Paris: Des manifestantes juives écartées d’une marche contre les violences faites aux femmes
La ministre chargée de l'Égalité a réagi, ainsi que les organisations juives, condamnant cet antisémitisme d’extrême gauche
Une marée violette, la couleur du féminisme, a envahi les rues de plusieurs villes de France et d’ailleurs samedi 25 novembre pour la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. La marche parisienne a rassemblé 80 000 personnes entre la place de la Nation et la place de la République selon le collectif Nous toutes et la CGT, 16 500 personnes selon la préfecture de police.
La guerre entre Israël et le Hamas s’est invitée dans la manifestation parisienne : des manifestants ont agité des drapeaux palestiniens, en soutien aux femmes de ces territoires, d’autres ont brandi des pancartes « le Hamas viole ».
Quelque 200 manifestantes étaient venues pour « dénoncer les féminicides contre les femmes israéliennes commis par le Hamas », a expliqué Maya, qui n’a pas souhaité décliner son patronyme. « Mais les forces de l’ordre nous ont demandé de retirer notre banderole ‘pour notre sécurité’ et nous n’avons pas défilé. »
Sur X, le Crif a ensuite expliqué que ce « cortège de femmes venues rappeler les exactions sexistes et les viols de masse commis par le Hamas le 7 octobre » avait été « menacé et empêché de défiler par des militants violents issus notamment du NPA et LFI ».
Un cortège de femmes venues rappeler les exactions sexistes et les viols de masse commis par le Hamas le 7 octobre a été menacé et empêché de défiler cet après-midi à Paris par des militants violents issus notamment du NPA et LFI.
Honneur à toutes celles qui sont venues pour… pic.twitter.com/3PIzQosoEe
— CRIF (@Le_CRIF) November 25, 2023
« Honneur à toutes celles qui sont venues pour défiler et porter ce message universel. Honte à ceux qui veulent faire taire les atrocités du Hamas. La cause des femmes ne leur appartient pas ! Les Israéliennes doivent être défendues comme toutes les autres femmes. Le combat contre les violences faites aux femmes ne se divise pas ! », a ajouté l’organisation juive.
Bérangère Couillard, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, a réagi par un communiqué « condamnant toutes les violences faites aux femmes, y compris les viols de masse comme arme de guerre, en Israël et ailleurs » et se disant « choquée que certains hier n’aient pas voulu que ce message soit entendu ».
Comme je l’ai dit hier, il faut condamner toutes les #violencesfaitesauxfemmes.
Y compris les viols de masse comme arme de guerre, en Israël et ailleurs.
Je suis choquée que certains hier n’aient pas voulu que ce message soit entendu.
Il faut lutter contre toutes les violences. pic.twitter.com/FvjLt33d3p— Bérangère Couillard (@BCouillard33) November 26, 2023
« Aujourd’hui, en France, des personnes n’ont pas pu manifester pour le droit des femmes juives et les violences qu’elles subissent », a écrit la militante Pénélope Maitrot, postant une photo des pancartes qu’elles avaient préparées. Elle a expliqué qu’un « groupe d’antisémites » avait bloqué le cortège des femmes juives sur la place de la Nation malgré la police.
#25Novembre2023 le cortège pour les femmes juives a été interdit à la #manifestation des violences faites contre les femmes pour des raisons de sécurité.
Un groupe d'antisémites le bloquaient à la Place de la Nation malgré la police.
Ça en dit long sur la situation des juifs. pic.twitter.com/1dOVAKkpQs
— Plume Activiste (@Plume_Activiste) November 25, 2023
Suite à ces faits, le dessinateur Joann Sfar a lui posté un dessin dénonçant cet antisémitisme.
Dessin de @joannsfar illustrant très bien l'antisionisme dans des luttes soit disant féministes avec les femmes du monde entier mais qui excluent les femmes juives. pic.twitter.com/HvM8ghCRrj
— Plume Activiste (@Plume_Activiste) November 26, 2023
D’autres internautes et des responsables juifs ont eux aussi réagi sur X.
J’ai entendu un jour de mes propres oreilles Simone Veil Zal raconter comment dans le camp de concentration où elle était les femmes communistes la chassait elle et ses amies aux cris de « dégagez les sales juives » lorsqu’elle s’approchait de leurs baraquements…..
On est pas… https://t.co/esoNBxO8rx— Ariel Goldmann (@GOLDMANNAriel) November 26, 2023
Pour avoir scandé "#Metoo unless are a jew" et denoncé l'invisibilisation des crimes perpétrés par le Hamas sur les femmes juives, ces courageuses manifestantes se sont faites sortir de la manif
Honte aux organisateurs #25novembredanslarue pic.twitter.com/Q5Xnnt6jvQ— Gaston Crémieux (@GastonCremieux) November 25, 2023
« #Hamas terroristes, associations féministes complices », « Nous sommes toutes des israéliennes! », « Juives violées, #Hamas à condamner », « femmes juives violées, cessez de les oublier! », « Associations réveillez-vous, le #7Octobre n’est pas tabou! », « #Metoo, sauf pour… pic.twitter.com/a6FuEtoSC1
— Haziza Frédéric (@frhaz) November 25, 2023
Aujourd’hui le #25Novembre2023 nous avons été empêchés de participer à la marche contre les violences faites aux femmes par les menaces violentes de l’extrême gauche et des militants pro palestiniens.
Tout ça parce que nous portions la voix des victimes israéliennes. pic.twitter.com/m0FY60vmn2— Victoria Tedeschi (@ToriT08) November 25, 2023
Une pétition, qui a atteint près de 35 000 signatures, a été lancée pour la « reconnaissance d’un féminicide de masse » le 7 octobre dans le sud d’Israël. Parmi les signataires : Julie Gayet, Laurence Ferrari, la députée Astrid Panosyan-Bouvet, Aurélie Filippetti, Rachel Khan, Gilles-William Goldnadel, Delphine Horvilleur, Anne Hidalgo, Charlotte Gainsbourg, Yvan Attal, Tomer Sisley, Isabelle Carré, Samuel Le Bihan, Elsa Zylberstein, Bernard Campan, Arié Elmaleh, Marilou Berry, Pascal Elbe, Michel Boujenah…