Daniel Levy, promettant de respecter la décision de justice sur le renvoi de Bar, est interrompu par Ben Gvir
Dans une rare querelle publique, le ministre de la Sécurité nationale a ri quand le chef de la police israélienne s'est engagé à "protéger la démocratie "

Le chef de la police israélienne, Daniel Levy, a eu une brève altercation publique avec le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, mercredi, lorsque le ministre a interrompu le haut responsable devant les caméras alors qu’il s’engageait à respecter la future décision de la Haute Cour sur le licenciement du chef du Shin Bet, Ronen Bar.
Alors qu’il présentait des armes saisies par la police lors d’un point-presse, un journaliste a demandé à Levy s’il « agirait en conformité avec la décision de la Haute Cour… ou s’il avait peur du ministre ? », faisant référence à Ben Gvir, qui se tenait juste à côté de lui.
« Comment peut-on seulement imaginer que le commissaire de police… n’appliquera pas la loi, qu’il n’écoutera pas la Cour ? » a répondu Levy avec indignation, soulignant que ses forces de police « protègent la démocratie… Elles luttent pour la démocratie et elles se battront pour la démocratie jusqu’à leur dernière goutte de sang. »
Alors que Levy tentait de répondre à la question du journaliste qui lui demandait ce qu’il pourrait être amené à faire si Ben Gvir n’était pas d’accord, le ministre l’a interrompu.
« Ils vous provoquent », a-t-il dit, élevant la voix et se positionnant entre les journalistes et le chef de la police, qui a alors rétorqué : « Laissez-moi terminer ».
Levy, qui devenu commissaire de la police israélienne, l’année dernière, sous la direction de Ben Gvir, s’est montré peu désireux de se disputer avec le ministre de la Sécurité nationale – surtout en public.
המפכ"ל אומר מול בן גביר לשאלה האם יפעל לפי פסיקת בג"ץ: "אני לא מפחד מאף אחד. איך אפשר לחשוב ריבונו של עולם שהמפכ"ל והמשטרה לא ישמרו על החוק ולא יישמעו לפסיקת בית המשפט? אנחנו שומרי הסף של הדמוקרטיה ונשמור על הדמוקרטיה עד טיפת הדם האחרונה"
בן גביר צוחק ומנסה לחתוך אותו: "הוא עושה… pic.twitter.com/Vv3RL1S9Xa— Josh Breiner (@JoshBreiner) April 9, 2025
Pendant ce temps, le ministre d’extrême droite a réclamé le licenciement de Bar en raison des frictions existantes entre lui-même et le chef du Shin Bet.
Le mois dernier, Ben Gvir avait estimé que Ronen Bar devait être emprisonné à la suite d’informations qui laissaient entendre que le Shin Bet enquêtait sur l’infiltration possible d’éléments d’extrême droite au sein des forces de l’ordre, placées sous l’autorité du ministre.
« Il ne s’agit plus d’une question de destitution, Ronen Bar devrait être emprisonné » pour avoir tenté de mener « un coup d’État », avait-il insisté au mois de mars.
Interrogé mercredi par un journaliste sur ce que ferait le gouvernement si la Haute Cour de justice, qui a émis mardi une injonction temporaire empêchant la révocation de Bar, se prononçait contre son licenciement, Ben Gvir a répondu que la Cour ne pouvait pas laisser Bar à la tête du Shin Bet. Il l’a accusé d’œuvrer à la chute du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

La promesse qui a été faite par Levy a été accueillie avec prudence par l’opposition, le président du parti Les Démocrates, Yair Golan, ayant salué ses propos – tout en avertissant que « malgré tout le respect dû aux paroles, le véritable test se fera dans les actes ».
« Le respect des décisions de la Haute Cour est une condition fondamentale, mais l’État de droit ne s’arrête pas là », a-t-il écrit sur le réseau social X. « L’État de droit exige également d’empêcher toute obstruction des enquêtes, de protéger les enquêteurs et de maintenir leur indépendance, en particulier dans les affaires impliquant le Premier ministre [Benjamin Netanyahu] – en premier lieu en ce qui concerne l’affaire du Qatargate. »
La députée d’Avoda Naama Lazimi a exprimé un scepticisme similaire à l’égard du haut responsable de la police, spéculant sur le fait qu’il pourrait revenir plus tard sur sa promesse.
« Il sera intéressant de voir si le commissaire sera contraint de publier une clarification sur la réponse ‘sévère’ où il a fait part de engagement à obéir à la cour et à la loi », a-t-elle tweeté.
Lazimi et Golan ont tous deux été récemment la cible de violences policières.
Lors d’une manifestation devant la Knesset la semaine dernière, les forces de sécurité avaient été filmées en train de saisir et de bousculer Lazimi alors que des gens s’écriaient qu’elle était députée.

Le mois dernier, Golan a été jeté à terre par la police lors d’une manifestation de masse à Jérusalem, après quoi il a déclaré qu’« après 38 ans passés dans les rangs de l’armée israélienne, quelques bousculades ne m’arrêteront pas ».
À la suite de l’intervention filmée de Ben Gvir, la députée Otzma Yehudit Limor Son Har-Melech a soutenu les efforts visant à évincer Bar, affirmant que le tribunal « enfreignait la loi » en intervenant dans son licenciement.
« La loi est claire et explicite : le pouvoir de révoquer le chef du Shin Bet est dévolu uniquement au Premier ministre et au gouvernement. Ce n’est pas une interprétation, mais les termes de la loi », a-t-elle écrit sur X.
« Ce n’est pas le gouvernement qui agit en violation de la loi ici, mais la Haute Cour. Une fois de plus, ils s’ingèrent de manière flagrante et inappropriée dans les décisions des élus. »