Israël en guerre - Jour 338

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Réactions après l’abandon de la demande d’immunité de Netanyahu

Des députés votent par ailleurs la création de la commission chargée de traiter la demande d'immunité de Haim Katz du Likud

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Les députés votent sur la formation de la commission de la Knesset, le 28 janvier 2020. (Yitzhak Harrari/Knesset)
Les députés votent sur la formation de la commission de la Knesset, le 28 janvier 2020. (Yitzhak Harrari/Knesset)

Les membres de la Knesset ont voté mardi la création d’une commission clé qui traitera la demande d’immunité parlementaire du député Likud et ancien ministre des Affaires sociales Haim Katz contre une inculpation en cours, quelques heures après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé qu’il retirait sa propre demande d’immunité contre une inculpation distincte dans les trois affaires de corruption à son encontre.

Les membres du parti au pouvoir, le Likud, et son bloc de partis de droite et religieux ayant boycotté le débat, la motion visant à former la commission parlementaire de la Knesset a été adoptée par 60 voix contre 0, Yisrael Beytenu d’Avigdor Liberman se joignant aux factions d’opposition, conduites par Kakhol lavan, pour soutenir la proposition.

Kakhol lavan avait initialement prévu que la commission, à partir de jeudi, débatte – et rejette presque certainement – la demande de Netanyahu. Malgré l’annonce du Premier ministre qu’il ne demanderait pas l’immunité, Kakhol lavan a décidé d’aller de l’avant avec le vote prévu mardi afin de débattre de la demande d’immunité de Katz sans rapport avec celle du Premier ministre.

M. Katz a démissionné de son poste de ministre des Affaires sociales en août après que le procureur général Avichai Mandelblit eut annoncé qu’il porterait plainte pour fraude et abus de confiance contre lui pour avoir prétendument fait avancer une législation destinée à profiter à un consultant financier de grandes entreprises israéliennes qui était également un ami proche et un conseiller financier de M. Katz lui-même.

Haim Katz, le ministre des Affaires sociales, participe à une réunion de la commission des finances pour discuter de l’augmentation de l’âge de départ à la retraite pour les femmes à la Knesset, le 13 novembre 2017. (Hadas Parush/Flash90)

Bien que la demande d’immunité de Netanyahu ait été retirée de la table, les députés ont utilisé les débats de mardi pour blâmer le Premier ministre pour sa demande initiale d’immunité, et pour crier victoire suite à l’abandon de la demande.

« Aujourd’hui, je suis heureux de dire que personne dans l’État d’Israël n’est au-dessus de la loi, pas même le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Nous sommes toujours dans l’État d’Israël et non dans l’État du Bibistan, Dieu merci » a déclaré le président du Meretz, Nitzan Horowitz, depuis la tribune de la Knesset.

« Il a retiré sa demande d’immunité après avoir réalisé qu’il ne disposerait pas de la majorité… Netanyahu a perdu sa tentative d’échapper à la justice », a déclaré Horowitz, ajoutant que le Premier ministre doit maintenant « quitter l’arène politique immédiatement pour s’occuper de ses affaires juridiques ».

Quelques heures plus tard, à cinq semaines de l’élection du 2 mars, le procureur général a déposé l’acte d’accusation contre Netanyahu auprès du tribunal de district de Jérusalem.

« La tentative de transformer la Knesset en une ville refuge a échoué », a déclaré sa collègue du Meretz la députée Tamar Zandberg.

De nombreux députés de Kakhol lavan ont critiqué Netanyahu pour avoir ordonné un boycott du débat, disant que ce comportement était symbolique de ses attaques contre les forces de l’ordre israéliennes.

« Ce manque de respect envers la Knesset israélienne est une tache sur Netanyahu et survient après des mois d’attaques frontales contre la police et le procureur de l’Etat et contre toute institution qui lui fait obstacle », a déclaré Avi Nissenkorn, de Kakhol lavan, qui présidera la nouvelle commission de la Chambre.

« Nous, Kakhol lavan, respecterons la Knesset et l’État de droit », a rétorqué M. Nissenkorn.

