Israël en guerre - Jour 369

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Pour Netanyahu, ce sont les manifestants qui sont « tombés dans le piège » du Hamas

Bezalel Smotrich a déclaré samedi qu'il continuerait à s'opposer à l'accord envisagé par Netanyahu, même avec un contrôle israélien sur le corridor de Philadelphi

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu préside la réunion du Conseil ministre, à Jérusalem, le 8 septembre 2024. (Crédit : Capture d'écran/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu préside la réunion du Conseil ministre, à Jérusalem, le 8 septembre 2024. (Crédit : Capture d'écran/GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a laissé entendre, dimanche, que les manifestants favorables au cessez-le-feu avec le Hamas pour faire sortir les otages de Gaza étaient « tombés dans le piège » de l’organisation terroriste.

Lors du Conseil des ministres, Netanyahu a évoqué une information – non vérifiée – publiée vendredi par le tabloïd allemand Bild, selon laquelle un document signé par le chef du Hamas, Yahya Sinwar, parlait de faire monter la « pression psychologique » sur les familles d’otages pour forcer le gouvernement à négocier le temps que le Hamas se réarme.

Selon ce document, le Hamas espère que « nous allons nous déchirer entre nous et continuer la guerre jusqu’à nouvel ordre », a déclaré Netanyahu. « La grande majorité des citoyens israéliens ne tombent pas dans ce piège. »

La semaine dernière, des dizaines de milliers d’Israéliens sont descendus dans la rue pour exiger la conclusion d’un accord en vue de la libération des otages suite au rapatriement par l’armée israélienne, le 1er septembre dernier, de six otages récemment exécutés à Gaza.

Les manifestants tiennent Netanyahu coupable de la mort de ces otages en raison de son insistance à ce que l’accord permette à Israël de contrôler le corridor de Philadelphie entre Gaza et l’Égypte. Cette revendication, qui serait selon eux responsable du blocage des négociations, ne figure pas dans la proposition d’Israël en date du 27 mai, base des pourparlers.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré samedi à la Douzième chaîne qu’il continuerait à s’opposer à l’accord envisagé par Netanyahu, même avec un contrôle israélien sur le corridor de Philadelphi.

Selon une source interne à la Maison Blanche, le Washington Post a rapporté dimanche que le Hamas avait lui-même ajouté sa propre « pilule empoisonnée » aux pourparlers, la semaine dernière, en exigeant la libération de terroristes palestiniens condamnés à la perpétuité en Israël en l’échange d’otages qui sont des civils, pas seulement des soldats de Tsahal.

Des manifestants ont allumé un feu lors d’une manifestation anti-gouvernement pour demander la libération des otages séquestrés à Gaza depuis le 7 octobre, devant le siège de Tsahal à Tel Aviv, le 7 septembre 2024. (Crédit : Jack Guez / AFP)

Se référant à l’article de Bild selon lequel le Hamas tente d’attiser les tensions intérieures en Israël, Netanyahu a déclaré : « Si nous sommes unis, nos ennemis ne peuvent pas nous battre, ce qui explique que leur objectif soit de nous diviser, de semer la division en nous. »

« La plupart des Israéliens », a poursuivi Netanyahu, sont d’accord avec les objectifs de guerre d’Israël – « éliminer le Hamas, récupérer tous nos otages, s’assurer que Gaza ne soit plus jamais une menace pour Israël et permettre aux habitants du nord et du sud de rentrer chez eux en toute sécurité ».

C’est récemment que Netanyahu a ajouté ce dernier objectif, à la demande de l’opposition et de son ministre de la Défense, Yoav Gallant, scandalisés par son absence dans les objectifs de guerre officiels.

S’adressant à la Douzième chaîne, Smotrich a déclaré que les conditions posées par Netanyahu à la conclusion d’un accord – à commencer par le maintien d’Israël dans le corridor de Philadelphie – vidaient de leur substance les objectifs de guerre.

« Cet accord n’est pas bon pour Israël. Ni pour sa sécurité ni pour les otages », a déclaré Smotrich, affirmant qu’il permettrait d’en libérer certains mais condamnerait les autres à mort.

