Pourparlers de paix : Abbas exige que l’influence américaine soit réduite
Le chef de l'AP a affirmé qu'il reviendrait à la table des pourparlers dans le cadre d'un effort multilatéral suivant les lignes de l'Initiative de paix arabe
Khaled Abu Toameh est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël

Les Palestiniens sont prêts à retourner à la table des négociations avec Israël, mais sur la base d’un mécanisme multilatéral international, en accord avec l’Initiative de paix arabe et les résolutions internationales relatives au conflit israélo-arabe, a déclaré lundi le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Abbas s’est entretenu par téléphone avec le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, et le président de l’AP a exigé que les Etats-Unis ne figurent plus au premier plan dans les négociations.
Les responsables palestiniens, en colère contre ce qu’ils considèrent comme un parti pris américain en faveur d’Israël, ont refusé de collaborer avec l’administration Trump, qui avait proposé une initiative de paix, et ont déclaré que les Etats-Unis ne pouvaient jouer qu’un rôle dans un effort multilatéral plus large – une position à laquelle Israël, les Etats-Unis et d’autres s’opposent.
L’Initiative de paix arabe, qui a été approuvée pour la première fois par la Ligue arabe en 2002, appelle à un « retrait israélien complet des territoires occupés depuis 1967, y compris sur les hauteurs syriennes du Golan ».

Le plan appelle également à la création d’un Etat palestinien indépendant et souverain « sur les territoires occupés depuis le 4 juin 1967 en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Jérusalem-Est comme capitale ». Il prévoit également une résolution juste et concertée de la question des réfugiés palestiniens.
En échange, les pays arabes considéreraient que le conflit arabo-israélien est terminé et normaliseraient leurs liens avec Israël.
Abbas a également affirmé lors de sa conversation téléphonique avec Johnson l’engagement des Palestiniens à une solution à deux Etats, a rapporté Wafa, l’agence de presse officielle de l’AP.
M. Abbas devrait prendre la parole devant le Conseil de sécurité des Nations unies le 20 février, alors que les tensions se sont accrues entre l’AP et l’administration américaine.
L’administration Trump est la « plus hostile »
L’AP boycotte l’administration américaine depuis l’annonce du président Donald Trump le 6 décembre, qui a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël.
Un responsable de l’AP à Ramallah a déclaré qu’Abbas réitérerait sa demande de convoquer une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient en remplacement des négociations directes sponsorisées par les Etats-Unis entre les Palestiniens et Israël.

« L’administration américaine n’est plus qualifiée pour agir comme un intermédiaire honnête dans tout processus de paix », a déclaré le responsable. « La seule option est l’organisation d’un forum international où l’Europe, la Russie, la Chine et d’autres pays joueraient un rôle majeur. »
Wasel Abu Yusef, un haut responsable de l’Organisation de libération de la Palestine, a déclaré lundi que « l’accord du siècle » de l’administration Trump, dont les détails doivent encore être publiés, visait à « liquider la cause palestinienne ».
Abu Yusef a déclaré que l’administration Trump était « la plus hostile » envers les Palestiniens et leurs droits. Les politiques de l’administration Trump sont identiques à celles du gouvernement israélien, a-t-il accusé.
« L’unité palestinienne et une certaine fermeté vont déjouer toutes les conspirations (contre les Palestiniens) », a-t-il ajouté.
Abu Yusef a déclaré qu’Abbas envisageait d’utiliser sa déclaration à l’ONU afin de renouveler son appel à la « protection internationale » des Palestiniens face aux « crimes quotidiens » d’Israël.
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