Restauration d’un magnifique relais à Shoham, tout en mosaïque, pour les voyageurs
Pour célébrer la journée des bonnes actions, l’Autorité des antiquités d’Israël a travaillé avec les habitants de Shoham pour restaurer ce relais vieux de 1 800 ans
Cette splendide mosaïque, qui accueillait les voyageurs fourbus voyageant sur la version byzantine de la Route 6, l’autoroute trans-israélienne, est en train d’être restaurée et rendue à sa vocation d’aire de repos pour les randonneurs.
À Shoaham, dans le centre du pays, l’Autorité des antiquités d’Israël s’est en effet associée aux habitants, pour la Journée des bonnes actions qui s’est déroulée la semaine passée, afin de débarrasser le site archéologique d’une végétation envahissante.
Construite à l’époque romaine, il y a environ 2 000 ans, Horvat El-Bira était alors un ensemble rural composé de bâtiments agricoles et de maisons.
Une église y a par la suite été construite pendant la période byzantine, car les lieux jouxtent la route principale des plaines judéennes de Lod à Antipatis (Tel Afek/Parc national de Yarkon), que reprend le tracé de l’actuelle Route 6.
Horvat El-Bira faisait partie d’un réseau d’aires de repos situées le long de cette route pour que les voyageurs puissent y trouver de l’eau, de la nourriture et d’un endroit pour prier ou dormir.
De nos jours, le site est dans le ressort du parc industriel de Shoham, à quelques pas des nouveaux bureaux de l’Autorité des antiquités d’Israël pour le centre du pays, installés à Shoham.
Il se trouve également à proximité du sentier national d’Israël, itinéraire de randonnée de près de 1 110 kilomètres de long qui traverse Israël de part en part, du nord au sud, ce qui permettra à l’Autorité des antiquités d’Israël d’être l’ « ange gardien du sentier » et de permettre aux randonneurs de terminer leur périple, autour d’un verre d’eau ou d’une tasse de café assortis de bons conseils.
« Les besoins des humains n’ont pas véritablement changé depuis des millénaires : après des heures de voyage, il faut toujours s’arrêter et trouver de l’eau », explique Yair Amitzur, directeur du Centre éducatif de l’Autorité des antiquités d’Israël pour le Centre du pays.

Il ajoute que d’autres fouilles archéologiques ont permis de découvrir d’autres aires de repos le long de cette route, comme Tel Tinshemet et Horvat Hani.
L’actuelle route 6 suit grosso modo le tracé original de la voie romaine, qui offre aujourd’hui encore d’agréables lieux de repos pour les voyageurs.
« Cet endroit est incroyable : on est au milieu d’une zone industrielle, tout près de la route 6, avec un côté très urbain, mais il suffit de monter à 300 à 400 mètres d’altitude, au sommet d’une colline, et nous voilà dans un tout autre environnement, plongé dans la nature, avec une vue magnifique », explique Amitpur.
« J’ai vu beaucoup de choses en tant qu’archéologue, mais je n’ai jamais vu d’endroit aussi riche de contrastes. »
Les premières fouilles, qui ont eu lieu dans les années 1980, sous la conduite des professeurs Zeev Safrai et Shimon Dar, ont permis d’établir des traces de peuplement dès l’âge du fer (soit un millier d’années avant notre ère) et peut-être même plus tôt, dès l’âge chalcolithique (4500-3500 avant notre ère).
Selon Anan Azab, directeur du district central de l’Autorité des antiquités d’Israël, le site a été abandonné au moment de la période islamique (vers 600 de notre ère).
Le fleuron d’Horvat El-Bira est un sol de mosaïque colorée avec des motifs floraux de teinte rouge vif, probablement en hommage aux kalaniyot (anémones), qui couvrent la colline en hiver.

Lorsque l’Autorité des antiquités d’Israël s’est installée dans ses nouveaux bureaux de Shoham, le personnel a constaté que le site était envahi par la végétation.
Tous les mercredis de janvier, ils ont demandé l’aide des habitants pour éliminer les déchets et mauvaises herbes, et faire de nouveau de ce lieu un endroit accueillant pour les voyageurs et randonneurs.
Lors de la Journée des bonnes actions, célébrée en Israël le 14 mars dernier, ils ont redoublé d’efforts pour que tout soit prêt.
Avec le conseil local de Shoham et les habitants, ils ont installé une table et un coin salon sous un arbre.
À l’avenir, l’Autorité des antiquités d’Israël va ajouter des panneaux d’information pour expliquer l’histoire des lieux aux visiteurs.

« Il est extrêmement important pour nous que les habitants, les visiteurs et les randonneurs connaissent leur patrimoine », souligne Amitzur.
« Ici, en hiver, il y a des kalaniyot et des coquelicots en très grand nombre : c’est vraiment magnifique », s’enthousiasme-t-il.
« Cela a sans doute beaucoup plu également à ceux qui vivaient là, il y a de cela des milliers d’années. Cette fleur fait partie de l’histoire des lieux. »
Amitzur ajoute que l’Autorité des antiquités d’Israël se réjouit de travailler avec la ville de Shoham de manière à aménager les lieux pour les visiteurs, et en particulier la mosaïque de fleurs.
« Cette magnifique mosaïque se trouve de l’autre côté de la colline, mais la plupart des gens l’ignoraient », conclut-il.