Israël en guerre - Jour 374

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Primaires au Parti travailliste, sur le point de s’effondrer aux élections

La course aux premières places sur la liste de la Knesset est féroce, avec des sondages montrant que le parti de centre-gauche risque de sombrer à 5 sièges lors du scrutin d'avril

  • Avi Gabbay, chef du Parti travailliste, s'adresse aux militants lors d'une campagne électorale du parti à Tel Aviv, le 23 janvier 2019. (Gili Yaari/FLASH90)
    Avi Gabbay, chef du Parti travailliste, s'adresse aux militants lors d'une campagne électorale du parti à Tel Aviv, le 23 janvier 2019. (Gili Yaari/FLASH90)
  • Cabines de vote pour les primaires du Parti travailliste au Tel Aviv Convention Center, le 11 février 2019. (Raanan Cohen)
    Cabines de vote pour les primaires du Parti travailliste au Tel Aviv Convention Center, le 11 février 2019. (Raanan Cohen)
  • Des militants devant le bureau de vote principal du Parti travailliste au Tel Aviv Convention Center, le 11 février 2019. (Raanan Cohen)
    Des militants devant le bureau de vote principal du Parti travailliste au Tel Aviv Convention Center, le 11 février 2019. (Raanan Cohen)
  • L'entrée du bureau de vote principal du Parti travailliste au Tel Aviv Convention Center, le 11 février 2019. (Raanan Cohen)
    L'entrée du bureau de vote principal du Parti travailliste au Tel Aviv Convention Center, le 11 février 2019. (Raanan Cohen)
  • Des militants devant le bureau de vote principal du Parti travailliste au Tel Aviv Convention Center, le 11 février 2019. (Raanan Cohen)
    Des militants devant le bureau de vote principal du Parti travailliste au Tel Aviv Convention Center, le 11 février 2019. (Raanan Cohen)

Les membres du Parti travailliste se rendront aux urnes lundi pour élire la liste de la Knesset pour les prochaines élections. La bataille pour les premières places est âprement disputée à la lumière de sondages montrant que le parti, qui a gouverné pendant les trente premières années d’existence d’Israël, ne remportera probablement que quelques sièges lors du scrutin national d’avril.

Les travaillistes ont vu leur destin s’assombrir ces dernières années, victimes du déplacement vers la droite de l’électorat israélien, de la crise du parti et de l’émergence de nouveaux acteurs politiques qui ont érodé ses assises. Mais il a quand même remporté 24 sièges (dans une alliance avec la petite faction Hatnua) lors des élections de 2015, contre 30 sièges pour le Likud vainqueur. Son soutien s’est effondré depuis lors, selon les sondages, sous la direction de l’actuel président Avi Gabbay.

Les primaires sont considérées par certains membres du parti comme une dernière chance de le sauver de la disparition. Quant aux militants, ils espèrent qu’une liste finale de candidats populaires et dynamiques pourra le revitaliser au cours des deux prochains mois de campagne électorale.

Dimanche, Gabbay a exhorté les membres du parti à se mobiliser. « Sortez et votez. Nous sommes une démocratie et le pouvoir est entre vos mains », a-t-il dit. « Allez voter et ensemble nous choisirons une liste gagnante ».

Le chef du Parti travailliste Avi Gabbay assiste à une conférence du parti à Tel Aviv le 10 janvier 2019. (Gili Yaari/Flash90)

Aujourd’hui, de 10 h à 21 h, quelque 60 000 électeurs pourront voter dans 84 bureaux de vote à travers le pays. Les membres du parti devront choisir de huit à dix des 44 candidats en lice, qui seront ensuite classés en fonction des votes et inscrits sur la liste dans différents créneaux nationaux et de district, ainsi que des places réservées pour certains groupes minoritaires.

Avec des sondages récents indiquant que les travaillistes pourraient gagner à peine cinq sièges aux élections d’avril, les candidats ont peu de chances d’obtenir une place de choix dans la course au pouvoir. Les candidats de district, qui seront inscrits sur la liste à partir de la 14e place, ne sont pas considérés comme ayant des chances d’être élus à la Knesset.

Pour compliquer les choses, la deuxième place sur la liste est réservée à un outsider choisi par Gabbay – il ne sait cependant pas encore s’il utilisera ce droit – et la quatrième est réservée à une femme.

