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Salvini sera en Israël en décembre

L’annonce de la visite du ministre italien intervient quelques jours après que Rivlin et des rabbins européens ont appelé à ne pas courtiser les mouvements populistes

Le leader du parti d'extrême droite italien de la Ligue Matteo Salvini lève les pouces au siège de la formation à Milan, le 5 mars 2018 (Crédit : AFP/Piero Cruciatti)
Le leader du parti d'extrême droite italien de la Ligue Matteo Salvini lève les pouces au siège de la formation à Milan, le 5 mars 2018 (Crédit : AFP/Piero Cruciatti)

Matteo Salvini, ministre italien de l’Intérieur et chef d’un parti d’extrême droite, doit faire une visite officielle en Israël à la mi-décembre, a annoncé le quotidien Haaretz vendredi.

On n’a pas donné de détails supplémentaires sur le voyage. Salvini s’est opposé à l’Union européenne à cause de la politique dure qu’il mène sur les questions migratoires. Il a mis en place des mesures polémiques pour bloquer les migrants fuyant la Libye à bord de bateaux candestins.

Le parti de Salvini, la Ligue du Nord, a remporté un grand succès aux élections de mars en défendant un programme xénophobe ; il a promis des expulsions de masse des migrants. En juin, il est à la source d’une confrontation entre plusieurs pays en refusant l’entrée d’un bateau de secours de la mer Méditerranée avec à bord 630 migrants qui ont été secourus au large des côtes de la Libye.

Salvini a également été critiqué et accusé de fascisme plus tôt cette année quand il a appelé à créer un registre des minorités.

Jeudi, le président Reuven Rivlin a déclaré à CNN qu’Israël devait rejeter toute coopération avec des mouvements fascistes, peu importe leur position sur Israël.

Des migrants à bord du MV Aquarius, un navire de secours de SOS-Mediterranée et de Médecins sans frontières (MSF) sur la mer méditerranée entre la Libye et l’Italie, le 9 mai 2018 (Crédit : AFP/Louisa Gouliamaki)

« Nous devons… travailler avec le monde entier pour lutter contre la xénophobie et la discrimination, dont l’antisémitisme est une composante, a-t-il déclaré dans l’entretien. Aujourd’hui, il y a des mouvements néo-fascistes qui ont une influence considérable et dangereuse. Ils expriment parfois un soutien fort de l’Etat d’Israël ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui occupe aussi le poste de ministre des Affaires étrangères, a été critiqué pour avoir développé des liens avec les gouvernements et partis européens d’extrême droite.

La semaine denière, à cause de la crise dans la coalition, il a annulé son voyage prévu en Autriche, qui aurait été le premier d’un Premier ministre israélien depuis 1997.

Le voyage prévu marquait des liens plus proches entre Jérusalem et le gouvernement autrichien de droite, qui comprend le Parti de la Liberté (FPO).

Officiellement, Israël boycotte le FPO à cause de son passé nazi et de ses politiques xénophobes. Mais au cours des récentes années, le parti a fait des efforts pour prendre ses distances vis-à-vis des positions pro-nazis et a adopté des positions très pro-Israël depuis son arrivée au pouvoir aux élections autrichiennes de 2017.

Le président Reuven Rivlin au cours d’un entretien avec CNN, le 29 novembre 2018 (Crédit : GPO/Twitter)

Après que Netanyahu a annulé son voyage, Pinchas Goldschmidt, le président de la Conférence des Rabbins européens, a appelé Israël à mettre un terme à son engagement avec des partis d’extrême droite en Europe.

Lors d’une rencontre à la Knesset, Goldschmidt a déconseillé aux législateurs israéliens de sympathiser avec des groupes nationalistes en Europe car cela mettait en danger les communautés juives locales.

« Si un parti est fondamentalement raciste, intolérance contre de larges parts de la société et les minorités, même si les Juifs ne sont pas la cible maintenant, ils le seront dans un futur proche », a déclaré Goldschmidt dans un communiqué publié vendredi.

Il a déclaré aux législateurs au Comité pour l’immigration, l’Intégration et les affaires de la Diaspora que les politiciens israéliens devraient consulter les communautés juives locales avant de traiter avec des officiels de l’extrême droite.

« Un engagement à court-terme ou ou soutien politique d’Israël ne valent pas de mettre la communauté juive en danger », a déclaré Goldschmidt.

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