Scandale sexuel non retenu pour l’ex-chef de l’association du barreau israélien
Les soupçons selon lesquels Efi Nave aurait aidé à la nomination de la juge Eti Craif pour des faveurs sexuelles ont été abandonnés, les chances de condamnation étant trop faibles
Le ministère public a annoncé dimanche avoir classé l’affaire criminelle concernant l’ancien chef de l’association du barreau israélien, qui était soupçonné de plaider en faveur de la nomination à la magistrature d’une femme avec laquelle il avait une relation amoureuse.
Ni Efi Nave ni Eti Craif, juge au tribunal de première instance de Rishon Lezion, ne seront inculpés.
Nave, qui a démissionné de l’association du barreau après son arrestation en 2019, était l’un des neuf membres de la puissante commission des nominations judiciaires, qui décide du placement et des promotions des juges dans le système judiciaire à trois niveaux d’Israël. Ce poste lui conférait une influence démesurée pour aider les avocats à progresser dans leur carrière – un rôle qu’il était soupçonné d’exploiter à des fins sexuelles.
L’affaire a toutefois été classée, les procureurs ayant estimé que les chances de condamnation étaient trop faibles. Le bureau du procureur du district de Tel Aviv avait précédemment annoncé qu’il allait inculper Nave et Craif pour corruption.
Selon les procureurs en décembre 2019, Nave a œuvré à de nombreuses reprises pour faire avancer la nomination de Craif en tant que juge, malgré le conflit d’intérêts dû à sa relation avec elle.
Une lettre envoyée aux avocats du couple indique qu’après avoir postulé à un poste de juge en 2013, Mme Craif a contacté M. Nave, alors responsable du district de Tel Aviv de l’association du barreau, en raison de ses liens avec la commission des nominations judiciaires.
Les deux sont restés en contact par téléphone « et ont même eu une rencontre intime au domicile de Craif », précise la lettre.
Les procureurs ont déclaré que Craif et Nave sont restés en contact jusqu’à sa nomination à la tête de l’association du barreau en 2015, lorsque, consciente de son attirance amoureuse pour elle et de sa faculté à faire avancer sa nomination, elle a « encouragé… la relation intime et sexuelle avec lui. »
« Les deux partenaires ont même eu une autre rencontre intime à son domicile, au plus fort de la procédure de nomination judiciaire », selon la lettre.
Alors qu’elle nouait une « relation intime » entre eux, les procureurs ont déclaré que Craif avait demandé à plusieurs reprises à Nave de veiller à l’avancement de sa nomination, « d’une manière qui lie les choses l’une à l’autre ».
Elle a finalement été nommée juge au tribunal de première instance de Rishon Lezion en 2016.
Les avocats de Nave avaient noté que la nomination de Craif était soutenue par la plupart des membres de la commission de sélection et ont déclaré que l’enquête était « née dans le péché ».
Ce commentaire faisait référence à un procès civil que Nave a intenté en février 2019 contre la radio de l’armée et un certain nombre de ses journalistes qui ont obtenu son téléphone portable et ont extrait des messages potentiellement incriminants de l’appareil concernant le scandale sexuel présumé.
Nave ne sera pas non plus inculpé pour les soupçons qui pèsent sur lui d’avoir agi pour le compte d’un autre avocat et d’un spécialiste juridique du secteur privé, avec lesquels il aurait été en relation, selon la police.
Nave a été mis en examen en 2018, soupçonné d’avoir fait sortir clandestinement du pays une connaissance féminine pour un voyage à l’étranger, puis d’avoir tenté de la faire revenir sans enregistrement lors des contrôles frontaliers.