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Pour Pessah et Pâques, des fêtes confinées et inédites, partout dans le monde

"Pessah confiné, Pessah sécurisé", plaide le grand rabbin de France Haïm Korsia. Pour "ne pas contaminer ceux qu'on aime le plus"

Des employés municipaux désinfectent le mur Occidental, le lieu le plus saint où les Juifs peuvent prier, le 31 mars 2020 en pleine épidémie du COVID-19 à Jérusalem. (Photo par Emmanuel DUNAND / AFP)
Des employés municipaux désinfectent le mur Occidental, le lieu le plus saint où les Juifs peuvent prier, le 31 mars 2020 en pleine épidémie du COVID-19 à Jérusalem. (Photo par Emmanuel DUNAND / AFP)

Églises vides, offices diffusés sur télévisions et réseaux sociaux… Partout dans le monde, les chrétiens s’apprêtent à célébrer Pâques de manière inédite, tout comme les juifs Pessah, en raison du confinement qui les prive d’églises, temples et synagogues.

Pour la Pâque juive qui commence mercredi soir (et se termine le 16 avril), les familles sont invitées à ne pas se regrouper au-delà du foyer dans lequel ils vivent. Pour « se protéger », explique à l’AFP aux États-Unis Yigel Niasoff, qui restera chez lui avec femme et enfants, mais sans sa mère ni ses beaux-parents. Tous habitent le quartier de Crown Heights à Brooklyn, siège du mouvement hassidique Loubavitch.

« Pessah confiné, Pessah sécurisé », plaide le grand rabbin de France Haïm Korsia. Pour « ne pas contaminer ceux qu’on aime le plus ».

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Se pose toutefois une question : est-il possible de passer outre la règle générale pendant les deux premiers repas (jours de fêtes identiques à des « Shabbat ») de ne pas utiliser l’électricité ? Une application de visioconférence peut-elle être exceptionnellement utilisée, le temps, au moins, du dîner (« seder ») ?

A Jérusalem, quatorze rabbins ont publié un avis favorable, arguant qu’il s’agit d’être en contact avec les « personnes âgées » ou malades. Mais le grand rabbinat d’Israël s’y oppose : on ne peut « profaner un jour férié ».

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En France, où vit la première communauté d’Europe, Haïm Korsia affirme aussi qu' »on ne peut déroger à la règle ».

Mais des rabbins de tendance « libérale » (ceux qui, par exemple, autorisent le rabbinat aux femmes) vont organiser, un « ‘seder’ digitalisé » : les fidèles pourront se connecter à une plateforme et leur poser leurs questions.

Le grand-rabbin de France Haïm Korsia au micro de la radio RTL, mercredi 26 février 2020. (Crédit : capture d’écran RTL)

La semaine sainte qui vient de commencer et se poursuit avec le « triduum pascal » (jeudi saint, vendredi saint et dimanche de Pâques) est également bien particulière. Confinement oblige, dans de nombreux diocèses du monde, les offices se dérouleront à huis clos.

Ce sera le cas en premier lieu au Vatican, où le pape François a célébré la messe des Rameaux dans une basilique Saint-Pierre déserte. Toutes les célébrations liturgiques se tiendront sans fidèles, y compris la bénédiction Urbi et Orbi sur la place Saint-Pierre dimanche.

Une vue d’ensemble de la Place Saint-Pierre du Vatican déserte et de sa principale basilique le 6 avril 2020, après presque un mois de fermeture du Vatican aux touristes dans le cadre d’un confinement général pour limiter la propagation du COVID-19. (Photo par Andreas SOLARO / AFP)

Aucune cérémonie en présence de fidèles non plus en Espagne, France, Bosnie, Croatie, Montenegro, Albanie, Australie, Philippines, Mexique… A Iztapalapa, à l’Est de Mexico, la procession de la représentation de la Passion du Christ, très populaire, se fera sans public.

Les chaînes de télévision et internet viendront en renfort pour suivre les offices. Ainsi, la messe prononcée par l’archevêque de Séville (Sud de l’Espagne) pourrait être regardée par 120 000 personnes, selon les autorités religieuses. En France, les célébrations du sanctuaire de Lourdes (Sud-Ouest), privé de pèlerinages, sont à suivre sur les chaînes catholiques.

Au Liban, l’Église maronite et les églises catholiques vont organiser des messes célébrées uniquement par des prêtres retransmises en direct.

Le patriarcat latin de Jérusalem a demandé aux croyants de prier chez eux, connectés aux réseaux.

Des prêtes portant des masques et des gants se tiennent devant la porte fermée de l’Eglise du Saint Sépulcre dans la Vieille Ville de Jérusalem pendant l’épidémie de COVID-19, le 4 avril 2020. (Photo par Ahmad GHARABLI / AFP)

Des « Pâques dans l’intimité » seront également observées au Maroc, avec des messes sur Facebook.

En France, le clergé envoie fiches pédagogiques ou de méditations par vidéo sur la semaine sainte aux paroissiens. Côté protestant, des propositions de lectures bibliques, méditations, cultes sont régulièrement diffusées.

L’Église anglicane d’Afrique du Sud a émis des recommandations dans un mode d’emploi : « identifier un lieu à la maison pour prier », manger du « poisson mariné vendredi ».

Dans ce pays, la très populaire église chrétienne de Sion (ZCC, évangélique) a reporté son pèlerinage annuel dans la province du Limpopo, plus grand rassemblement de chrétiens en Afrique australe.

Vendredi, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris endommagée par un incendie il y a presque un an, l’archevêque de Paris viendra observer un temps de méditation.

Un employé municipal grec désinfecte le parvis d’une égalise à Athènes le 7 avril 2020, alors que le pays reste en confinement pour limiter la propagation du COVID-19. (Photo par Angelos Tzortzinis / AFP)

Cette fête respectant le calendrier julien, elle aura lieu le 19 avril. Là aussi, dans de nombreux cas les offices vont se tenir dans des églises fermées et seront retransmis par divers médias. C’est le cas en Serbie, ou en France. C’est aussi une décision du Patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient à Damas, à la tête des églises grecques-orthodoxes en Syrie et au Liban.

Ce sera également ainsi en Grèce, où le gouvernement craint que la population n’ignore les restrictions de voyage dans les campagnes et les îles.

« Nous célébrerons certainement Pâques, même s’il ne sera pas possible d’aller à l’église », a prévenu, en Russie, le métropolite Ilarion, un haut dignitaire religieux.

En Grèce, en Syrie et au Liban, si les circonstances le permettent, les autorités religieuses espèrent pouvoir réunir les fidèles dans les églises le 27 mai, jour qui marque la fin du temps pascal.

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