Options binaires: Comment la justice américaine a laissé fuir un baron israélien
Pendant des années, Yossi Herzog, ponte des options binaires, a volé des millions de dollars et semblait au-dessus des lois ; rattrapé, il est parvenu à s'enfuir
Cet article a été rédigé le 26 juin 2020
Depuis que le département américain de la Justice a condamné, au mois de décembre dernier, une femme israélienne à 22 ans de prison, les Israéliens exploitant des sites d’investissement en ligne ont peur.
Le 7 août 2019, un jury du Maryland a reconnu Lee Elbaz, cadre dans une firme de vente d’options binaires israélienne, coupable de fraude électronique et d’un chef de conspiration en vue de commettre une fraude électronique, dans le cadre d’une escroquerie beaucoup plus large au détriment d’investisseurs du monde entier pour un montant dépassant les 145 millions de dollars.
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Elle était la directrice générale de Yukom Communications, l’un des plus de cent centres d’appels dont les activités se consacraient, ces dernières années, au commerce des options binaires en Israël.
La condamnation d’Elbaz et la peine dont elle a écopé ont effrayé un grand nombre de ses collègues dans cette industrie du trading en ligne, qui poursuit dorénavant ses opérations en Israël et en Europe de l’est, offrant du Forex, des contrats de différence et des crypto-devises, selon plusieurs sources familières de l’évolution des anciennes entreprises frauduleuses spécialisées dans les options binaires.
« La condamnation de Lee Elbaz a terrifié l’industrie », commente Nimrod Assif, avocat israélien représentant des victimes étrangères de la fraude aux options binaires, auprès du Times of Israel.
« Les gens en Israël – et particulièrement ceux opérant dans l’industrie des options binaires – ont entendu parler de l’affaire Lee Elbaz et l’ont suivie de très près. Cela a créé une dissuasion. On ne peut pas poursuivre tout le monde, mais si on en poursuit quelques-uns, cela dissuadera les autres », explique-t-il.
Mais si les procureurs ont triomphé dans l’affaire Elbaz, l’été dernier, le département américain de la Justice semble pour sa part avoir commis une erreur flagrante et embarrassante qui aura permis à l’homme qui était son supérieur hiérarchique, Yossi Herzog, l’un des deux piliers présumés de l’escroquerie Yukom, de s’évaporer dans la nature.
Le ministère américain de la Justice a une grande réputation : il est considéré comme l’institution la plus volontaire et la plus capable de faire tomber les criminels en col blanc et de mettre un terme à la corruption, partout dans le monde.
Par exemple, lorsque le département avait poursuivi, en 2015, neuf hauts responsables de la FIFA, la fédération internationale de football – considérée depuis longtemps comme gangrenée par la corruption – le monde entier y avait prêté attention et la procureure générale de l’époque, Loretta Lynch, avait été saluée et qualifiée d’héroïne par un grand nombre.
C’est la raison pour laquelle il est d’autant plus étonnant qu’un procureur du département de la Justice américain ait permis à un accusé, qui se trouvait en Israël, de fuir, en lui disant qu’il avait été mis en examen avant de préciser que le gouvernement américain n’avait pas encore demandé son extradition.
Inculpé, averti, parti
Yossi Herzog avait été d’abord mis en examen par un grand jury américain au mois de février 2019, puis une nouvelle fois au mois de septembre 2019. Son partenaire d’affaires, Yakov (Kobi) Cohen, et treize de leurs employés ont connu le même sort.
L’intéressé et les autres accusés ont été soupçonnés d’avoir utilisé, entre 2014 et 2017, les sites internet BinaryBook.com et BigOption.com pour conspirer en vue d’obtenir le nombre maximal de dépôts de la part d’investisseurs dans le secteur des options binaires, s’assurant que ces derniers perdraient tout l’argent posé sur leurs comptes ou qu’ils se trouveraient dans l’incapacité de retirer les fonds. Les accusés auraient, pour ce faire, mal présenté les investissements de façon volontaire et délibérément menti à leurs clients.
Un procès potentiel et la condamnation de Herzog auraient été une véritable réussite de la part de la section des fraudes de la division criminelle du département de la Justice – la même unité qui avait obtenu la mise en examen du ressortissant israélien.
Mais, le mois dernier, le service publicitaire du Times of Israel a reçu une requête surprenante de la part d’un juriste de l’agence de la CFTC (organe de contrôle et de régulation des marchés financiers américains), qui laissait penser que quelque chose n’allait pas.
La CFTC avait lancé des poursuites contre Herzog et le juriste demandait s’il était possible que le Times of Israel diffuse une notification judiciaire sur son site internet, les tentatives menées par la commission pour remettre à Herzog ses documents de mise en examen ayant échoué.
