Peretz offre la deuxième place de l’Union à Shaked aux dépens de Smotrich
L'Union des partis de droite espère bloquer Liberman lors des prochaines négociations de coalition, après les élections de septembre

Jeudi, Rafi Peretz, le chef de l’Union des partis de droite, a appelé l’ancienne ministre de la Justice Ayelet Shaked à rejoindre la liste du parti, en lui offrant la deuxième position, ce qui rétrograderait l’actuel numéro 2, le ministre des Transports Bezalel Smotrich.
La semaine dernière, Smotrich a déclaré qu’il abandonnerait sa place sur la liste pour l’unité de la droite.
« Je veux que nous ayons 61 sièges, sans [Avidgor] Liberman, et donc je suis en faveur d’un effort important pour unir les partis de droite », a déclaré Peretz, qui a récemment été nommé ministre de l’Education, à la Radio militaire.
La Knesset a voté sa dissolution et a appelé à des nouvelles élections pour le 17 septembre, après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas réussi à trouver un compromis entre le parti de droite laïc Yisrael Beytenu de Liberman et les partis ultra-orthodoxes dans le sillage des élections du 9 avril. Des sondages initiaux ont laissé entendre que Liberman pourrait sortir renforcé de cette confrontation de coalition, et faire passer les 5 sièges du parti à la Knesset à 8 ou 9 aux élections de septembre.

Peretz a aussi appelé Naftali Bennett, son prédécesseur à la tête HaBayit HaYehudi, qui fait partie de l’Union des partis de droite, à revenir au parti. Il ne lui a pas promis une place en tête de liste. Peretz a aussi tendu la main à Moshe Feiglin et à son parti quasi-libertaire Zehut.
« J’en appelle à Bennet, et à Feiglin aussi – asseyons-nous ensemble, essayons de trouver les bases d’une candidature unie », a déclaré Peretz.
« Je ne fais pas de remarques sur les places – mon seul objectif est de parler à tout le monde pour mettre nos différences de côté afin que Netanyahu soit Premier ministre », a déclaré Peretz.
Peretz et Smotrich de l’Union des partis de droite cherchent à séparer Shaked de son partenaire politique de longue date Naftali Bennett. Shaked est considérée comme un atout électoral, alors que Bennett est perçu avec dédain pour avoir quitté la tête du parti HaBayit HaYehudi afin de former HaYamin HaHadash aux côtés de Shaked, selon Zman Yisrael, le site hébreu du Times of Israël.
Pourtant, il est plus probable que Shaked accepte l’offre de Bennett de se présenter à nouveau avec HaYamin HaHadash – mais cette fois-ci en tant que numéro 1 de la liste.
Selon un article de Zman de la semaine dernière, alors que Shaked et Peretz se sont seulement rencontrés une fois, la semaine dernière, elle et Bennett sont en contact quotidien. Bennett a accepté que Shaked prenne maintenant la tête du parti et les deux devaient encore discuter des détails.

La semaine dernière, Shaked a annoncé ses intentions de se présenter en septembre, mais elle n’a pas dit si elle voulait continuer son alliance avec Bennett dans HaYamin HaHadash ou si elle souhaitait rejoindre un autre parti.
En décembre dernier, avant les élections d’avril, Bennett et Shaked ont quitté HaBayit HaYehudi afin de former HaYamin HaHadash, qui a fait campagne à la droite du Likud sur des questions de sécurité tout en représentant ce que le parti a défini comme un « partenariat laïc-religieux ».
Le nouveau parti a échoué de peu à franchir le seuil électoral aux élections, mais puisque Netanyahu n’a pas réussi à forger une coalition avant la date butoir du 30 mai, ce qui entrainera des élections anticipées en septembre, HaYamin HaHadash a une nouvelle chance de faire son entrée à la Knesset. Bennett a annoncé qu’il allait de nouveau se présenter, et qu’il chercherait à former des alliances avec d’autres partis afin d’élargir sa base d’électeurs. Dans cette logique, il est entré en négociations avec l’Union des partis de droite — réunissant les partis HaBayit HaYehudi, l’Union nationale et Otzma Yehudit – sur la possibilité d’une alliance.
Pourtant, l’animosité est encore vive entre HaBayit HaYehudi et Bennett, qui a abandonné le parti avant les dernières élections — ce qu’il avait justifié à l’époque comme étant due à l’étroitesse d’esprit de la part des dirigeants du parti.
La semaine dernière, Bennett a affirmé qu’il n’avait aucune intention de revenir à HaBayit HaYehudi, affirmant que son intolérance ne représentait pas la communauté nationale religieuse, qu’il affirme représenter.

Plus tôt ce mois-ci, Netanyahu a démis Shaked et Bennett de leurs positions respectives comme ministres de la Justice et de l’Education.
Les négociations entre les partis à la droite du Likud se poursuivent. Parmi les différentes options présentées, en plus de la liste unifiée, il y la possibilité d’un « bloc technique » qui leur assurerait un franchissement du seuil électoral – mais les partis se sépareraient immédiatement après les élections.
Un sondage réalisé plus tôt ce mois pour le journal Makor Rishon a révélé que Shaked, bien que laïque, est de loin la candidate la plus populaire parmi les électeurs religieux nationaux pour diriger une liste unifiée de droite aux prochaines élections. Le sondage a mis en évidence que 40,1 % voulaient que Shaked conduise une liste hypothétique. Bennett est arrivé en deuxième position, à 19 %, alors que Smotrich a reçu 15,1 %, Peretz 14,8 % et les candidats d’extrême droite Itamar Ben Gvir d’Otzma Yehudit et Moshe Feiglin de Zehut respectivement 2,6 % et 1 %.
Nati Yefet a contribué à cet article.