Le ministre des Finances n’a pas clairement dit qu’il quitterait le gouvernement si l’accord se profilait, se contentant de dire que Netanyahu « connaît très bien ma position ».

« Mes lignes rouges ne concernent pas seulement [le corridor de] Philadelphie », a-t-il poursuivi.

Selon Smotrich, le fait de se retirer du corridor de Netzarim, qui traverse le centre de Gaza, « serait tout aussi terrible ».

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich s’exprimant lors d’une conférence de presse, au ministère des Finances, à Jérusalem, le 3 septembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

La guerre « doit se terminer par la destruction absolue du Hamas », a ajouté Smotrich, affirmant que les objectifs de retour de tous les otages et de défaite de l’organisation terroriste n’étaient « pas contradictoires ».

Il s’est dit favorable à un « accord de reddition en vertu duquel le Hamas renoncerait aux armes [et] quitterait Gaza », ce qui ouvrirait la voie à la reconstruction et à la démilitarisation de la bande de Gaza. Le ministre des Finances s’est précédemment déclaré favorable à un retour au contrôle total d’Israël sur Gaza et des implantations juives dans ce territoire.

Selon Smotrich, la pression militaire est le seul moyen de traiter avec le Hamas. « Si, dès le premier jour, Israël avait dit qu’il n’y avait pas de négociation possible, nous aurions déjà gagné et nous aurions récupéré les otages », a-t-il affirmé.

« Le retour des otages ne doit en aucun cas mettre en danger l’existence d’Israël », a expliqué Smotrich, opposé à la libération de prisonniers de sécurité palestiniens dans le cadre d’un accord sur les otages.

« Je veux vraiment que les otages reviennent, mais pas un suicide collectif », a poursuivi Smotrich, en refusant la libération de « centaines de meurtriers qui recommenceront à tuer des Juifs ».

Le Washington Post a cité dimanche une source de la Maison Blanche selon laquelle le Hamas a compliqué les négociations en vue d’une trêve et de la libération d’otages en revendiquant la libération de terroristes condamnés à perpétuité en échange des otages civils dans la première étape de l’accord, un cessez-le-feu de six semaines.

Jusqu’à présent, il était plus ou moins admis que les terroristes les plus meurtriers seraient libérés contre des militaires israéliens pris en otage, à commencer par 150 terroristes condamnés à perpétuité libérables dans le cadre de la première phase en échange des cinq femmes soldats de surveillance retenues en otage.

Les familles des soldates de surveillance israéliens qui ont été enlevées par des terroristes du Hamas de la base de Nahal Oz le 7 octobre et leurs partisans manifestant pour un accord de « trêve contre otages », devant le ministère de la Défense, à Tel Aviv, le 21 août 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Citant des « responsables bien informés » de la teneur exacte des pourparlers, Kan News a rapporté dimanche que Washington retardait la présentation de sa nouvelle proposition d’accord en raison de cette nouvelle demande du Hamas faite vendredi, explique Kan.

La radio publique a par ailleurs cité une source palestinienne selon laquelle la demande du Hamas n’est pas nouvelle. Et selon une information non sourcée de la Douzième chaîne, jeudi dernier, le Hamas exigerait désormais la libération d’un plus grand nombre de prisonniers de sécurité palestiniens condamnés à vie en échange des cinq femmes soldats.

On estime à 97 le nombre des otages enlevés lors de l’attaque du Hamas, le 7 octobre, qui se trouvent encore à Gaza, dont les corps d’au moins 33 morts confirmés par l’armée israélienne.

La guerre à Gaza a éclaté le 7 octobre suite à l’attaque sans précédent du Hamas au cours de laquelle les terroristes se sont déchaînés dans le sud d’Israël, en assassinant près de 1 200 personnes, essentiellement des civils, et faisant 251 otages.

Le Hamas a libéré 105 civils à la faveur d’une trêve d’une semaine, fin novembre, auxquels s’ajoutent les quatre otages libérés un peu avant. Sept otages ont été secourus vivants par des soldats, et les corps de 30 otages ont été retrouvés, dont trois tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza respectivement en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.

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