Les dossiers relatifs à cette plainte qui se trouvent entre les mains du tribunal ont révélé que Herzog avait fui Israël et qu’il était impossible de retrouver sa trace.
« Herzog ne se trouve actuellement pas en Israël », ont écrit les avocats de la CFTC. « La CFTC est entrée en contact avec les représentants de diverses agences étrangères de régulation financière lors d’une ultime tentative de déterminer la localisation géographique de Herzog ».
Celui-ci se trouvait encore en Israël le 11 juin 2019, le jour où le procureur du département de la Justice, Henry Van Dyck, avait informé son avocat que son client était mis en examen, selon des documents judiciaires transmis avant le procès d’Elbaz. L’Autorité des titres israélienne avait indiqué à la CFTC, le 22 août, que Herzog ne se trouvait plus dans le pays.
Ce déroulement des événements suggère fortement que le département de la Justice a fait part à Herzog de sa mise en examen avant même que le département ne soumette à Israël les documents réclamant son extradition.
Une déclaration sur l’honneur présentée par l’avocat de Herzog devant un tribunal du Maryland (disponible sur le service de souscription pacer.gov) confirme ce soupçon, comme c’est également le cas des entretiens qui avaient été accordés au Times of Israel par Ankush Khardori, procureur à la tête de l’enquête internationale sur Elbaz, Herzog et 19 autres accusés de Yukom, juste avant que le département de la Justice ne permette apparemment à Herzog de prendre la fuite.
Le département de la Justice a refusé tout commentaire pour les besoins de cet article. « La politique du département américain de la Justice est de ne pas commenter, en général, les dossiers relatifs aux extraditions », a écrit sa porte-parole, Nicole Navas Oxman, dans un courriel au Times of Israel.
« Le fait que Herzog semble avoir pris la fuite me retourne le coeur », déplore Khardori au Times of Israel. « C’est déjà une mauvaise nouvelle en soi, mais la manière très particulière dont cela s’est produit – le fait que c’était hautement prévisible et que cela aurait pu être évité – est scandaleux ».
« J’espère qu’il sera rattrapé et amené devant les juges, peu importe le temps que cela prendra », ajoute-t-il.
« Je ne suis pas un voleur »
L’industrie des options binaires a prospéré en Israël pendant une décennie avant d’être interdite par la Knesset en octobre 2017, en grande partie grâce à un travail d’investigation du Times of Israel qui a commencé avec un article de mars 2016 intitulé « Les loups de Tel Aviv ».
La législation adoptée au Parlement israélien contenait toutefois une lacune, avait fait savoir le Times of Israel à l’époque, dans la mesure où elle n’a jamais interdit aux anciens cadres des options binaires de vendre des placements en ligne s’ils en changeaient le nom ou s’ils changeaient les qualités du produit qu’ils vendaient – qu’il s’agisse du Forex, de crypto-devises ou autres.
À leur paroxysme, des centaines d’entreprises en Israël employaient des milliers d’Israéliens qui auraient volé des milliards de dollars à des victimes du monde entier. Les sociétés frauduleuses faisaient croire aux victimes qu’elles investissaient et gagnaient de l’argent, les encourageant à déposer de plus en plus de capitaux sur leurs comptes, jusqu’à ce que la société finisse par couper le contact avec les investisseurs et disparaisse avec tout leur argent ou presque.
Contrairement à un grand nombre d’employés de l’industrie des options binaires, qui préféraient faire profil bas, disant à leurs amis et à leurs familles qu’ils travaillaient dans la « high-tech » ou dans le « marketing », Yossi Herzog, pour sa part, ne cachait pas ses activités. Au cours d’une audience à la Knesset au mois d’août 2017, qui était consacrée à la proposition de loi visant l’interdiction de l’industrie des options binaires, Herzog s’était insurgé après avoir été accusé d’avoir commis des actes répréhensibles aux yeux de la loi.
« Je vous demande de m’écouter et de m’entendre. Je vous supplie même de le faire. Cela fait vingt ans que je travaille dans l’industrie du Forex et des options binaires. Je vends des produits du Forex et des options binaires dans le monde entier et en Israël. J’en suis fier. Je ne suis pas un criminel, je ne suis pas un fraudeur, je ne suis pas une organisation criminelle et ce n’est pas à cause de moi que les gens nourrissent de la haine contre Israël dans le monde », avait-il dit.
Avant de s’illustrer dans l’industrie du forex, l’homme de 55 ans aurait travaillé à la Trade Bank, selon une déclaration sous serment écrite par un collègue dans le cadre d’une plainte, en Israël, contre l’ancienne firme de Herzog, Forex Place. La Trade Bank s’était effondrée en 2002 dans un contexte de détournement de fonds à grande échelle de la part d’un employé dont le frère s’était lourdement endetté au jeu.