Prévisions sombres

Les primaires ont été introduites dans la politique israélienne au début des années 1990, lorsque plusieurs grands partis ont cherché à renforcer le soutien du public en rendant plus active la participation au processus démocratique. Depuis lors, la plupart des nouveaux partis ont renoncé aux élections internes, optant plutôt pour un système selon lequel le chef du parti ou un comité de responsables choisit une liste « exemplaire », non dévoyée par les caprices des membres du parti.

Le nombre de personnes participant activement aux primaires de chaque parti a également diminué. Lors des premières primaires du Parti travailliste en 1992, plus de 160 000 adhérents pouvaient voter ; en 2015, seulement 61 % des 49 000 membres à jour de leur cotisation ont voté. Le nombre d’adhérents est en légère hausse cette année, mais le taux de participation ne devrait pas être élevé.

Des militants devant le bureau de vote principal du Parti travailliste au Tel Aviv Convention Center, le 11 février 2019. (Raanan Cohen)

Signe de la sombre prévision à laquelle le Parti travailliste est confronté, seuls 14 des 24 députés qui sont entrés à la Knesset avec le parti lors des élections de 2015 se présentent aux primaires. Ils sont complétés par un certain nombre de nouveaux noms très médiatisés : Yair Fink, ancien chef de l’ONG militante communautaire « Good Neighbor » et ancien chef de cabinet de la figure historique du parti, la députée Shelly Yachimovich ; la journaliste Emilie Moatti ; le rabbin Gilad Kariv, chef du judaïsme réformé en Israël, et Michal Zernowitski, une jeune militante qui a dirigé la branche ultra-orthodoxe du Parti travailliste.

Le Parti travailliste israélien est né en 1968 de la fusion de trois partis, dont l’un était le parti Mapai de David Ben Gurion, fondé en 1930. Dans les années qui ont précédé la création de l’État d’Israël en 1948, le Mapai était de facto le représentant de la communauté juive et a joué un rôle clé dans la création de l’État.

Mais les travaillistes n’ont plus gouverné depuis la défaite d’Ehud Barak en tant que Premier ministre sortant en 2001, à la suite d’une tentative ratée de parvenir à la paix avec les Palestiniens. Les 16 dernières années ont été une spirale descendante pour le parti, alors que les Israéliens perdaient de plus en plus leurs illusions face au message modéré de paix du Parti travailliste. Le parti a hésité entre s’opposer timidement à une série de gouvernements faucons et servir de partenaire junior au Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Une attitude que les critiques ont qualifiée de piètre tentative de s’accrocher au pouvoir.

Nouvelles menaces

L’actuelle débâcle fait suite à l’un des plus grands succès récents du Parti travailliste, lorsqu’il avait remporté 24 sièges aux élections de 2015 après la conclusion d’une alliance entre le dirigeant Isaac Herzog et l’ancienne ministre centriste des Affaires étrangères Tzipi Livni, et son parti Hatnua, pour former l’Union sioniste.

Le président de l’Union sioniste, Avi Gabbay (à gauche), annonce la rupture brutale de l’Union sioniste avec son ancienne partenaire, Tzipi Livni, chef de l’opposition, pendant une réunion du parti à la Knesset, le 1er janvier 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)

Mais Gabbay a récemment quitté Livni, en direct à la télévision alors qu’elle était assise à ses côtés, sans l’avoir prévenue à l’avance. La décision n’a pas été bien accueillie par les électeurs potentiels.

Les sondages prédisent que le parti Hatnua de Livni n’obtiendra pas les 3,25 % des voix nécessaires pour entrer à la Knesset.

Alors que les sondages sont presque quotidiens en Israël dans les mois qui précèdent les élections et ne sont pas considérés comme très fiables, pris dans leur ensemble, ils peuvent souvent servir d’indicateur général du climat politique et de l’orientation que peut prendre un scrutin.

Dans la foulée de l’éviction de Livni et de la chute subséquente du parti dans les sondages, certains de ses membres, dont le député de longue date Eitan Cabel, ont tenté sans succès de destituer M. Gabbay.

La plus grande menace pour le Parti travailliste est peut-être la création de plusieurs nouveaux partis.

Le nouveau parti de l’ancien chef d’état-major de Tsahal Benny Gantz, Hossen LeYisrael, qui, selon les sondages, captera des voix importantes au détriment du Parti travailliste et d’autres partis de centre gauche, devrait remporter 36 sièges s’il fait alliance avec le parti Yesh Atid de Yair Lapid, ou 22 s’il se présente seul.

Le Parti travailliste affirme qu’après les premiers résultats, qui devraient être connus lundi soir et tôt mardi matin, il s’efforcera de reconquérir ses électeurs.

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