Yair Lapid, le numéro 2 de Kakhol lavan, a déclaré que les bancs du gouvernement étaient vides « parce que ce n’est plus un gouvernement ou une coalition qui travaille pour Israël, mais un gouvernement et une coalition qui ne travaillent que pour sauver Netanyahu ».

En réponse à l’annonce du Premier ministre qu’il retirait sa demande d’immunité, le président de Kakhol lavan, Benny Gantz, déclarait dans un communiqué précédent que Netanyahu ne peut pas diriger le pays alors qu’il est en procès dans les trois affaires qui le concernent.

« Netanyahu sera jugé – nous devons aller de l’avant. Les citoyens d’Israël ont un choix clair : un Premier ministre qui travaillera pour eux ou un Premier ministre qui travaillera pour lui-même », a déclaré M. Gantz dans un communiqué.

Le chef de Kakhol lavan Benny Gantz s’exprime devant les journalistes à Washington, le 27 janvier 2020. (Crédit : Elad Malka)

Dans un post sur Facebook, le Premier ministre avait dénoncé le « cirque de l’immunité » qui a eu lieu alors qu’il était à Washington pour une « mission historique ».

« En cette période déterminante pour le peuple d’Israël, alors que je suis aux États-Unis pour une mission historique visant à façonner les frontières permanentes d’Israël et à assurer notre sécurité pour les générations futures, un autre épisode de la Knesset devrait commencer dans le cirque de l’immunité », a écrit le Premier ministre.

« Comme je n’ai pas bénéficié d’une procédure régulière, que toutes les règles de la Knesset ont été piétinées et que les résultats de la procédure ont été préétablis sans discussion appropriée, j’ai décidé de ne pas permettre à ce sale jeu de continuer », a ajouté M. Netanyahu.

La date de la discussion en plénière de mardi avait été fixée avant que le Premier ministre n’annonce qu’il se rendrait à Washington pour le dévoilement du plan de paix tant attendu du président américain Donald Trump, dont le calendrier, annoncé la semaine dernière, a été critiqué en Israël comme une tentative de sauver Netanyahu dans la procédure d’immunité.

On ne sait pas très bien ce que Netanyahu gagne à retirer sa demande, si ce n’est à éviter le spectacle de la défaite en séance plénière. Il semblerait que Netanyahu ait d’abord hésité à demander l’immunité, ce qui a affaibli sa défense antérieure selon laquelle il serait finalement déclaré innocent des accusations portées contre lui.

Le président américain Donald Trump, (à gauche), et le Premier ministre Benjamin Netanyahu parlent aux journalistes devant les colonnes de la Maison Blanche, à Washington, le 27 janvier 2020. (Crédit : Mark Wilson/Getty Images/AFP)

En novembre, Mandelblit a annoncé son intention d’inculper le Premier ministre dans les trois enquêtes de corruption menées contre lui. Netanyahu est accusé de fraude et d’abus de confiance dans les trois affaires, ainsi que de corruption dans l’une d’entre elles. Il nie avoir commis des actes répréhensibles et a accusé la police et les procureurs de l’État d’avoir participé à une « tentative de coup d’État » contre lui, orchestrée par la gauche et des médias hostiles.

Dans l’affaire 1000, qui porte sur des accusations selon lesquelles Netanyahu aurait reçu des cadeaux et des avantages de bienfaiteurs milliardaires, dont le producteur hollywoodien d’origine israélienne Arnon Milchan, en échange de faveurs, le Premier ministre est accusé de fraude et d’abus de confiance.

Dans l’affaire 2000, concernant des accusations selon lesquelles Netanyahu s’était entendu avec l’éditeur du journal Yedioth Ahronoth, Arnon Mozes, pour affaiblir un quotidien rival en échange d’une couverture plus favorable de Yedioth, le Premier ministre est accusé de fraude et d’abus de confiance, tandis que Mozes est accusé de corruption.

Dans l’affaire 4000, largement considérée comme la plus grave, M. Netanyahu est accusé d’avoir avancé des décisions réglementaires qui ont bénéficié à Shaul Elovitch, l’actionnaire majoritaire du géant des télécommunications Bezeq, à hauteur de centaines de millions de dollars, en échange d’une couverture positive du site d’information Walla appartenant à M. Elovitch.

Dans cette affaire, Mandelblit a accusé Netanyahu et Elovitch de corruption.

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