La Trade Bank a toujours été associée au marché parallèle des fournisseurs de services financiers dérégulés en Israël et un grand nombre de ses clients, ainsi que certains de ses propriétaires, étaient eux-mêmes impliqués dans ce marché aux frontières floues.
Plusieurs cadres israéliens des industries du forex et des options binaires, en plus de Herzog, étaient employés à la Trade Bank au moment de sa chute.
Pendant les années 2000, Herzog avait mis en place plusieurs cursus de formation au trading essentiellement consacrés au Forex. Il avait également dirigé la firme Forex Place.
Au cours des cinq dernières années, Herzog a acquis la réputation de ne pas hésiter à menacer ses adversaires personnels ou commerciaux. Le Times of Israel s’est entretenu avec plusieurs sources, l’une d’entre elles évoquant des menaces faites à son épouse et à ses enfants et une autre racontant que des gens avaient été envoyés à son domicile pour « venir le chercher ».
Herzog n’aurait jamais été appréhendé par la police israélienne.
Un lanceur d’alerte, qui s’était entretenu avec un enquêteur de l’Autorité des titres israélienne, raconte au Times of Israel que lorsqu’il avait mentionné le nom de Herzog, il lui avait été conseillé de ne pas le prononcer à voix haute « pour [votre] propre sécurité ».
Le Times of Israel n’a pas pu enquêter sur les détails de cet incident de manière indépendante.
(J’ai été néanmoins personnellement témoin des avertissements lancés par l’Autorité israélienne des titres, qui a mis en garde contre les responsables de l’industrie des options binaires en les qualifiant de « dangereux », ajoutant qu’il était plus prudent que les journalistes et les avocats se tiennent à distance – plutôt que d’éliminer le danger en faisant strictement appliquer la loi).
Par ailleurs, dans une séquence vidéo obtenue par le Times of Israel, Herzog prononce un discours devant les employés d’un call-center, Linkopia, situé à l’île Maurice, peu après un article paru au mois de novembre 2016 dans le quotidien britannique Daily Mail et sur le site du Bureau of Investigative Journalism, qui suggérait fortement que le site de l’Israélien, BinaryBook.com, volait l’argent des investisseurs.
« J’ai suffisamment d’argent, j’ai des dizaines de millions de dollars. J’ai des firmes dans le monde entier : en Israël, en Australie, en Ukraine », dit Herzog dans la vidéo, « à Istanbul, à Melbourne, en Australie, à Chypre. J’ai des milliers d’employés. Je peux fermer Linkopia dès aujourd’hui ».
Herzog ajoute ensuite qu’il est atterré face à l’attention qu’a suscitée l’article à l’île Maurice, contrairement à Israël où personne, selon lui, ne l’a ne serait-ce qu’évoqué.
« Je suis à l’hôpital en Israël. L’article parle d’une firme en Israël. Et personne n’en parle. Personne – à l’exception de mon avocat qui a poursuivi la journaliste qui a écrit l’article à Londres », continue Herzog, faisant référence à la plainte qu’il avait déposée contre la journaliste britannique Melanie Newman devant un tribunal israélien, réclamant des dommages et intérêts à hauteur d’un million de shekels.
La plainte avait été finalement retirée et Newman, tenace, a continué à écrire sur Herzog, Yukom et Linkopia. Son dernier article à ce sujet remonte au mois de septembre 2019.
Dans la vidéo, Herzog exprime sa surprise face à la réaction des habitants de l’île Maurice à l’article d’information. « Et j’entends que toute l’île Maurice parle de Linkopia ! Il n’y avait que deux mots dans l’article. Je me suis dit ‘ça suffit’ et je suis venu ici ».
Herzog avait eu raison : L’article de Newman avait entraîné peu d’intérêt en Israël. Finalement – exception faite de la couverture de l’industrie qui a été assurée par le Times of Israel – Herzog et Yukom ont été plutôt dédaignés par les médias, au sein de l’Etat juif, avant l’arrestation de Lee Elbaz à New York, au mois de septembre 2017.
Au mois de juin 2015, l’émission de télévision israélienne la plus regardée sur la Douzième chaîne, avait présenté l’histoire joyeuse de la manière dont Yukom avait récompensé ses commerciaux en leur offrant des BMW flambant neuves. Au mois de décembre 2016, l’édition israélienne de Forbes avait publié une interview payante dans laquelle Herzog partageait son expertise sur la régulation des marchés de capitaux dans le monde entier.
Au mois d’octobre 2016, une compagnie de Forex appartenant à Herzog et à Kobi Cohen, appelée First Index, avait même reçu une autorisation de la part de l’Autorité des titres israélienne, devenant ainsi l’une des cinq firmes de trading en ligne seulement à pouvoir solliciter les investisseurs israéliens (Aucune trace d’une éventuelle révocation de cette autorisation n’a été retrouvée par le Times of Israel depuis).
