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Odeh, premier chef arabe de l’opposition en cas de gouvernement d’unité ?

Le chef de la Liste arabe unie accuse Benny Gantz d'aider Benjamin Netanyahu à tenir les Arabes écartés du pouvoir

Le député Ayman Odeh, chef de la Liste arabe unie, avant une audience de la Cour suprême à Jérusalem, le 22 août 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)
Le député Ayman Odeh, chef de la Liste arabe unie, avant une audience de la Cour suprême à Jérusalem, le 22 août 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)

Dimanche, le député Ayman Odeh, chef de la Liste arabe unie, a prédit qu’il serait le premier arabe chef de l’opposition si Benny Gantz, chef du parti Kakhol lavan, rejoignait un gouvernement d’unité après les prochaines élections.

Odeh a également attaqué Gantz pour avoir rejeté son offre de voir la Liste arabe unie le rejoindre dans une coalition, déclarant que Gantz n’avait pas encore pleinement défini son idéologie et qu’il aidait à tenir la population arabe écartée du pouvoir politique.

La semaine dernière, Odeh avait dit au quotidien Yedioth Ahronoth qu’il serait prêt à envisager de rejoindre une coalition dirigée par le parti de Gantz, s’il répondait à un certain nombre de conditions.

Des membres du parti Kakhol lavan ont quasiment tous rejeté les propositions d’Odeh, soulignant la présence du parti anti-sioniste Balad au sein de la Liste arabe unie. Ils ont tenté de prendre leurs distances afin de ne pas être vus comme des alliés du parti arabe.

S’exprimant dimanche auprès de la chaîne de radio publique Kan, Odeh a dit que Gantz, le rival le plus sérieux du Premier ministre Benjamin Netanyahu, cherche à former un gouvernement d’unité après le scrutin du 17 septembre.

Benny Gantz, le chef de Kakhol lavan, avant une réunion de la Commission centrale électorale où les partis politiques en course aux élections israéliennes arrivent pour déposer la liste du parti pour le scrutin du 17 septembre 2019 à la Knesset, le 1er août 2019. (Noam Revkin Fenton/Flash90)

La Liste arabe unie, une coalition de quatre partis arabes, a récemment été créditée de 11 sièges, autant que Yamina, la nouvelle alliance des partis nationalistes de droite. Chaque alliance a de bonnes chances d’être le troisième parti le plus important. Mais Yamina aurait plus de chances d’entrer dans un gouvernement d’unité.

« Nous voulons influencer », a déclaré Odeh à la station de radio. Selon lui, diriger l’opposition « est très influent ».

Interrogé sur les raisons qui pourraient expliquer pourquoi Gantz a rejeté d’inclure le parti arabe dans une possible coalition, Odeh a déclaré que les idées politiques de Gantz ne sont « pas mûres ».

Odeh a dit que Gantz manquait de courage pour une décision dans le genre. Selon lui, Netanyahu « nous veut en dehors de la Knesset et Gantz ne veut certainement pas de nous dans le gouvernement. Donc, qui aide Netanyahu ? »

« La balle est dans le camp de Gantz, mais il ne l’a pas renvoyée — c’est lui qui est intransigeant », a indiqué Odeh lors de son entretien avec la Douzième chaîne samedi.

« Je ne sais pas pourquoi il rejette [mon offre] », regrette Odeh. « S’il est vraiment en faveur de la paix, de l’égalité, de la démocratie et de la justice sociale — il devrait l’accepter. Mais apparemment il est contre [tout ça]. Il fait référence à moi comme « un Arabe » — c’est du racisme ».

Les élus de la Liste arabe unie Aida Touma-Suleiman, gauche, Ahmad Tibi, centre, et Ofer Ksif lors d’une audience à la Cour suprême sur des recours pour disqualifier leur parti de concourir aux élections de septembre, le 22 août 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)

La semaine dernière, des membres du parti du Likud de Netanyahu se sont joints à un recours déposé par le parti extrémiste pour empêcher à la Liste arabe unie de se présenter aux élections.

Le recours à la Cour suprême, qui a été déposé par le chef d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, accuse la Liste arabe unie, qui comprend le parti arabe ultra-nationaliste Balad, d’incitation au terrorisme, de soutenir un groupe terroriste, et de nier à Israël le droit d’exister comme un État juif.

Le tribunal doit statuer sur le sujet dimanche.

Dans l’entretien avec Yedioth, Odeh a exposé plusieurs conditions pour rejoindre une coalition de centre gauche, y compris la reprise des négociations de paix avec les Palestiniens et de revenir sur la loi de l’Etat-nation adoptée l’année dernière.

Dans un tweet sur le sujet, Odeh a ajouté une autre exigence majeure qui n’était pas mentionnée dans l’article : « Mettre un terme à l’occupation », en référence au contrôle militaire israélien sur la Cisjordanie. Cette condition empêcherait très probablement au parti de rejoindre le gouvernement, puisque Kakhol lavan est en faveur d’un contrôle israélien continu sur Jérusalem est et certaines parties de la Cisjordanie.

Gantz a déclaré à la Douzième chaîne que son parti était déterminé à obtenir un accord de paix avec les Palestiniens, mais qu’il n’accepterait aucun accord de paix qui diviserait Jérusalem ou un retrait de blocs d’implantations ou de la stratégique vallée du Jourdain.

De gauche à droite : Yair Lapid, Benny Gantz, Moshe Yaalon, Gabi Ashkenazi du parti Kakhol lavan lors du lancement officiel de sa campagne à Shefayim, 14 juillet 2019. (Gili Yaari/Flash90)

Le chef de Kakhol lavan a déclaré qu’en tant que Premier ministre, il travaillerait à traiter les questions de sécurité interne, de chômage et d’éducation dans les communautés arabes, répondant ainsi à certaines demandes d’Odeh. Mais il ne sera uniquement prêt à servir ceux « qui reconnaissent l’Etat d’Israël comme un Etat juif et démocratique ».

« Il me semble que ces sont des points que les partis arabes refusent », a-t-il dit, apparemment en référence au parti Balad.

Odeh a attaqué Kakhol lavan samedi pour son ambiguïté concernant les efforts de paix avec les Palestiniens.

« Je ne l’ai jamais entendu parler de deux États », a déclaré Odeh. « Il n’a pas de programme. Il devrait le détailler pour que nous puissions avancer ».

Il a appelé Gantz à « être courageux » et déclaré publiquement sa détermination à la conclusion d’une paix qui mettrait fin au contrôle militaire israélien sur les Palestiniens.

« Si Gantz a le courage d’être comme [l’ancien Premier ministre Yitzhak] Rabin dans les années 90, j’aurai le courage, et tout le respect du monde, d’être comme Tawfik Ziad », a promis Odeh, faisant référence à l’ancien président de Hadash qui avait voté pour soutenir la formation du gouvernement Rabin en 1992, permettant au chef du Parti travailliste d’entamer les négociations de paix d’Oslo plusieurs mois après.

« Nous ne sommes pas seulement 20 % de la population », a clamé Odeh. « Nous sommes 40 % des 50 % qui apporteront un changement dans ce pays. Ce ne sera pas 100 % de la population qui changeront les choses, mais juste 51 %. S’il veut faire la paix, il ne peut pas le faire sans nous ».

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