Portrait de Valentin Elie Ghnassia tué par le Hamas
Onze Français sont morts, et 18 portés disparus, à la suite de l’attaque du Hamas samedi. Soldat d'une unité combattante, ce jeune homme n'aura pas eu le temps de fêter ses 23 ans
Victime des balles du groupe terroriste palestinien du Hamas, le Français Valentin Elie Ghnassia, qui effectuait son service dans l’armée israélienne, n’était « pas religieux » mais sa « recherche identitaire » l’avait conduit en Israël, expliquent des personnes qui l’ont côtoyé à Montpellier, sa ville d’origine.
Le jeune homme, qui allait fêter ses 23 ans et devait achever dans quelques semaines son service militaire, a été inhumé jeudi au cimetière du mont Herzl à Jérusalem, en présence de ses parents, de ses grands-parents et de sa sœur, Chloé, venus de France, entourés de quelque 300 personnes, ont précisé ses proches.
Né en France dans une famille peu pratiquante, Ghnassia a fréquenté pendant ses études de droit à Montpellier l’association Olami (« Mon monde » en hébreu), qui accueille des jeunes Juifs de 18 à 30 ans pour des activités sociales, partager un Shabbat, ou participer à des débats, se souvient son président, Yann Arnoux.
C’est là qu’il avait pris quelques cours d’hébreu, avant de rejoindre Israël début 2022. Mercredi, un hommage, accompagné de prières, lui a été rendu par ses amis.
« Ce n’était pas quelqu’un de religieux, sa famille n’était pas active dans la communauté. Il allait parfois à la synagogue avec son grand-père maternel, mais il s’interrogeait beaucoup sur sa judaïté », a ajouté Arnoux.
« Valentin se posait beaucoup de questions, notamment sur l’impact qu’il pouvait avoir en tant que juif », confirme à l’AFP une amie d’université, Carla Mathiou, jointe par téléphone depuis Montréal, où elle habite à présent, mais qui était restée en contact régulier avec le jeune soldat.
« C’était quelqu’un de très joyeux, toujours avec le sourire. Il était aussi très sensible, mais il aimait bouger, faire la fête. »
Les deux jeunes gens ont travaillé ensemble à faire passer des tests Covid pendant la pandémie et faisaient partie de la même petite bande d’amis fréquentant le centre Olami. « À Montpellier, on est une petite communauté, alors quand il y en a un qui meurt dans notre groupe, on perd un frère », poursuit Carla.
« Côté aventurier »
« Il avait fait du droit par souci de défendre [l’autre], mais il voulait être sur le terrain », a confié un autre de ses amis de Montpellier, qui a préféré conserver l’anonymat, en se souvenant d’un garçon « solaire ».
« En Israël, il a découvert un pays qui ‘diffusait’ son identité, sans crainte d’avoir des problèmes. Si l’on veut bien s’intégrer en Israël, l’armée est un passage », reprend Arnoux.
Après son service, il « voulait se lancer dans les affaires, gagner de l’argent » parce qu’il avait un « côté aventurier » et qu’il « bouillonnait sans cesse » de projets. « Et puis il avait atteint ce niveau de maturité qui le poussait à vouloir fonder une famille », ajoute-t-il.
Au moins 1 400 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués depuis le massacre commis par le Hamas le 7 octobre, qui a traumatisé Israël où cette attaque est comparée aux attentats du 11 septembre 2001.
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