En septembre 2017, First Index était devenu sponsor officiel d’une équipe de football israélienne, le Hapoel Haifa, et d’une équipe de basket, le Maccabi Tel Aviv. Elle avait été ultérieurement vendue et intégrée au sein de Colmex, une compagnie de Forex israélienne détentrice, elle aussi, d’une autorisation délivrée par l’Autorité des titres.
En fait, cette industrie largement frauduleuse – avec sa criminalité à l’échelle industrielle et des escroqueries dans le monde entier, qui ont détruit des vies – a été largement ignorée par les médias israéliens comme par les autorités judiciaires et de régulation financières de l’État juif pendant des années.
De plus, à ce jour, Israël n’a pas poursuivi un seul responsable du système des options binaires en lien avec cette fraude. S’il n’y avait eu la loi qui a été adoptée à la Knesset (qui n’est que partiellement effective) et les poursuites judiciaires intentées aux Etats-Unis, il est difficile de dire si l’activité serait aujourd’hui stigmatisée socialement parlant en Israël ou si elle entraînerait des conséquences, quelles qu’elles soient, au niveau de la justice.
Lorsque Elbaz a été condamnée, au mois d’août 2019, la Douzième chaîne a rapporté l’information, consacrant ensuite une grande partie de son reportage à des interviews accordées par un membre de sa famille et par un collègue, sous un angle plutôt sympathique pour la coupable. « Comment elle va ? Mais elle est détruite, on a détruit sa vie », avait affirmé un proche. « On a détruit sa vie, tout simplement ».
« C’est la femme la plus honnête, la meilleure, la plus travailleuse que je connaisse et c’est une âme pure. C’est incroyable », avait-il ajouté.
Le bras long du département américain de la Justice
En mars 2017, alors que le FBI recevait des plaintes de plus en plus nombreuses relatives à la fraude aux options binaires, c’est Khardori qui avait été désigné procureur dans le dossier, aux côtés de deux agents du FBI, Greg Fine et Jeremy Desor.
Même s’il ne s’agissait pas de ce type d’affaire de haut rang concernant les côtés sombres de Wall Street que les procureurs de la section des fraudes ont tendance à rechercher, Khardori s’est plongé dans le dossier, qui l’a passionné. Ce qui l’a le plus surpris, dit-il, c’est le côté flagrant de l’escroquerie.
Les employés se montraient vraiment sans cœur, disant des choses accablantes au sujet des victimes. Et – c’est peut-être plus important encore – les documents internes établissaient très clairement que la fraude était systématique : il y avait des scénarios préparés et détaillés pour les appels téléphoniques qui présentaient toutes les informations mensongères utilisées par les commerciaux, et il y avait des enregistrements des appels qui circulaient par courriel dans les entreprises qui attestent aujourd’hui du fait que les employés, en effet, suivaient à la lettre les directives données
« Ces fausses représentations des transactions étaient vraiment sans aucune ambiguïté et elles ont laissé de nombreuses traces écrites », continue-t-il. « Par exemple, les employés faisaient toutes sortes de promesses – des retours allant de 15 % à 20 %, des transactions sans risque, des retraits faciles – dans tous les documents et dans tous les courriels de vente. Les faits qui nous ont été rapportés – par les récits des victimes et par les documents qu’ils nous ont transmis – montrent très bien que tout cela n’était que mensonge ».
Et une fois que Khardori et les agents du FBI ont eu accès aux documents internes des firmes, l’audace de la fraude est apparue de manière encore plus flagrante, dit-il.
« Les employés se montraient vraiment sans cœur, disant des choses accablantes au sujet des victimes. Et – c’est peut-être plus important encore – les documents internes établissaient très clairement que la fraude était systématique : il y avait des scénarios préparés et détaillés pour les appels téléphoniques qui présentaient toutes les informations mensongères utilisées par les commerciaux, et il y avait des enregistrements des appels qui circulaient par courriel dans les entreprises qui attestent du fait que les employés, en effet, suivaient à la lettre les directives données – ce que nous confirment les souvenirs des victimes au sujet de ces conversations », note-t-il.
« On a à peu près tout dans ce dossier : des scénarios qui montrent que la fraude était structurée et systématisée, plus des courriels et des enregistrements qui montrent, en temps réel, que l’escroquerie était exécutée très exactement de la manière prévue », poursuit-il.
Au mois de septembre 2017, Khardori et les agents du FBI ont eu une piste. Lee Elbaz, directrice générale de la firme de Yossi Herzog, Yukom Communications, a réservé un vol Tel Aviv-New York.
À son débarquement de l’avion, elle est arrêtée par les agents du FBI Fine et Desor. Elle avait ensuite été assignée à résidence au domicile de sa tante en Californie pendant deux ans.
