Israël en guerre - Jour 372

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Rompant avec Netanyahu, Herzog souligne l’importance d’une enquête d’État sur le 7 octobre

Le président a dit que le rôle tenu par le Premier ministre avant le pogrom devait faire l'objet d'une enquête, sans dire clairement si c'est le gouvernement qui devra être chargé de nommer une commission officielle

Le président Isaac Herzog donne une interview télévisée le 29 septembre 2024. (Capture d'écran : Kan/used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)
Le président Isaac Herzog donne une interview télévisée le 29 septembre 2024. (Capture d'écran : Kan/used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Le président Isaac Herzog a fait part de son soutien à l’établissement d’une commission d’enquête d’État qui serait chargée d’enquêter sur le pogrom qui avait été commis sur le sol israélien le 7 octobre 2023 – des propos tenus à l’occasion d’entretiens accordés à des chaînes de télévision israéliennes, dimanche. Il a ainsi pris le contrepied du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a refusé de lancer de telles investigations avant la fin de la guerre qui est actuellement en cours.

Herzog a indiqué devant les caméras de la Treizième chaîne qu’une enquête d’État était « l’outil juridique approprié » concernant l’examen des échecs ayant entraîné le massacre, ajoutant qu’il était temps de former une Commission aujourd’hui, presque un an après le 7 octobre.

Dans l’interview qu’il a accordée à i24 News, il a spécifiquement noté que les familles qui avaient perdu un proche lors du pogrom lui avaient clairement dit qu’ils voulaient qu’une Commission soit établie et que des investigations officielles aient enfin lieu.

Il a reconnu, sur la Treizième chaîne, qu’il y avait un débat portant sur la nature de l’entité qui serait chargée de l’enquête – certains réclament l’intervention d’un panel d’État indépendant et d’autres, la formation d’une Commission choisie par le gouvernement, comme cela avait été le cas lors des investigations lancées sur la Seconde guerre du Liban, en 2006, un examen qui avait été alors mené par la Commission Winograd.

Les Commissions d’enquête d’État peuvent être établies par le biais d’une résolution approuvée par le gouvernement ou par la Commission du contrôle de l’État de la Knesset. Ce sont des panels indépendants, dont les membres sont sélectionnés par le président à la Cour suprême parmi les juges en exercice ou à la retraite – qu’ils aient servi au sein des Cours de district du pays ou à la Cour suprême.

Netanyahu a insisté sur le fait que des investigations sur les manquements qui ont ouvert la porte au massacre du 7 octobre devaient attendre la fin de la guerre, et il s’est refusé à s’engager en faveur de la formation d’une Commission d’État. Un point de vue qui a été dénoncé par les députés de l’opposition et par le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu préside la réunion du Conseil ministre, à Jérusalem, le 8 septembre 2024. (Capture d’écran/GPO)

Herzog a déclaré devant les caméras de la chaîne publique Kann que le rôle tenu par Netanyahu dans ces échecs « doit faire l’objet d’un examen minutieux ». Il a toutefois refusé de préciser s’il pensait que le Premier ministre devait présenter sa démission suite au massacre : « C’est une question politique », s’est-il contenté de répondre.

Alors qu’il lui était demandé, dans le cadre des entretiens, s’il pensait que le gouvernement faisait suffisamment en faveur du retour des otages détenus par le Hamas, il a répondu : « Nous saurons si nous avons tout fait quand les otages reviendront ».

« Nous pourrions très bien avoir manqué des opportunités », a-t-il dit à Kann. « Mais il faut se souvenir de quelque chose de fondamental. En fin de compte, [feu le chef du Hezbollah Hassan] Nasrallah et [le chef du Hamas Yahya] Sinwar ont une vision du monde qui s’est développée au cours de longues années, de très nombreuses années. Ils se sont interrogés – comment détruire les Israéliens, comment démanteler leur société ».

« Nous ne pouvons pas continuer à évoluer ensemble, en tant que société, si les otages ne sont pas rapatriés et s’ils ne reviennent pas à la maison. Jamais nous ne serons en mesure de comprendre l’enfer qu’ils vivent actuellement. Il y aura un prix élevé à payer pour conclure un accord sur les otages mais nous devons y parvenir – et c’est une autre raison importante justifiant la présence d’un gouvernement d’unité nationale », a-t-il dit.

Selon un article publié, la semaine dernière, dans le New York Times, le président américain Joe Biden douterait de manière croissante des chances réelles de parvenir à un accord, les efforts de médiation semblant être en suspens dans un contexte de violences, dans la région, qui menacent de se transformer en conflit plus large.

Le Hamas ayant refusé le 24 septembre de poursuivre les négociations.

Selon les estimations, il resterait 97 otages qui avaient été enlevés par le Hamas, le 7 octobre à Gaza, y compris les corps sans vie de 33 otages dont le décès a été confirmé par l’armée.

Le président israélien Isaac Herzog (au milieu), son épouse Michal Herzog (deuxième à partir de la gauche) et Leah Polin, la grand-mère de Hersh (à droite), lors des funérailles de l’otage assassiné Hersh Goldberg-Polin, à Jérusalem, le 2 septembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine, à la fin du mois de novembre en échange de prisonniers sécuritaires, dont deux qui ont finalement été éliminés lors d’attaques terroristes. Quatre femmes avaient été remises en liberté auparavant. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 30 otages ont été rapatriées – notamment celles de trois Israéliens qui avaient été accidentellement tués par l’armée alors qu’ils étaient parvenus à échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient également les corps sans vie de deux soldats tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin, depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015.

Herzog a expliqué à Kann, dimanche, qu’il avait été « choqué » par les abus dont les familles des otages ont été victimes – il a noté l’agression d’Eli Albag, le père de Liri Albag, une Israélienne actuellement en captivité. La semaine dernière, Albag avait fait l’objet d’insultes et de jets d’œufs alors qu’il se trouvait à Netanya, à l’extérieur de la salle où un événement accueilli par le Likud était organisé. Des ministres et des députés de la formation y avaient assisté.

Herzog a noté qu’il était entré en contact avec le législateur Eli Dalal, responsable de la soirée, et que ce dernier lui avait communiqué les coordonnées téléphoniques d’Albag.

« Ils ont tous les deux dit exactement la même chose – un accord sur les otages est nécessaire pour Israël », a-t-il indiqué.

Interrogé par les journalistes de la Quatorzième chaîne, Herzog a expliqué ne pas penser à la fonction qu’il pourrait exercer lorsqu’il aura terminé son mandat, dans trois ans.

« Je n’ai aucunement l’intention de refaire mon entrée sur la scène politique après », a-t-il affirmé, rejetant ainsi les rumeurs qui laissaient entendre qu’il pourrait briguer à nouveau le fauteuil de Premier ministre.

Herzog a accordé plusieurs interviews à des médias internationaux depuis le début de la guerre – mais les entretiens de dimanche soir ont été les premiers à avoir été organisés avec des médias israéliens depuis le pogrom du 7 octobre.

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