Pas vacciné ? Pas de patients ! L’hôpital met à l’écart le personnel non vacciné
Le ministère de la Santé a demandé que le personnel non vacciné soit tenu à l'écart des services à risque ; Hadassah de Jérusalem interdit tout contact avec les patients

L’hôpital Hadassah de Jérusalem a décrété mardi que le personnel médical non vacciné ne peut plus traiter les patients.
L’hôpital a déclaré aux employés qu’à partir de dimanche, les médecins et les infirmières qui n’ont pas été vaccinés contre la COVID-19 ou qui n’ont pas acquis un certain niveau d’immunité en se remettant du virus se retrouveront résignés à des rôles administratifs ou à tout autre poste que l’hôpital jugera approprié.
« Nous pouvons transformer les infirmières et les médecins en administrateurs ou les placer dans n’importe quel autre emploi que nous trouvons autour de l’hôpital », a déclaré une porte-parole de Hadassah au Times of Israel, ajoutant qu’ils continueront à recevoir leur salaire régulier.
Environ 5 % du personnel médical de l’hôpital – quelque 300 personnes – ne sont actuellement pas immunisés par les vaccins ou par la guérison du virus.

Cette annonce fait suite à une directive du ministère de la Santé qui demande que le personnel et les étudiants non vaccinés ne puissent pas travailler dans certains services des hôpitaux israéliens et dans les soins de santé communautaires. Il s’agit notamment des services destinés aux personnes en état d’immunosuppression, y compris en oncologie, aux nourrissons prématurés et aux patients ayant subi une greffe de moelle osseuse.
La directive du ministère de la Santé précise également : « Un nouvel employé qui refuse d’être vacciné ne doit pas être engagé dans un établissement médical ». Elle stipule que les employés non vaccinés ne devraient être autorisés à travailler dans les services de lutte contre le coronavirus que s’ils signent une dérogation spéciale.
La directive sera appliquée par le ministère dans les hôpitaux publics, tandis que les autres sont invités à s’y conformer. Le ministère a déclaré que les salariés non vaccinés des hôpitaux publics seront également convoqués dans un centre de vaccination pour être informés des conséquences médicales potentielles de leur défaut de vaccination.
La directive a suscité une vague de réunions dans les hôpitaux, les directeurs débattant de la question de savoir s’il faut mettre en œuvre cette politique et quand, étant donné que certains membres du personnel sont encore en cours de vaccination. La question est toujours en cours de discussion à l’hôpital Sheba, le plus grand établissement hospitalier d’Israël, a déclaré un porte-parole au Times of Israel mardi.
Il a déclaré que cette question « présente un dilemme éthique pour tous les directeurs d’hôpitaux ».

Mais à Hadassah, le PDG Zeev Rostein a déclaré qu’il avait examiné la question et décidé que les droits des patients l’emportaient sur le choix du personnel de ne pas se faire vacciner, étant donné que « le public affaibli doit être protégé ».
Il a reconnu « la tension entre les droits individuels et les responsabilités publiques et professionnelles qui s’appliquent à tout le personnel hospitalier », mais a déclaré que la santé des patients passe avant tout.
Il a noté que les employés qui ont une raison particulière de ne pas se faire vacciner recevront une autorisation spéciale pour travailler avec les patients.

L’association des infirmières israéliennes [Israeli Nurses Association] n’a pas répondu à une demande du Times of Israel de clarifier sa position sur la politique de Hadassah et du ministère de la Santé, tandis que le syndicat des médecins a exprimé des sentiments mitigés.
Le professeur Nadav Davidovitch, haut fonctionnaire de l’Association israélienne des médecins de santé publique, a déclaré que la politique du ministère de la Santé est valable car elle donne la possibilité au personnel hospitalier non-vacciné de travailler avec des patients à faible risque.
La politique d’Hadassah qui les éloignerait complètement des patients va trop loin selon le syndicat. Elle n’est « pas proportionnée », a déclaré M. Davidovitch, qui a également affirmé qu’elle pourrait avoir des conséquences problématiques.
« Il y a une pénurie de travailleurs de la santé, donc ce n’est pas si pratique », a-t-il déclaré.