En 2018 et 2019, le FBI arrête cinq autres employés de Yukom et de firmes en lien avec Yukom, qui avaient eu la mauvaise idée de se rendre aux Etats-Unis : Liora Welles, Shira Uzan, Lissa Mel, Yair Hadar et Austin Smith. Tous les cinq ont ensuite plaidé coupable et tous, à l’exception de Mel, ont témoigné contre Elbaz lors de son procès, qui s’est tenu de juillet à août 2019.
Pour Khardori, cette coopération des anciens employés a été déterminante dans la victoire obtenue lors du procès Elbaz.
« Il a fallu du temps et beaucoup de travail acharné de la part du FBI mais finalement, ils ont accepté de coopérer – ce qui était la dernière pièce du puzzle en ce qui concernait la présentation d’un dossier irréfutable devant les juges : nous avions là des personnes qui avaient pris part à cette fraude, qui avaient plaidé coupable et qui pouvaient témoigner du fonctionnement interne de l’escroquerie – en plus des courriels et des enregistrements dont nous disposions déjà. Par exemple, un témoin de l’accusation a dit qu’elle avait envoyé un courriel particulier à une victime ou qu’elle avait passé un appel particulier qui avait été enregistré, explique Khardori.
« C’est difficile d’obtenir un plus grand nombre de preuves, et cela a été le résultat d’un travail difficile et laborieux par les deux agents formidables du FBI qui se sont consacrés à ce dossier », continue-t-il.
Et le 7 août 2019, après trois semaines de procès et de délibération, le représentant du jury du procès s’est levé et a lu le verdict : « Coupable », « coupable » et encore « coupable » pour les trois chefs d’accusation de fraude électronique et pour un chef de conspiration en vue d’une fraude électronique.
Elbaz s’est rassise en silence.
Et dans les mois qui ont suivi, la condamnation a entraîné l’effroi dans l’industrie du trading en ligne.
« Les cadres ayant travaillé dans les options binaires craignent de venir aux Etats-Unis », notait une Une du Finance Magnates, publication de l’industrie du trading en ligne, au mois de septembre 2019. L’article citait une source disant que « l’affaire Elbaz a choqué tout le monde. Nombreux sont ceux qui annulent leurs voyages hors des frontières d’Israël et en particulier aux Etats-Unis ».
Une source proche de cette industrie, qui a indiqué s’être reconvertie dans le Forex et les crypto-devises dans des bureaux situés en Israël et en Europe de l’Est, déclare au Times of Israel que le meilleur moyen d’être banni parmi les opérateurs du secteur est de mentionner les Etats-Unis.
« Si vous démarchez un fournisseur de plateforme ou un fournisseur de service de paiement et que vous dites que vous voulez cibler la clientèle américaine, on vous fiche dehors », dit la source, qui s’exprime sous couvert d’anonymat.
« Il y a huit milliards de personnes dans le monde et seulement 300 millions d’Américains. Pourquoi prendre le risque ? », s’exclame la source. « Personne ne veut finir comme Lee Elbaz ».
« C’est bien plus facile de cibler l’Australie ou le Royaume-Uni. L’Autorité de régulation financière britannique ne vous fera rien. Vous allez seulement écoper d’un avertissement », poursuit la source, faisant référence aux pratiques de la FCA et des autres autorités spécialisées qui, si elles publient des « mises en garde aux investisseurs », font peu d’autres choses par ailleurs lorsqu’elles soupçonnent un site internet de trading de contrevenir à la loi.
Comment le département de la Justice a bâclé l’extradition de Herzog
La condamnation d’Elbaz a été une victoire éclatante pour le département de la Justice et en particulier pour la section des Fraudes de la division criminelle, qui a monté le dossier.
Dans son rapport annuel de 2019, l’affaire Elbaz a été l’un des trois « procès et condamnation significatifs » mis en exergue par l’unité de l’Intégrité des marchés et des Fraudes majeures au sein de la Section des fraudes, et l’un des neufs procès seulement soulignés par la Section des fraudes toute entière – qui compte 150 procureurs.
Le montant de la fraude, 145 millions de dollars – même s’il ne représente qu’une petite proportion de l’escroquerie aux options binaires en Israël dans sa totalité – a été également élevé en comparaison avec les autres dossiers dont s’est occupée le service.
Mais au printemps et au début de l’été, alors que le département de la Justice gagnait la bataille contre Elbaz, il a semblé avoir perdu une autre guerre – c’est en tout cas le cas pour le moment – contre le patron de cette dernière, Yossi Herzog, et peut-être même contre d’autres accusés.
A la mi-mai 2019, soit deux mois avant son procès prévu, les procureurs, dans l’affaire Elbaz, avaient fait face à un dilemme. Un juge avait donné son accord à une requête soumise par l’accusée de pouvoir recueillir les dépositions filmées (sous serment et sous forme de témoignage extra-judiciaire) en Israël de quatre anciens cadres de Yukom : Herzog, Elad Bigelman, Nissim Alfasi et Chanan Tabarko.
