Open Sukkah, le site de partage de souccot dans le monde entier
"L'Airbnb des souccot" relie les Juifs de Tasmanie jusqu'au Canada ; ceux qui disposent d'une souccah la mettent à disposition d'autres, à l'occasion de la Fête des Cabanes
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
Après les voitures, les appartements, les piscines et les espaces de travail, la souccah a fait son apparition dans l’économie de partage avec la plateforme Open Sukkah (opensukkah.com), qui propose un endroit où passer la fête de Souccot aux personnes qui en auraient besoin.
Les Juifs pratiquants marquent cette fête qui commence dimanche soir en mangeant leurs repas et en passant un maximum de temps dans ces cabanes éphémères.
Sur le site Open Sukkah, les personnes disposant d’une souccah peuvent publier leur adresse et coordonnées sur une carte, et quiconque le souhaite peut entrer en contact avec eux ou y aller directement.
Aaron Taylor, 28 ans, un oleh canadien, a eu l’idée de créer Open Sukkah il y a trois ans, quand il vivait à Tel Aviv. Il avait émigré de Toronto sept ans plus tôt. Il a étudié dans la yeshiva de Yavne, servi dans une unité de parachutistes et décroché un diplôme en commerce et finances du centre interdisciplinaire d’Hertzliya.
Il a ensuite suivi un boot camp de codage et s’est installé à Tel Aviv, où la densité urbaine est telle qu’il est difficile de trouver un endroit où construire une souccah.
« Je ne savais pas où aller pour la souccah, et je me suis dit qu’il devait y avoir dans le coin des gens qui ont une souccah et qui seraient ravis de me laisser l’utiliser, mais je ne savais pas où il étaient », a expliqué Taylor.
« J’ai décidé d’utiliser mes connaissances technologiques » pour trouver une solution, a-t-il dit.
La première version d’Open Sukkah, qu’il a créé avait les fêtes de l’années 2017, était une Google Map partagée.
L’an dernier, il a lancé une version plus avancée, reliant des Juifs pratiquants à 200 souccot (pluriel de souccah) dans 20 pays. Environ 5 000 utilisateurs ont consulté la plateforme pendant la fête, a déclaré Taylor.
Il décrit son service comme « l’Airbnb des soukkot ».
La plupart des hôtes s’enregistrent après la fête de Yom Kippour, qui a pris fin mercredi soir, donc il est encore tôt pour parler des chiffres de cette année, mais Taylor s’attend à faire au moins aussi bien que l’an dernier.
Pour l’instant, des souccot sont disponibles dans au moins 10 pays, notamment dans des endroits très reculés, comme Ho Chi Minh Ville, au Vietnam, en Tasmanie, en Australie, et à Saskatoon au Canada.
Ce service est notamment très utile pour les immigrants, pour les résidents des zones urbaines en Israël et les touristes israéliens à l’étranger, a expliqué Taylor. Il espère également rapprocher de personnes de différents milieux en Israël.
« La plupart des Israéliens qui veulent une souccah peuvent la construire, mais dans les villes, c’est devenu difficile », a déclaré Taylor. « Donc en zone urbaine, on a besoin d’une solution et c’est également une façon pour des Juifs religieux d’entrer en contact avec des familles non-religieuses. Ils peuvent partager un repas – une famille qui pratique la fête de Soukkot peut accueillir une famille non-pratiquante. »
La plateforme est une contribution à l’économie de partage, un modèle économique qui met l’accent sur les échanges de biens et services entre particuliers, qui a pris son essor par les plateformes et applis comme Uber et Airbnb.
Taylor a conçu Open Soukkah pour le plaisir, dit-il, et il n’y a aucun frais lié à l’utilisation de la plateforme. Il envisage de proposer, à l’avenir, des repas de Shabbat.