Réactions en Israël suite à la perte du “chef de famille,” Shimon Peres
Netanyahu va organiser une session spéciale du cabinet sur la mort de Peres ; Rivlin écourte sa visite d’Etat en Ukraine

Les politiciens israéliens ont réagi avec peine et chagrin mercredi matin au décès dans la nuit de mardi à mercredi de l’ancien président et Premier ministre Shimon Peres, le dernier des pères fondateurs d’Israël.
Peres, 93 ans, s’est éteint dans son sommeil à 3h00 mercredi au centre médical Sheba de l’hôpital Tel Hashomer, entouré par sa famille.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que lui et son épouse Sara souhaitaient transmettre leur « profonde tristesse personnelle à l’annonce de la mort d’un homme aimé par sa nation, l’ancien président israélien Shimon Peres. »

Netanyahu dirigera une session spéciale du cabinet mercredi matin à 10h00, en hommage à Peres, a annoncé son bureau.
Le ministre de la Défense Avigdor Liberman (Yisrael Beytenu) a déclaré que la mort de Peres était « une triste journée pour Israël. »
Malgré leurs différences politiques, les deux hommes se sont souvent vus ces dernières années, a déclaré Liberman dans un communiqué, et ont eu de longues conversations sur le futur de l’Etat.

En apprenant le décès de l’ancien président tôt mercredi, le président Reuven Rivlin, qui était en visite d’Etat en Ukraine mardi, où il s’est exprimé devant le Parlement pendant une session marquant le 75e anniversaire du massacre de Babi Yar, a raccourci son voyage et est route vers Israël.
Yuli Edelstein, le président de la Knesset, a déclaré que le décès de Peres était comme « perdre le chef de famille. »
« Israël se sépare d’un homme qui a tout vu, qui a été impliqué dans tout et qui était responsable de tout. Peres est l’histoire du peuple juif et d’Israël. Il était l’un des géants de la direction nationale que nous avons connu pendant le dernier siècle ; un homme avec tant d’honneurs attachés à son nom, un exemple brillant de fier sioniste qui a aspiré toute sa vie à agir pour le bénéfice de son pays et de ses citoyens. »

« Shimon était un professeur, un ami et un homme d’Etat remarquable dont nous nous rappellerons toujours comme une icône de l’histoire d’Israël, et dont l’héritage continuera à jouer un rôle profond dans le futur d’Israël », a écrit sur Facebook Isaac Herzog, chef de l’opposition et dirigeant de l’Union sioniste.
« C’était un homme qui a eu la main sur tout ce qui a été construit ici », a écrit Herzog, qui dirige également le Parti travailliste, le plus grand parti de l’Union sioniste, que Peres avait également dirigé.
Peres, a déclaré Herzog, « est l’un des grands qui ont façonné le visage d’Israël pendant toute son existence. Il a contribué à la sécurité et à la dissuasion d’Israël, il a résolument combattu le terrorisme, et il a sans cesse recherché la paix. Ces contributions remarquables, ainsi que son travail vers l’autonomie économique et sociale, ont amélioré l’image internationale d’Israël, et soutenu Israël en tant que pays d’innovation et de courage, ont créé un impact durable auquel aucun mot ne peut rendre justice. »
Tzipi Livni, députée de l’Union sioniste et présidente du parti Hatnua, a déclaré qu’il était « dur d’imaginer Israël sans lui ; son souvenir dans le monde sera celui d’un homme d’Etat et d’un dirigeant. »

Naftali Bennett, ministre de l’Education (HaBayit HaYehudi), a rendu hommage à Peres, un « visionnaire pratique et une figure sécuritaire recherchant la paix, un dirigeant courageux ; »
« Il a fièrement représenté Israël dans le monde entier, et s’intéressait au futur du peuple juif de chaque centimètre de son corps et de son âme. »
« Shimon Peres était mon ministre de l’Education, et il me manquera beaucoup. Il n’a pas regardé l’histoire, il l’a écrite », a déclaré Naftali Bennett, le ministre de l’Education, dans un communiqué.
Le ministre de l’Economie et dirigeant du parti ultra-orthodoxe Shas, Aryeh Deri, a déclaré qu’il avait reçu la nouvelle de la mort de Peres avec un « profond chagrin et une grande peine ».
« Il était un véritable ami pour moi. Je l’aimais précieusement. Je me souviendrais toujours de son intelligence, de sa vision, de sa sensibilité et du grand respect avec lequel il traitait tout le monde », a déclaré Deri.

L’ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, a déclaré que « Peres était un père fondateur de notre pays et un homme d’espoir », et annoncé que la mission israélienne ouvrirait un livre de condoléance à la mémoire de Peres.
« La vie de Shimon Peres incarnait le narratif de l’Etat moderne d’Israël. Depuis sa jeunesse en diaspora et son émigration en Israël, à son combat total pour notre indépendance et son travail inlassable au nom de notre pays, jusqu’à ses derniers jours », a déclaré Danon.
« Le Mémorial de Yad Vashem pleure le décès du neuvième président d’Israël, Shimon Peres et offre ses plus sincères condoléances à sa famille et à tous les gens en Israël.
L’ancien président Peres était un partisan dévoué de l’enseignement de l’héritage de la Shoah, de sorte que le peuple juif – et toute l’humanité – puissent avoir un avenir meilleur. Shimon Peres a travaillé sans relâche pour faire avancer les causes de la justice et de la paix pour toute l’humanité.
Que sa mémoire soit une bénédiction, » peut-on lire dans un communiqué du mémorial.
L’auteur israélien Amos Oz a déclaré à Associated Press que Peres avait radicalement changé d’opinions politiques en vieillissant.
« Mon ami Shimon avait une qualité humaine très rare : il pouvait changer », a déclaré Oz.
« Quand j’ai rencontré Peres au début des années 1970, il était à mes yeux un faucon banal. Soutien des colons, amoureux des colons, homme sécuritaire, plus il y a de terrain, mieux c’est, plus il y a de puissance, mieux c’est. Il s’est transformé devant mes yeux […] en croyant enthousiaste et borné de la paix israélo-palestinienne et de la paix israélo-arabe. »