Il était prévu que Khardori et l’avocat de la Défense d’Elbaz, Barry Pollack, se rendent en Israël pour y obtenir les dépositions dans la semaine du 19 juin.
Mais à l’insu de trois des hommes dont le témoignage devait être recueilli — Herzog, Bigelman et Alfasi — ces derniers avaient d’ores et déjà été mis en examen par un grand jury, au mois de février précédent, une inculpation qui avait été placée sous scellé. Ce qui signifie que personne, ni le public, ni les accusés n’étaient au courant de ces mises en examen. Cette procédure est communément utilisée lorsque les accusés se trouvent à l’étranger et que les autorités américaines veulent les empêcher de prendre la fuite avant d’être arrêtés.
Ce dilemme qui s’était posé aux procureurs était le suivant : si le gouvernement américain devait obtenir les dépositions des anciens cadres – dans l’ignorance de leur inculpation pour trois d’entre eux – alors le gouvernement pourrait être ultérieurement accusé d’avoir violé le cinquième amendement (qui garantit qu’un accusé a le droit de refuser de témoigner contre lui-même dans le cadre d’une enquête pénale).
Au même moment, le département de la Justice n’avait pas encore terminé les documents nécessaires pour l’extradition de Herzog, Bigelman et Alfasi. Ce qui impliquait que si, par malheur, les accusés devaient apprendre leur mise en examen, ils pourraient fuir d’Israël pour trouver refuge dans un pays n’ayant pas passé d’accord d’extradition avec les Etats-Unis.
Ces documents essentiels impliquaient une déclaration sur l’honneur détaillée rédigée par un agent du FBI, établissant toutes les preuves recueillies pour chaque individu concerné, ainsi qu’une déclaration sur l’honneur préparée par un avocat et décrivant l’enquête et les charges retenues. Ensuite, ces documents devaient être examinés par un responsable du bureau pour Israël au sein de la division des affaires internationales du département américain de la Justice.
À la mi-mai 2019, lorsque le problème des dépositions avait fait son apparition, le responsable du bureau d’Israël venait tout juste de changer et le nouveau-venu se débattait avec le travail en retard qui avait été accumulé.
Khardori était impatient de s’envoler pour Israël pour interroger les accusés.
« Si on peut avoir la chance de poser des questions sous serment à un accusé et qu’il n’a pas recours au 5e amendement, c’est une occasion qu’il est impossible de rater », s’exclame-t-il.
Il avait proposé de mettre en garde par écrit les accusés, en écrivant « qu’il était possible que ces derniers soient poursuivis en justice aux Etats-Unis et que si tel était le cas, ils étaient libres de consulter un avocat ».
Mais la magistrate en charge du dossier avait trouvé cet avertissement trop vague.
« Je lui ai dit qu’il était difficile de dire plus sans être explicite, et j’ai pris le risque de dire que peut-être, le meilleur moyen de faire les choses était de leur dire directement qu’ils avaient été inculpés et de dire au gouvernement de faire tout ce qui serait en son pouvoir pour gérer les conséquences de cette information – par exemple, en terminant les documents d’extradition et en les faisant parvenir en Israël avant notre rencontre. Elle m’a donné son accord », se souvient-il.
Écarté du dossier
Le 31 mai 2019, Khardori avait néanmoins essuyé les répercussions d’une querelle professionnelle qui l’avait opposé à l’un de ses supérieurs hiérarchiques au sein du département de la Justice. Son superviseur immédiat lui avait fait savoir que le dossier Elbaz lui était retiré, un mois et demi seulement avant le procès. Il avait eu dix jours pour faire appel de cette décision.
Dans une note en date du 10 juin envoyée à Robert Zink, chef de la section des Fraudes – une note à laquelle le Times of Israel a eu partiellement accès – Khardori fait part de son désarroi concernant la décision de l’exclure du dossier Elbaz.
« J’ai passé deux ans et d’innombrables heures à travailler sur l’enquête des options binaires, qui se parachève aujourd’hui sur un procès important et complexe qui est le premier dans son genre dans le monde entier. Mon retrait de cette affaire me privera d’une opportunité qui…reflétera l’apogée de longues années de travail et qui représente à mes yeux une occasion qui signifie énormément pour moi, personnellement et professionnellement. »
Khardori avait également dit à Zink qu’il s’inquiétait que son départ n’ait des conséquences négatives dans le dossier, et notamment concernant les demandes d’extradition.
« Ce départ survient à un moment critique et des missions cruciales qui devaient être terminées pour le procès risquent d’être compromises en résultat », avait-il écrit dans sa note du 10 juin.
