Recrudescence de l’antisémitisme sur le campus: des étudiants juifs poursuivent Harvard
Les étudiants ont déclaré que la liberté d'expression ne justifiait pas l'inaction de l'établissement face à l'escalade du "dénigrement des juifs"
Des étudiants juifs qui accusent l’université Harvard d’avoir permis à son campus de devenir un « bastion » de l’antisémitisme rampant ont intenté des poursuites contre le prestigieux établissement.
Dans une plainte déposée mercredi soir, les étudiants accusent Harvard d’appliquer « sélectivement » ses politiques anti-discriminatoires, laissant les étudiants juifs démunis face au harcèlement ; d’ignorer leurs demandes de protection et d’embaucher des professeurs qui soutiennent la violence anti-juive et diffusent de la propagande antisémite.
« Au vu de ses antécédents, tout porte à croire que Harvard n’aurait jamais permis à un groupe autre que les Juifs d’être la cible d’abus similaires ni qu’elle autorise, sans réagir, des étudiants et des professeurs à appeler à l’anéantissement de tout pays autre qu’Israël », peut-on lire dans la plainte.
La plainte accuse la prestigieuse université, vieille de 388 ans, de violer une loi fédérale sur les droits civils qui interdit la discrimination. Elle a été déposée huit jours après la démission de Claudine Gay, présidente de Harvard, sous le feu des critiques pour de nombreuses accusations de plagiat et sa gestion des attaques et incidents antisémites survenus à la suite de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes ont envahi le sud d’Israël par voie terrestre, maritime et aérienne, et ont tué 1 200 personnes – pour la plupart des civils – et pris 240 otages.
Harvard n’a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires formulées jeudi. D’autres écoles, dont l’université de New York et l’université de Californie à Berkeley, font l’objet de poursuites similaires.
Alexander Kestenbaum, candidat à la maîtrise à la Harvard Divinity School, figure parmi les plaignants de l’action en justice intentée par Harvard. Ils comprennent également cinq étudiants anonymes issus des écoles de droit et de santé publique de Harvard, ainsi que l’organisation à but non lucratif Students Against Antisemitism (Étudiants contre l’antisémitisme).
Les étudiants ont déclaré que la liberté d’expression ne justifiait pas qu’Harvard reste inactif face à l’escalade du « dénigrement des juifs ».