Rafael Grossi refute que Tsahal ait touché une composante nucléaire à Parchin
Quelques jours plus tôt, Benjamin Netanyahu avait affirmé que la frappe du 26 octobre avait touché "une composante spécifique" du programme nucléaire iranien
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a déclaré mercredi que rien n’indiquait que la frappe israélienne sur le complexe militaire iranien de Parchin le mois dernier ait touché une installation nucléaire ou qu’il y ait eu présence de matériel nucléaire.
Lundi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que la frappe avait touché « une composante spécifique de leur programme nucléaire ».
S’adressant à des journalistes à Vienne, Grossi a par ailleurs salué la
« mesure concrète » prise par l’Iran pour accepter de limiter son stock d’uranium hautement enrichi, après que Téhéran a mis en œuvre des mesures préparatoires pour cesser d’augmenter ses réserves.
« Je pense qu’il s’agit d’un pas concret dans la bonne direction – nous avons un fait qui a été vérifié par nos soins », a ajouté Grossi.
L’Iran a indiqué qu’il pourrait supprimer cette limite si l’AIEA poursuivait son projet d’adoption d’une résolution censurant Téhéran pour son manque de coopération avec les inspecteurs.
Au cours de la visite de Grossi la semaine dernière, « l’agence a vérifié » sur les sites nucléaires de Natanz et Fordo « que l’Iran avait commencé à mettre en œuvre des préparatifs visant à stopper l’augmentation de son stock d’uranium enrichi à 60 % », écrit l’instance onusienne.
Ce seuil est proche des 90 % nécessaires pour élaborer une bombe atomique. Téhéran conteste avoir de telles ambitions sur le plan militaire et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.
Dans son rapport trimestriel, l’AIEA a estimé qu’au 26 octobre, le stock global d’uranium enrichi de l’Iran s’élevait à 6 604,4 kilogrammes, ce qui représente une augmentation de 852,6 kilogrammes depuis le dernier rapport du mois d’août. Selon la définition de l’AIEA, environ 42 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 % correspondent à la quantité à partir de laquelle il est théoriquement possible de créer une arme atomique – si le matériau est enrichi davantage, à 90 %.
En représailles au retrait des États-Unis de l’accord de 2018, la République islamique s’est nettement affranchie de ses engagements.
Au-delà des réserves accumulées, elle enrichit à des taux bien supérieurs au plafond fixé à 3,65 %.
Les réserves de matière enrichie à 60 % se situent désormais à 182,3 kg (contre 164,7 kilos trois mois auparavant). Soit suffisamment pour produire plus de trois bombes d’après la définition de l’instance onusienne.
Les stocks d’uranium enrichi à 20 % ont également progressé, passant à 839,2 kg (contre 813,9 kg précédemment).
La quantité détenue par l’Iran est plus de 32 fois supérieure à la limite fixée dans l’accord conclu en 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales pour limiter son programme nucléaire – connu sous le nom de JCPOA.