Palestiniens et Israéliens ne doivent pas parler du passé – un ministre d’Oman
Le ministre des Affaires étrangères Y. bin Alawi a tenu ces propos 2 mois après la venue de Netanyahu à Oman ; les pourparlers de paix israélo-palestiniens sont figés depuis 2014

Le ministre omanais des Affaires étrangères, Yusuf bin Alawi, a déclaré que si les Israéliens et les Palestiniens souhaitent parvenir à la paix, ils doivent être prêts à regarder au-delà de leur histoire sanglante.
« S’ils sont vraiment intéressés à faire la paix, ils devraient se tourner vers l’avenir et ne pas parler du passé », a déclaré Bin Alawi à This is America and the World avec Dennis Wholey, une émission de télévision diffusée la semaine dernière aux États-Unis.
Ce commentaire semblait marquer un rejet des revendications des deux parties qui reposent sur des liens historiques profonds avec la terre et Jérusalem, qui se sont avérés être l’un des problèmes les plus insolubles du conflit. Elle visait peut-être aussi à répondre aux demandes palestiniennes visant à permettre le retour des réfugiés qui ont quitté leurs foyers pendant la guerre d’indépendance de 1947-1949, une demande qu’Israël considère comme irrecevable, car cela signifierait la fin du caractère juif de l’État.
Bin Alawi a fait ce commentaire environ deux mois après la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Oman, où il a rencontré le sultan omanais Qaboos bin Said.
La dernière visite publique d’un Premier ministre israélien à Oman remonte à plus de vingt ans.
Bin Alawi a défendu les décisions de Muscat d’accueillir Netanyahu à Oman.
Quand Al-Jazira, une chaîne de télévision basée à Doha, lui a demandé en octobre pourquoi Oman a accueilli Netanyahu, il a répondu : » Pourquoi [Oman] l’a reçu ? C’est interdit ? Ce n’est pas interdit… La raison en est que l’État d’Israël est un pays du Moyen Orient et que le Premier ministre israélien a clairement indiqué qu’il était intéressé à visiter le Sultanat et à dire à notre dirigeant ce qui lui semble bon pour le Moyen Orient, notamment en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien ».
Au cours de sa visite, Netanyahu a déclaré à Qaboos qu’il était prêt à céder du territoire, mais pas le contrôle de la sécurité, aux Palestiniens, a indiqué Azzam al-Ahmad, un haut fonctionnaire palestinien au Times of Israel début décembre.
Selon Ahmad, Abbas a dit à bin Alawi que Netanyahu n’était pas déterminé à conclure un accord avec les Palestiniens.
« Abbas a expliqué au ministre omanais des Affaires étrangères que ce que Netanyahu a dit est un vieux discours qu’il répète souvent », a raconté Ahmad. « Il lui a dit que ses propos sont une forme de tromperie et que Netanyahu n’est pas déterminé à faire la paix. »

Interrogé en décembre au sujet des remarques d’Ahmad, un porte-parole du Cabinet du Premier ministre a refusé de répondre.
La dernière série de pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens, qui étaient parrainés par les États-Unis, a échoué en mai 2014.
De nombreux responsables de l’administration du président américain Donald Trump ont déclaré que les États-Unis avaient l’intention de publier un plan pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Netanyahu a déclaré qu’il examinerait le plan de paix apparemment à venir avec un « esprit ouvert », tandis qu’Abbas a promis de ne considérer aucune proposition américaine.
Peu après que Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017 et a initié le transfert de l’ambassade des États-Unis dans l’État juif dans la ville, Abbas a déclaré que les Palestiniens ne participeraient plus au processus de paix, qui est sous domination américaine, et appelé à la création d’un dispositif multilatéral approprié.
Au cours de l’année écoulée, il a invité un certain nombre de pays du monde entier à prendre part à un mécanisme multilatéral pour le processus de paix.