Peretz nommé ministre de l’Education et Smotrich ministre des Transports
Smotrich est aussi un membre de haut niveau du cabinet de sécurité et Peretz a reçu un statut d'observateur ; Tamar Zandberg a fustigé ces nominations

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a nommé lundi les chefs de l’Union des partis de droite Rafi Peretz et Bazalel Smotrich comme ministres de son gouvernement d’intérim.
Peretz a reçu le portefeuille de l’Education et Smotrich a obtenu le ministère des Transports, selon le parti du Likud. Il a remercié Netanyahu pour avoir « placé sa confiance » dans le parti de droite.
Smotrich, numéro 2 sur la liste du parti, a déclaré qu’il continuerait à poursuivre le poste de ministre de la Justice malgré des propos récents qui semblent l’exclure de ce poste.
« Notre espoir d’obtenir le portefeuille de la Justice n’a pas disparu. Mais il va falloir que nous travaillons dur et que nous l’emportions lors des prochaines élections », a-t-il déclaré.
Smotrich est devenu également un membre de haut niveau du cabinet de sécurité et Peretz a reçu un statut d’observateur.
« Les partis ont accepté de maintenir pleinement le statu quo en matière de questions religieuses et étatiques comme c’est la coutume en Israël depuis des décennies », a précisé un communiqué du Likud.
Le Likud et l’Union des partis de droite ont accepté de maintenir un « partenariat étroit » dans les prochaines élections de septembre, a précisé ce communiqué.

Netanyahu a récemment excédé Smotrich après avoir donné le ministère de la Justice, convoité par le numéro 2 de l’Union des partis de droite, à l’élu du Likud Amir Ohana. La décision est intervenue après que Smotrich a exprimé son soutien à l’idée qu’Israël soit régi par la loi religieuse juive.
La nomination de Smotrich, un radical qui a récemment appelé Israël à être régi par la loi juive de l’époque biblique, a été vivement critiquée par les députés de l’opposition et d’autres.
Tamar Zandberg, dirigeante de Meretz, a condamné ces nominations.
« Netanyahu vient de donner les clés à ceux qui veulent faire d’Israël un Etat halakhique [loi religieuse juive] et ne s’est pas arrêté là, mais a aussi veillé à inclure un belliciste messianique dans le cabinet [de sécurité] », a déclaré Mme Zandberg.
« Tout accord – aux dépens des citoyens israéliens – est envisageable pour Netanyahu afin d’échapper a son procès », a-t-elle ajouté, faisant référence au soutien de l’Union des partis de droite en faveur de l’immunité du Premier ministre dans trois affaires pénales engagées contre lui.
Le leader du parti Kakhol lavan Benny Gantz a reproché à Netanyahu de distribuer des portefeuilles ministériels au lieu de s’attaquer au déficit gigantesque d’Israël.
« Netanyahu n’a pas une minute pour faire face à un déficit de 50 milliards de shekels, mais il a beaucoup de temps pour distribuer des postes et nommer Smotrich comme ministre des Transports et membre du cabinet de sécurité », a twitté Gantz. « L’étape suivante : remplacer le code de la route par la halakha [loi religieuse juive]. »
Le leader du parti Hadash-Taal, Ayman Odeh, a écrit sur Twitter espérer que « Smotrich ne sera pas trop déçu lorsqu’il découvrira qu’il est impossible de construire une route remontant au Moyen-Age ».
Le numéro deux de la formation Kakhol lavan, Yair Lapid, s’est demandé si Smotrich saurait se frayer un chemin dans un cabinet de sécurité non placé sous les ordres du roi David ou du roi Salomon.
« Donner à Smotrich un rôle de direction en ce qui concerne la sécurité d’Israël montre que Netanyahu ne sait plus faire la distinction entre ce qui est bon pour l’Etat et ses besoins personnels », a-t-il écrit sur Twitter.
L’Union des partis de droite est une alliance constituée du parti de droite HaBayit HaYehudi et des formations nationales religieuses de l’Union nationale et d’Otzma Yehudit, qui ont remporté cinq sièges à la Knesset sur 120 lors du scrutin du mois d’avril.
Smotrich avait déclaré qu’il rejoindrait la coalition de Netanyahu s’il recevait le portefeuille de la Justice. Mais Netanyahu a échoué à former un gouvernement et il a fait dissoudre le parlement, organisant de nouvelles élections en date du 17 septembre.
Au début du mois, le Premier ministre avait limogé Ayelet Shaked, à la tête du ministère de la Justice, et Naftali Bennett, ministre de l’Education, dans un remaniement précédant les élections anticipées.
L’Union des partis de droite a lancé une campagne agressive pour s’adjuger la Justice et l’Education, disant que les antécédents en droit de Smotrich faisaient de lui un candidat naturel pour la Justice et que les décennies de travail de Peretz dans l’Education justifiaient sa présence à la tête du ministère.
Selon des informations parues dans les médias en hébreu, Netanyahu n’a pas voulu donner le portefeuille de la Justice – ou, son second choix, celui des Affaires de la diaspora – en raison de ses points de vue radicaux.

En désignant Ohana à la tête du ministère de la Justice – et en affirmant que ce poste ne serait pas intérimaire – Netanyahu aura semblé signaler à l’Union des partis de droite que seul l’un des deux ministères réclamés par le parti serait disponible à l’issue du prochain scrutin du mois de décembre si le Likud devait l’emporter.
Suite à l’installation d’Ohana au ministère de la Justice, Peretz et Smotrich se sont querellés pour déterminer lequel des deux hommes mériterait le plus de siéger au ministère de l’Education, des chamailleries rapidement interrompues et qui se sont achevées par un serment d’unité.
Smotrich fait pression sur plusieurs factions de droite en faveur d’une alliance qui permettrait de participer aux élections sur une seule liste pour renforcer le nombre de sièges obtenus et mieux représenter l’ordre du jour nationaliste, avec notamment en vue l’annexion de la Cisjordanie.
L’Union des partis de droite a remercié Netanyahu pour ses nominations ministérielles.
« Je tiens à remercier le Premier ministre Benjamin Netanyahu de nous avoir fait confiance en nous nommant ministres de son gouvernement, moi-même et mon collègue le député Bezalel Smotrich… Je veux être le ministre de l’Education de chaque enfant en Israël et reconnaître et apprécier la valeur des enseignants en Israël » a déclaré Peretz.