Israël en guerre - Jour 563

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Pour Erdogan, Israël veut « dynamiter » la « révolution » en Syrie

Ankara et Jérusalem peinent à s'entendre : une réunion de mercredi n'a débouché sur rien de concret et chacun a des intérêts dans la région

Le président turc Recep Tayyip Erdogan assiste à une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien au bureau présidentiel de Dolmabahce, à Istanbul, le 8 mars 2024. (Crédit : Ozan Kose/AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan assiste à une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien au bureau présidentiel de Dolmabahce, à Istanbul, le 8 mars 2024. (Crédit : Ozan Kose/AFP)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé vendredi Israël de chercher à « dynamiter » la « révolution » en Syrie en attisant les divisions dans le pays après la chute de Bachar al-Assad.

Israël « tente de dynamiter la révolution du 8 décembre en attisant les différences ethniques et religieuses en Syrie et en incitant les minorités du pays à s’opposer au gouvernement », a déclaré le chef de l’État turc lors d’un forum diplomatique à Antalya, dans le sud de la Turquie.

« Nous ne permettrons pas que la Syrie soit entraînée dans un nouveau tourbillon d’instabilité », a ajouté M. Erdogan, affirmant que « le peuple syrien en a assez des souffrances, de l’oppression et de la guerre ».

Globalement, le président turc a accusé Israël de « menacer directement la stabilité de la région (…) avec ses attaques contre le Liban et la Syrie ».

La Turquie est un soutien de poids de la coalition menée par des islamistes à la tête de la Syrie, qui a renversé le dictateur Bashar al-Assad après près de 14 années de guerre civile. Cette influence nouvelle d’Ankara en Syrie inquiète Israël.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, était lui aussi présent au forum diplomatique d’Antalya, où il a rencontré M. Erdogan en tête à tête.

Le président turc a notamment assuré à son homologue que la Turquie poursuivrait « ses efforts diplomatiques pour lever les sanctions internationales contre la Syrie » et insisté sur la « nécessité » de « revitaliser la coopération commerciale et économique » entre les deux pays, a indiqué sur X la direction de la communication de la présidence turque.

Discussions turco-israéliennes

Ces déclarations virulentes de M. Erdogan interviennent deux jours après des discussions techniques en Azerbaïdjan entre la Turquie et Israël visant à prévenir un risque d’escalade en Syrie.

Mais les deux puissances peinent à s’entendre : la réunion de mercredi n’a débouché sur rien de concret et chacune a des intérêts dans la région.

Selon une source syrienne proche du dossier à l’AFP, Ankara tente d’établir des « positions militaires » en Syrie, dont une « à l’intérieur de la base T4 », une base aérienne militaire de la province de Homs visée la semaine dernière par des frappes israéliennes.

L’armée israélienne, quant à elle, cherche à tenir les troupes syriennes éloignées de sa frontière. Elle a intensifié la semaine dernière ses frappes en Syrie et mené une incursion terrestre dans le sud du pays, visant notamment des bases et un aéroport militaires.

Les intérêts d’Israël et de la Turquie ne sont pourtant « pas nécessairement opposés » en Syrie, juge cependant Aron Lund, chercheur au sein du think thank Century International. Mais les deux pays ont « tellement d’autres désaccords, d’abord et avant tout sur la Palestine », que le chercheur estime un véritable accord très peu probable.

Vendredi encore, Recep Tayyip Erdogan, grand soutien du Hamas, a répété que la conduite d’Israël vis-à-vis de Gaza est celle d’un « État terroriste », dénonçant ce qu’il a appelé la « barbarie » dont fait preuve, selon lui, le gouvernement Benjamin Netanyahu depuis le pogrom du 7 octobre 2023 mené par le mouvement terroriste islamiste palestinien en Israël.

« Ce matin même, dix personnes, dont sept enfants, d’une même famille, sont morts en martyrs à Khan Younès. Si ce n’est pas de la barbarie, qu’est-ce que c’est ? », a martelé le chef de l’État turc.

La Turquie a notamment suspendu ses relations commerciales avec Israël en réaction à la guerre dans la bande de Gaza.

« Espérons que les discussions » sur le dossier syrien permettront « au moins de trouver des moyens pour eux de coexister et de gérer leurs tensions d’une manière ou d’une autre, sans que cela ne dégénère en quelque chose de vraiment déstabilisant », commente Aron Lund, « parce que cela pourrait aussi arriver. »

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