Première conférence sur l’adaptation des communautés arabes israéliennes au changement climatique
La conférence a mis en évidence l'écart entre la planification de la transition écologique et sa mise en œuvre, notamment à cause de budgets insuffisants et d'une trop faible prise de conscience des enjeux
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Une centaine de personnes issues du ministère de la Protection de l’environnement, d’autorités locales, du monde universitaire et de la société civile ont participé lundi à la première conférence sur l’adaptation au changement climatique dans le secteur arabe israélien.
La conférence, qui s’est tenue dans la ville de Shfaram, dans le nord du pays, était organisée par le centre de recherche sur l’environnement et la durabilité de l’Open University.
Le centre a présenté des recherches menées dans trois localités présentant des caractéristiques et des défis différents — Shfaram et Umm al-Fahm, dans le nord d’Israël, et la ville bédouine de Rahat, dans le sud.
Les études montrent que la pandémie de Covid-19 a donné naissance à des réseaux locaux de bénévoles et à des initiatives communautaires, ainsi qu’à des outils permettant d’améliorer la communication entre les autorités et les habitants.
Elles indiquent que les responsables locaux sont conscients des incendies, des inondations et des autres conséquences du changement climatique et qu’ils ont préparé des plans pour y faire face.
Mais elles révèlent des écarts entre la planification et la mise en œuvre, une participation communautaire encore trop faible et des budgets insuffisants pour engager les changements nécessaires.
Les études recommandent notamment de traduire les plans de gestion des crises climatiques en plans opérationnels, de clarifier la répartition des pouvoirs entre les autorités locales et centrales, en particulier en ce qui concerne les situations d’urgence, d’éduquer et de responsabiliser la communauté, de créer des comités de quartier et des équipes de secours et de sauvetage qualifiées, ainsi que d’augmenter les budgets pour former les employés et les bénévoles à la gestion des situations d’urgence.
Le maire d’Umm al-Fahm, Samir Subhu Mahamid, estime que la sensibilisation au climat est trop faible dans la communauté arabe et que « tout commence par l’éducation. »
Israël compte 85 collectivités locales arabes, dont 90 % appartiennent aux quatre catégories socio-économiques les plus basses. Elles sont confrontées à des problèmes de planification, financiers, politiques et sociaux, ainsi qu’à des niveaux élevés de violence et de criminalité.