Saar demande à la Grèce de l’aider à ramener des compétitions sportives internationales en Israël
Israël cherche à sortir de son isolement dans le domaine du sport, causé par la dégradation de son image à l'international, les appels au boycott, les positions pro-palestiniennes, et parfois les violences
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Accueillant son homologue grec Giorgos Gerapetritis à Jérusalem, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a demandé l’aide d’Athènes pour ramener des compétitions sportives internationales en Israël, selon le ministère des Affaires étrangères.
« La situation sécuritaire permet le retour des compétitions sportives en Israël », a déclaré Saar à son homologue grec. « Nous devons revenir à la normale. »
Les équipes nationales d’Israël et les clubs israéliens jouant dans les ligues européennes ont dû organiser des matchs à domicile en Europe depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
Gerapetritis a promis d’aider Israël en ce sens, a indiqué le cabinet du ministre israélien.
Depuis le pogrom du 7 octobre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, et de la guerre qui a suivi, aucune compétition sportive internationale n’a en effet été organisée en Israël, principalement pour des raisons de sécurité, mais aussi parce que l’image de l’État hébreu sur la scène internationale s’est considérablement dégradée à mesure qu’un nombre grandissant de pays ont adopté des positions clairement pro-palestiniennes.
La participation des équipes israéliennes aux compétitions sportives internationales a également suscité polémiques, désaveux et parfois violences. Si la participation d’Israël aux Jeux olympiques de Paris en été 2024 s’est globalement bien déroulée, des députés français d’extrême-gauche avaient tenté d’exclure le pays de la compétition en décrétant que les athlètes israéliens n’étaient « pas les bienvenus » à Paris.
En novembre 2024, la rencontre de football entre le Maccabi Tel Aviv et l’Ajax d’Amsterdam dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la Ligue des Nations, s’était conclue par une vague d’agressions antisémites inouïes contre les supporters israéliens. Par la suite, plusieurs matchs que devait disputer l’équipe israélienne ont eu lieu sans spectateurs à travers l’Europe – essentiellement en Hongrie.

Fin janvier, le club de football norvégien Bodoe, qui disputait un match à domicile contre le Maccabi Tel Aviv, a annoncé que toutes les recettes générées par cette rencontre, soit près de 63 000 euros, seront reversées à des organisations qui gèrent la distribution de l’aide humanitaire à Gaza.
Lors de sa réunion avec le ministre grec des Affaires étrangères, Saar a également évoqué le retour des otages de Gaza et « l’absurdité » des poursuites judiciaires internationales contre Israël.
Israël est visé par une plainte pour « génocide » initiée par l’Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de justice et à laquelle de nombreux autres pays, notamment d’Amérique du Sud, se sont joints.
Par ailleurs, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant sont visés par des mandats d’arrêt internationaux liés à leur conduite de la guerre en cours contre le Hamas à Gaza, émis par la Cour pénale internationale.
La Grèce, qui a été élue pour siéger au Conseil de sécurité de l’ONU en 2025 et 2026, a plusieurs fois soutenu un arrêt des hostilités à Gaza. Mais la guerre n’a pas empêché Athènes et Jérusalem de renforcer leur partenariat : en avril 2024, les deux pays ont signé un accord de coopération médicale sur cinq ans et en novembre, les autorités grecques ont annoncé qu’elles discutaient avec Israël pour acquérir un système de défense aérienne semblable au Dôme de fer.