Orca Security poursuit son concurrent Wiz pour violation de brevet
La licorne israélienne de la cybersécurité intente un procès accusant son concurrent de s'être intentionnellement emparé de sa technologie, et de sa messagerie entre autres
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La licorne israélienne de la cybersécurité Orca Security poursuit son rival Wiz, spécialisé dans la sécurité informatique en cloud, pour violation de brevet, alléguant que son succès et sa croissance reposent sur une « copie de gros ».
Selon la plainte déposée mercredi devant le tribunal américain du Delaware, Orca accuse Wiz d’utiliser illégalement « de manière flagrante, continue et non autorisée les technologies brevetées d’Orca », qui surveillent les données stockées sur des serveurs en cloud contre les cyber-menaces et les vulnérabilités.
« Wiz a bâti son entreprise sur un plan d’affaires simple : copier Orca », déclare Orca dans sa plainte. « Cette copie est omniprésente dans les activités de Wiz et s’est manifestée de multiples façons. »
« Dans son marketing, Wiz copie l’imagerie d’Orca, son message et même le café qu’elle utilise lors des salons professionnels », affirme la plainte.
Wiz a été co-fondée au début de l’année 2020 – juste un an après Orca – par Assaf Rappaport, Yinon Costica, Ami Luttwak et Roy Reznik, la même équipe qui a fondé la société Adallom (vendue à Microsoft pour 320 millions de dollars en 2015) et dirigé le groupe de sécurité cloud de Microsoft Azure. Près de trois ans plus tard, la start-up américano-israélienne de cybersécurité a été évaluée à un montant astronomique de 10 milliards de dollars après avoir levé 300 millions de dollars lors de son dernier tour de table privé au début de l’année.
La société a été créée au moment où la pandémie de COVID-19 commençait à gagner du terrain dans le monde entier. Des entreprises entières et leurs employés ont été dans l’obligation de travailler exclusivement en ligne, provoquant une énorme vague de migration vers le cloud. Basée à New York, Wiz emploie 650 personnes, dont 150 en Israël.
Orca accuse également Wiz d’avoir embauché son ancien conseiller en brevets pour copier sa « propriété intellectuelle et même les chiffres des brevets d’Orca ».
« Dans ses produits et services, Wiz a intégré un certain nombre d’inventions révolutionnaires développées et brevetées par Orca, a fait passer ces inventions pour des innovations de Wiz et a forcé Orca à concurrencer ses propres percées technologiques sur le marché », affirme Orca dans sa plainte.
Dans son action en justice, Orca demande des dommages et intérêts pour les prétendues violations de brevets « intentionnelles et délibérées » qui ont permis à Wiz de réaliser des bénéfices. Elle exige également que Wiz cesse de commercialiser et de vendre les produits et services qui, selon elle, ont été copiés.
Commentant l’action en justice, Wiz a rejeté les allégations en les qualifiant « d’accusations sans fondement ».
« Orca a essayé de concurrencer Wiz sur plusieurs fronts et a échoué », a déclaré un porte-parole de Wiz. « Maintenant, ils poursuivent des méthodes moins innovantes. »
Orca a été fondée en 2019 par Avi Shua et Gil Geron, qui ont tous deux occupé des postes de direction chez le géant israélien de la cybersécurité Check Point Software Technologies. La start-up a développé une technologie qui sécurise le cloud, mais elle affirme que contrairement aux outils concurrents qui fonctionnent en silos, l’entreprise traite le cloud comme un réseau interconnecté d’actifs, et pèse le risque en fonction de la gravité de l’attaque en même temps que les dommages potentiels qu’elle pourrait causer.
En octobre 2021, la licorne de la sécurité dans le cloud a levé 340 millions de dollars, pour une valorisation de 1,8 milliard de dollars, avec des investissements du fonds de croissance d’Alphabet, la société mère de Google, et de Redpoint Ventures. Depuis sa création, l’entreprise a levé plus de 600 millions de dollars et son effectif est passé à plus de 400 personnes.
À ce jour, Wiz a levé 900 millions de dollars auprès d’investisseurs tels que Sequoia Capital, Insight Partners, Blackstone et G Squared, et bénéficie également du soutien d’investisseurs privés et d’entrepreneurs tels que Bernard Arnault et Howard Schultz, fondateur de Starbucks.