Pelosi : Biden aurait dû se retirer plus tôt et des primaires auraient dû avoir lieu
L'ex-présidente de la Chambre des Représentants nie que les Démocrates aient abandonné la classe ouvrière et explique la victoire de Trump par les "armes, Dieu et les homos - comme il le revendique"
Dans une interview publiée jeudi, l’ex-présidente de la Chambre des Représentants, Nancy Pelosi, a reproché au président américain Joe Biden la défaite de sa vice-présidente, Kamala Harris, face à Donald Trump lors de cette élection présidentielle, affirmant que Harris aurait eu de bien meilleures chances de l’emporter si Biden s’était retiré de la course plus tôt.
Au New York Times, Pelosi a expliqué qu’au moment de l’annonce par Biden de son retrait de la course électorale, en juillet dernier, il aurait logiquement dû y avoir une primaire pour désigner le candidat des Démocrates. Mais le fait que Biden ait apporté son soutien à sa vice-présidente dans l’heure qui a suivi a exclu toute possibilité de primaire.
« Si le président s’était retiré plus tôt, il y aurait peut-être eu d’autres candidats pour cette présidentielle », a indiqué Pelosi à la journaliste du Times, Lulu Garcia-Navarro, animatrice du podcast du journal « The Interview ». « En cas de retrait du président, on s’attendait à la tenue de primaires ouvertes. »
« Et comme je l’ai déjà dit, Kamala l’aurait peut-être emporté, je pense qu’elle s’en serait bien sortie et que cela l’aurait rendue plus forte pour la suite. Mais nous ne le saurons jamais. Cela ne s’est pas passé comme ça. Nous devons vivre avec ce qui s’est passé. Et cela, parce que le président s’est empressé d’apporter son soutien à Kamala Harris, ce qui rendait quasiment impossible la tenue d’une primaire à ce moment-là. S’il l’avait fait beaucoup plus tôt, les choses auraient été différentes. »
A l’issue d’un débat désastreux contre Trump, Biden a, un temps, refusé de se démettre en dépit des appels pressants à le faire, avant de céder aux pressions intenses exercées par Pelosi.
Dans cette même interview, Pelosi s’est désolidarisée de l’idée du sénateur du Vermont, Bernie Sanders, selon laquelle les Démocrates avaient perdu en raison de l’abandon de la classe ouvrière américaine.
« Bernie Sanders n’a pas gagné. Avec tout le respect que je lui dois – et j’ai réellement le plus grand respect pour lui et ce qu’il représente -, je suis tout sauf d’accord avec lui lorsqu’il prétend que le Parti démocrate a tourné le dos à la classe ouvrière. »
Pelosi explique la victoire de Trump par des facteurs culturels qu’elle résume ainsi : « Les armes à feu, Dieu et les homos – c’est eux-mêmes qui le disent. Les armes à feu, c’est un problème ; Les gays, c’est un problème, et maintenant ils font de la question trans une de leurs priorités. Et dans certaines communautés, ce qu’ils appellent Dieu, c’est ce que nous qualifions nous de droit des femmes à choisir. »
L’ex-président américain Trump a remporté avec une large avance les élections de mardi dernier en s’arrogeant 301 voix au sein du collège électoral – il en fallait 270 pour s’assurer la victoire – et 50,5% du vote populaire.