Poutine aux Juifs de Moscou: nous utilisons nos liens avec le Hamas pour faire libérer les otages
En plein différend diplomatique avec l'envoyée d'Israël, le président russe a affirmé que son pays œuvrait pour ses ressortissants et, au-delà, tous les otages
Le président Vladimir Poutine a déclaré aux dirigeants de la communauté juive de Russie que Moscou obtenait des « résultats tangibles » dans le cadre de son initiative diplomatique pour faire libérer les otages du Hamas, indiquent les agences de presse russes.
Selon l’une d’entre elles, Poutine aurait évoqué la question à l’occasion d’un entretien avec le grand rabbin de Russie, Berl Lazar, et le chef de la Fédération des communautés juives, Alexander Boroda. Poutine aurait déclaré que la Russie utilisait ses contacts avec l’aile politique du Hamas.
« Vous savez, depuis que la situation est plus tendue au Moyen-Orient, la Russie agit pour faire libérer otages », aurait déclaré Poutine.
« Comme on le sait, notre ministère des Affaires étrangères est en contact avec l’aile politique du Hamas et, dans l’ensemble, les résultats sont tangibles. »
Selon la même source, Poutine n’aurait pas donné plus de détails mais il est vrai que l’un des otages relâché en novembre – Roni Krivoi, qui a la double nationalité russe et israélienne – aurait dû sa libération à un geste du groupe terroriste envers Poutine.
Centrée sur les otages russes, l’initiative russe aurait également vocation à aider les autres personnes kidnappées, aurait fait savoir le président.
« Il s’agit notamment de personnes âgées qui ont survécu à la Shoah et de membres de leur famille », aurait-il précisé.
« Mais je sais, et je comprends, qu’il est vital de poursuivre nos efforts. C’est ce que nous faisons. »
La Russie, plus proche de l’Iran – grand rival d’Israël – depuis le début du conflit en Ukraine qui dure maintenant depuis près de deux ans, a redit son soutien à un État palestinien et critiqué l’action militaire israélienne dans la bande de Gaza.
Moscou a également déclaré que la violence au Moyen-Orient était le reflet des échecs de la politique américaine dans la région.
La veille de cette déclaration, le ministère russe des Affaires étrangères a fait part à l’ambassadrice d’Israël, Simona Halperin, des « réactions négatives » suite à ses critiques du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et de la politique russe dans son ensemble.
Les autorités ont peu apprécié ses « propos jugés inacceptables », parus dans le journal russe Kommersant suite à une interview dans laquelle elle déclarait que Lavrov minimisait l’importance de la Shoah et que la Russie était trop proche du Hamas.