Renvoyée de Sky News Australia, une présentatrice pro-israélienne dit « n’en avoir pas fini »
Erin Molan n'a pas révélé les raisons de son licenciement ni ses projets pour l'avenir, mais elle a affirmé qu'elle ne cessera pas de défendre Israël dans sa guerre contre le Hamas
![Erin Molan fait une déclaration vidéo après son licenciement de Sky News Australia, le 13 décembre 2024. (Twitter/used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)) Erin Molan fait une déclaration vidéo après son licenciement de Sky News Australia, le 13 décembre 2024. (Twitter/used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law))](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2024/12/image-2-640x400.jpg)
La présentatrice de télévision australienne Erin Molan a défendu ses points de vue dans une vidéo qui a été postée vendredi sur les réseaux sociaux, en particulier concernant la guerre qui oppose actuellement Israël au Hamas, suite à son licenciement, au début de la semaine, par la chaîne Sky News Australia.
Le journal Daily Mail Australia, qui avait été le premier à annoncer le renvoi de Molan, n’avait pas expliqué la raison de ce dernier, disant que Sky News Australia avait annoncé que la rupture de son contrat avait eu lieu « à l’amiable ».
« Erin a été une membre fantastique de l’équipe de Sky News au cours de ces trois dernières années et elle a travaillé incroyablement dur pour ses téléspectateurs, se battant avec passion pour les questions qui lui tiennent le plus à cœur », avait commenté auprès du Daily Mail Australia un porte-parole de la chaîne, remerciant Molan pour sa contribution.
Dans sa déclaration filmée de neuf minutes, Molan n’entre pas non plus dans le détail des raisons ayant justifié son renvoi.
« J’ai adoré chaque seconde que j’ai passée chez Sky. Mon émission sur la chaîne est devenue ma passion, mon seul objectif et à part ma petite fille, elle est devenue mon existence toute entière. Tout ça est dorénavant fini – mais ce n’est pas fini en ce qui me concerne. Ce n’est que le début pour moi », dit-elle dans la vidéo.
Molan ajoute qu’il a été important pour elle « de continuer à me battre pour chaque otage encore détenu à Gaza » depuis des centaines de jours – à un moment où « le reste du monde semble apparemment non seulement absoudre totalement leurs ravisseurs mais en plus, voilà qu’il leur rend hommage, qu’il les idolâtre, qu’il les vénère et qu’il les récompense ».
Elle critique ensuite « la diabolisation » d’Israël sur toute la planète – faisant référence au pays en évoquant « la seule démocratie du Moyen-Orient qui se bat contre des tueurs assoiffés de sang sur de multiples fronts et au nom du monde entier, tentant désespérément de faire revenir ses otages, avec des bébés parmi eux, tout en essayant simultanément de protéger les autres citoyens pour qu’ils ne connaissent pas le même sort ».
Elle ajoute que « le problème, c’est que je m’inquiète trop… D’une existence pacifique, et ce pour tous les enfants. Je m’inquiète de la sécurité des femmes partout, de toutes les femmes. Je m’inquiète de défendre ce qui est juste face à ce qui ressemble actuellement à une vague de mal qui ne cesse de s’abattre. Je m’inquiète de dénoncer l’hypocrisie bien ancrée des organisations qui avaient été créées pour aider les populations, pour les sauver, pour les protéger mais qui, à la place, font complètement le contraire. »
Molan avait raillé les Nations unies au cours d’un monologue prononcé dans le cadre de son émission, le mois dernier, quelques jours après la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Elle avait accusé l’ONU d’hypocrisie s’agissant des violences subies par les femmes israéliennes.
Elle avait fait référence à une interview réalisée par le journaliste Piers Morgan dans son émission « Uncensored », un entretien qu’il avait eu avec la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese. A cette occasion, cette dernière avait refusé de dire explicitement qu’elle acceptait le fait que les terroristes du Hamas avaient abusé sexuellement des Israéliennes pendant le pogrom du 7 octobre.
Molan avait critiqué l’ONU qui, selon elle, « se félicite de lutter pour les droits des femmes en buvant une tasse de thé » alors qu’Albanese refusait d’accepter que des femmes, en Israël, avaient été soumises à des violences sexuelles pendant le massacre – et ce, malgré les témoignages des survivantes, malgré les preuves présentées dans plusieurs rapports et malgré les aveux même des terroristes, qui ont reconnu avoir commis des viols pendant leurs interrogatoires.
Le pogrom commis par le Hamas – les hommes armés avaient massacré plus de 1 200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 251 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza – a été à l’origine de la guerre actuelle au sein de l’enclave côtière qui, selon le Hamas, aurait fait plus de 44 000 morts.
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Un bilan qui reste invérifiable et qui ne fait aucune différence entre civils et terroristes. Israël, de son côté, affirmait, au mois de novembre, avoir tué 18 000 hommes armés dans le cadre du conflit, en plus d’un millier qui avaient été abattus sur le sol israélien, le 7 octobre.
Israël explique tenter de limiter au maximum le nombre de victimes civiles et souligne que le groupe terroriste utilise ces derniers comme boucliers humains, lançant ses attaques depuis des zones civiles – habitations, hôpitaux, écoles, mosquées et autres. L’État juif doit faire face à des critiques croissantes, à l’international, face au bilan meurtrier du conflit qui ne cesse d’enfler à Gaza – le Hamas déclare, par ailleurs, qu’un nombre significatif d’enfants figure parmi les victimes.
Dans sa vidéo, Molan attribue la responsabilité de la situation terrible qui est celle des civils à Gaza au Hamas, notant qu’elle est sensible à la nécessité « de se battre pour les enfants innocents de Gaza qui souffrent sous l’emprise de terroristes qui attaquent, qui tuent et qui kidnappent des Juifs, prenant ensuite du plaisir à utiliser leurs propres familles comme boucliers humains dans une sorte de tentative démente de remporter la guerre des relations publiques ».
Elle dénonce également « le soutien terrifiant et insondable apporté au mal par les jeunes en Occident, qui s’égarent tellement dans leur empathie », évoquant également « l’absence de clarté morale, l’extrémisme prenant la place de cette dernière. »
Elle ajoute que selon elle, les trois éléments qui permettent « au mal de survivre » sont « un leadership médiocre », des « idiots utiles » et « une majorité silencieuse ».
« Je suis donc ici pour être la voix la plus bruyante de cette majorité silencieuse, et j’élèverai ma voix autant que je le pourrai », continue-t-elle.
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Évoquant son avenir, Molan ne fait part d’aucun projet spécifique. Elle indique que si ce serait « plus facile d’accepter les offres d’emploi faites par les autres chaînes » et qu’elle en a d’ores et déjà reçues, elle n’a pas le sentiment que ce serait une bonne chose.
« Je n’accepterai jamais ce que le monde a à offrir aujourd’hui – et vous non plus vous ne devriez pas l’accepter non plus. L’enjeu est beaucoup trop important. C’est trop important pour s’arrêter maintenant et je ne m’arrêterai pas », affirme-t-elle.