« En premier lieu », avait-il ajouté, « pour les dépositions, nous devons tenter de transférer au plus vite les documents d’extradition de la division des Affaires internationales en Israël ».
Dans les jours qui avaient précédé, Henry Van Dyck, premier adjoint du chef de l’Unité de l’Intégrité des marchés et des Fraudes majeures, avait dit à Khardori qu’il préférait que les dépositions soient annulées, raconte ce dernier. La raison en était, continue-t-il, parce que les préparations pour les dépositions et l’aller-retour vers Israël allaient prendre trop de temps alors que la nouvelle équipe ne disposait que de quelques semaines pour se préparer au procès, le 16 juillet.
« Je comprends bien, de ma discussion avec M. Van Dyck, qu’un effort puisse être fait pour que la défense renonce aux dépositions, mais je pense que faciliter cela serait une erreur stratégique », avait encore écrit Khardori dans sa note.
« Il est beaucoup plus probable que les dépositions seront annulées lorsque les dépositaires auront connaissance de leur inculpation dans l’affaire Cohen mais si, pour une raison ou une autre, ils désirent encore faire une déposition, cela serait l’opportunité d’obtenir un témoignage de trois accusés dans une affaire criminelle en cours – l’équivalent d’un contre-interrogatoire lors d’un procès ».
« Toute initiative délibérée d’éviter cette opportunité – sur la base d’inquiétudes de ce que la nouvelle équipe chargée dorénavant des poursuites ne peut pas se permettre d’accorder le temps et l’attention nécessaires qu’exigeraient ces dépositions – peut être défendable en ce qui concerne le moyen de minimiser les répercussions de mon départ, mais elle aura des conséquences négatives sur le fond du dossier ».
L’appel lancé par Khardori à Zink, le chef de la section des Fraudes, n’avait pas été accepté et, le 13 juin, il avait été informé qu’il ne travaillerait plus sur le dossier. Il en avait ressenti une profonde déception.
Libre de fuir
Quarante-huit heures auparavant, le 11 juin, il était arrivé quelque chose d’étrange. Les documents du tribunal du 15 juin (également disponibles sur le site pacer.gov) indiquent que Henry Van Dyck, à la tête de la nouvelle équipe chargée des poursuites, avait appelé l’avocat de Herzog, Zvi Gabbay, et qu’il lui avait dit que son client avait été inculpé au mois de février et qu’il avait le droit de ne pas apporter de témoignage qui pourrait lui nuire en prenant part aux dépositions.
Gabbay avait répondu à Van Dyck que, dans ce cas, Herzog chercherait des conseils juridiques aux Etats-Unis. Ce qui signifiait, dans les faits, que Herzog ne ferait pas de déposition – aucun avocat américain n’étant susceptible d’accepter qu’une déposition soit faite dans ce type de circonstances.
Mais Van Dyck était allé plus loin. Pour des raisons qui restent encore indéterminées, il avait informé l’avocat de Herzog que les procédures d’extradition n’avaient pas encore commencé, selon une déclaration sur l’honneur soumise par Gabbay.
« Le 11 juin 2019, j’ai reçu un appel téléphonique de Henry Van Dick du département américain de la Justice », disait cette déclaration.
« Il m’a informé de ce qu’il s’attendait à ce qu’une demande d’extradition au nom de M. Herzog soit soumise, mais que le processus n’avait pas encore commencé », avait ajouté l’avocat.
Van Dyck avait, sans doute, donné cette information par accident, sans réfléchir aux conséquences. Mais le message transmis avait été pour sa part clair comme de l’eau de roche : votre client a été inculpé, mais rien ne l’oblige pour autant à rester en Israël – un pays qui l’extraderait sûrement.
Herzog était libre de partir. Ce qu’il a fait.
Ni Van Dyck ni le chef de la Section des fraudes, Robert Zink, n’ont répondu aux courriels envoyés par le Times of Israel les interrogeant sur ces incidents.
Où sont les autres accusés ?
Herzog mène actuellement une vie de fugitif. Il est probable qu’il se trouve aujourd’hui dans un pays n’ayant pas conclu d’accord d’extradition avec les Etats-Unis. Ils sont des dizaines. Tous ne sont pas des endroits attrayants pour une personnalité habituée à la vie de millionnaire, mais il y en a certains.
Il est difficile de dire si les deux autres accusés qui devaient livrer une déposition ont également profité de cette fenêtre d’opportunité pour prendre la fuite. Selon des documents judiciaires israéliens, Elad Bigelman se trouvait encore, début décembre, au sein de l’État juif, lorsqu’il avait porté plainte contre trois hommes qui auraient tenté de lui extorquer violemment des millions d’euros.
