflit entre Israël et le Hamas palestinien, que Washington et Téhéran s’accusent mutuellement d’aggraver.
La République islamique a par ailleurs exclu des inspecteurs de l’AIEA et débranché des caméras nécessaires à la surveillance de son programme nucléaire.