Le père d’une otage attaqué à coups d’œufs et traité de « cancer » devant un évènement du Likud
Un militant vraisemblablement affilié au parti au pouvoir dit au père de Liri Albag, l'une des cinq soldates enlevées dans une base de Tsahal, que "Sinwar vous finance"
Le père d’une otage toujours détenu par le Hamas, qui manifestait mercredi soir à l’extérieur d’un événement festif organisé à Netanya par le Likud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu et auquel participaient des ministres et des députés, a été visé par des jets d’oeufs et des insultes ont été proférées à son encontre.
Alors qu’Eli Albag, père de Liri, une jeune soldate détenue par des terroristes dans la bande de Gaza depuis près d’un an, protestait dans le cadre de sa campagne visant à faire pression sur le gouvernement pour obtenir la libération de sa fille, des inconnus ont lancé des œufs, touchant Albag et un policier qui se trouvait à proximité.
Lorsque Albag a demandé aux militants du Likud qui avaient lancé les œufs de se manifester, l’un d’entre eux lui a dit : « Vous avez fait assez de bruit, taisez-vous ».
Le groupe a également critiqué Albag et d’autres militants qui agissent en faveur de la libération des otages pour avoir exhorté le gouvernement à signer un accord de cessez-le-feu avec le Hamas.
« [Le chef du Hamas, Yahya] Sinwar, vous finance », dit l’un d’entre eux dans une vidéo filmée à Netanya.
« Vous êtes un cancer pour ce pays », aurait crié un autre.
Albag a ensuite confié aux journalistes qu’il recevait régulièrement des messages de menace, qu’il était insulté et même frappé parce qu’il luttait pour retrouver sa fille.
« C’est une chose de me crier dessus, j’ai l’habitude… J’ai la peau très dure. Mais pourquoi lancer des œufs sur la police ? C’est ce qui m’a le plus troublé », a déclaré Albag à la chaîne publique Kann, avant que des contre-manifestants d’extrême droite ne recommencent à l’invectiver en direct à la télévision et ne perturbent la diffusion de l’émission.
לאחר שזרקו ביצים על אלי אלבג, אביה של החטופה לירי ועל השוטרים, אחד מפעילי הליכוד מעז לצעוק על אלבג ״שקט. עשית מספיק רעש״ – אלבג לא מוותר ועונה לו. וגם ברגעים האלו אלבג דואג לשוטרים וביקש מאותם פעילים, לזרוק עליו את הביצים ולא על השוטרים שעמדו לצידו. ערב עצוב, אין מה לומר pic.twitter.com/qGAe4iRshI
— Yollan cohen יולן כהן (@yollancohen) September 25, 2024
Le député du Likud Eli Dallal, qui participait à l’événement à Netanya, a déclaré que le président Isaac Herzog lui avait téléphoné pour lui demander de parler à Albag et a fait savoir qu’il avait été également visé par des jets d’oeufs.
« Je ne sais pas qui nous a lancé des œufs. Je condamne toute violence et peu importe de quel côté elle vient », a déclaré Dallal, selon le site d’information Ynet. « Lors de mon discours au Likud, j’ai dit qu’il n’y aurait pas de victoire totale sans le retour de tous les otages. »
Miki Zohar, membre du Likud, a également dénoncé le harcèlement dont a fait l’objet Albag.
« Ce n’est pas notre façon de faire, ni la façon dont nous voulons fonctionner », a-t-il assuré sur X.
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu « de dénoncer et d’éjecter du parti tous ceux qui ont fait cela, et de présenter des excuses à Eli Albag ».
Liri Albag, l’une des cinq soldates prises en otage à la base de Nahal Oz le 7 octobre, fait partie des 97 otages enlevés par le Hamas au cours de l’assaut terroriste qui demeurent à Gaza, y compris les corps d’au moins 33 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
105 civils ont été libérés au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages ont été remis en liberté avant la trêve. Huit otages, dont une soldate, ont été secourus vivants par les forces israéliennes, et les corps de 37 otages ont également été récupérés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée lors d’un incident tragique en décembre.
Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef en 2014 et 2015 respectivement.