Kobi Cohen, le partenaire de Herzog, qui est lui aussi accusé, vit au Congo où il dirige un site de paris sportifs, ont indiqué des sources au Times of Israel. Même si le Congo affirme procéder à des extraditions vers les Etats-Unis, il ne le fait pas en pratique : ce qui place Cohen hors de portée de la Justice américaine – au moins pour le moment.
Parmi les autres accusés mis en examen au mois de septembre aux côtés d’Herzog, Cohen, Alfasi et Bigelman figurent Ori Maymon, Runal Jeebun, Sabrina Elofer, Afik Tori, Anog Maarek, Oron Montgomery, David Barzilay, Gilad Mazugi, Hadas Ben Haim, Yousef Bishara, et Nir Erez.
Certains d’entre eux se trouvent encore peut-être en Israël, mais le ministère israélien de la Justice a refusé de répondre à des questions portant sur d’éventuelles demandes d’extradition en provenance des Etats-Unis, ni sur l’avancée d’une éventuelle procédure.
« Nous ne commentons pas les contacts ou les demandes entre les gouvernements sauf quand le processus est public », a répondu Efrat Cohen, porte-parole du ministère de la Justice, dans un courriel adressé au Times of Israel.
Anog Maarek a été extradé depuis la Hongrie vers les Etats-Unis au mois de septembre 2019. Il a plaidé coupable le 4 janvier 2020 pour conspiration en vue de commettre une fraude en ligne. Sa condamnation devait être rendue publique le 4 mai 2020, mais cette date a été reportée pour cause de pandémie de coronavirus.
La situation à l’île Maurice reste toutefois inquiétante et fait redouter que l’erreur du département de la Justice vis-à-vis de Herzog – ne pas soumettre une demande d’extradition avant de révéler son statut d’inculpé – puisse se reproduire encore une fois.
Des sources à l’île Maurice ont expliqué au Times of Israel que Runal Jeebun, le directeur du call-center Linkopia, dont la mise en examen a été révélée au mois de novembre dernier par le département de la Justice, vit en toute liberté à Maurice. Il n’aurait jamais été arrêté et ne semble être impliqué dans aucune procédure de type judiciaire.
Linkopia a depuis changé de nom et s’appelle désormais Synaegis, et continue ses activités – en vendant du Forex en lieu et place des options binaires aux investisseurs du monde entier.
Tandis que l’île Maurice procède à des extraditions vers les Etats-Unis, une source sur place, a indiqué au Times of Israel qu’il ne pensait pas que le gouvernement, là-bas, avait reçu une requête dans ce sens, tout en précisant ne pas en être sûre à 100 %.
Le Times of Israel a envoyé une demande de commentaire au bureau du procureur général de Maurice, qui est restée sans réponse.
Le département américain de la Justice n’a pas fait de commentaires.
Assumer les responsabilités
Khardori a démissionné du département de la Justice le 31 janvier, et, depuis, il a écrit une série d’articles pour Slate et pour le Wall Street Journal dénonçant ce qu’il considère largement comme une culture de la médiocrité et de carriérisme dans certaines parties du département de Justice, ce qui entrave ses capacités à poursuivre les criminels en col blanc.
C’est une situation très triste pour les victimes du comportement criminel de Herzog, et j’espère que quelqu’un, au département, en assumera la responsabilité
Khardori a écrit comment des procureurs ambitieux préféraient souvent s’en prendre aux loups (trop) avides de Wall Street, de tels dossiers bénéficiant d’une forte couverture médiatique et comment, selon lui, les procureurs sont moins enclins à poursuivre des affaires impliquant les fraudes internet ou aux consommateurs, en particulier lorsqu’elles sont perpétrées depuis l’étranger (comme c’est le cas dans les options binaires), de telles affaires étant difficiles à établir, impliquant beaucoup de bureaucratie avec les gouvernements étrangers et étant habituellement boudées par les médias (le cas d’Elbaz a été une exception à cet égard).
L’ancien magistrat a également affirmé que la tendance négative qu’il avait constatée au sein du département de la Justice avait empiré sous l’autorité de l’administration Trump.
Pendant ce temps, le problème de la fraude sur internet ne cesse de croître.
« Chaque année ou presque, au cours des deux dernières décennies, les chiffres du FBI sur les crimes sur internet atteignent un niveau record », dit Khardori au Times of Israel.
Concernant Herzog, Khardori est déçu que le caïd à la tête d’un dossier de fraude sur lequel il a travaillé depuis deux ans ait ainsi pris la fuite.
« C’est une situation très triste pour les victimes du comportement criminel de Herzog, et j’espère que quelqu’un, au département, en assumera la responsabilité », s’exclame-t-il.
« J’espère sincèrement que quelqu’un se saisira réellement à bras-le-corps de ce problème et consacrera du temps, de l’énergie et des ressources pour faire ce qu’il faut pour ramener Herzog devant la justice – et ce dans les meilleurs délais ».
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