Obama envoie un email plein de « chutzpah »
Le président glisse du yiddish dans un courrier du parti démocrate pour lever des fonds, critiquant les républicains pour leurs efforts persistants à défaire sa réforme des soins médicaux
JTA – Ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit un email du président des Etats-Unis avec un objet d’un seul mot : « chutzpah ».
Mais vendredi le président Obama a utilisé cette réplique dans un email de collecte de fonds du parti démocrate, critiquant les républicains pour leurs efforts incessants à défaire sa réforme emblématique des soins médicaux.
« La semaine dernière, les sénateurs républicains ont encore passé une autre loi pour essayer d’abroger Obamacare – une loi à laquelle ils savaient que j’apposerais mon veto dès qu’elle atterrirait sur mon bureau », a écrit Obama dans cet email. « Vous ne pourrez peut-être pas citer beaucoup de réussites législatives de ce groupe de républicains au Congrès, mais vous devez reconnaître à ces gens de la chutzpah. »
Ce n’est pas complètement surprenant de voir ce mot juif emblématique surgir dans un email présidentiel. C’est certainement un objet plus vif que « l’amertume » ou « témérité ». Et comme le pain de seigle Levy, vous n’avez pas besoin d’être juif pour aimer le mot chutzpah.
« Chutzpah » est vraiment entré dans le discours politique américain courant.
Il y a quatre ans, Mitt Romney et Joe Biden s’échangeaient des accusations de chutzpah. Le mormon du Massachusetts a utilisé le mot pour railler les critiques de Biden sur ses idées économiques, tandis que notre vice-président catholique irlandais accusait Romney de chutzpah pour avoir décrit Obama comme « hors-jeu ».
Pendant ce temps, les critiques d’Obama n’ont pas été timides en l’accusant de chutzpah.
En 2011, la candidate aux primaires républicaines Michele Bachmann a fameusement mutilé ce yiddishisme difficile à prononcer dans une attaque télévisée contre le bilan budgétaire d’Obama. Plus tôt cette année, le candidat républicain Ted Cruz a parlé d’un « sommet de chutzpah de la part d’Obama de sermonner la nation d’Israël sur les valeurs juives ».
Même M. Chutzpah lui-même, le célèbre avocat Alan Dershowitz, a accusé Obama de chutzpah, suggérant que le président prenait trop de crédit de la décision de la Cour suprême sur le mariage homosexuel alors qu’il ne l’avait pas soutenu pendant son élection.
Il y a un danger, cependant, que la popularité naissante de chutzpah comme une insulte politique, les nuances du mot soient perdues pour le public américain.
Obama, au moins, comprend la complexité du mot. Le mois dernier, Obama a salué la chutzpah de Barbra Streisand en lui remettant la médaille présidentielle de la liberté.
Comme Dershowitz, Obama sait qu’un peu de chutzpah peut être une bonne chose.