Schwarzenegger : “il n’y a pas deux côtés à la haine”
L'ancien gouverneur de Californie a critiqué Trump pour ses commentaires sur les événements de Charlottesville et rappelé son enfance dans l'Autriche post-nazisme pour mettre en garde face aux suprématistes blancs
L’ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger a critiqué jeudi le président américain Donald Trump pour son incapacité à condamner sans équivoque les participants à un rassemblement de suprématistes blancs à Charlottesville, en Virginie, le week-end dernier.
Dans une vidéo publiée par ATTN, le politicien et ancienne star du cinéma américain a expliqué que le président a « la responsabilité morale d’envoyer un message sans équivoque, qu’il ne soutient ni la haine, ni le racisme. »
Concernant l’insistance du président sur le comportement violent adopté « des deux côtés » durant le rassemblement – qui s’est achevé par une attaque à la voiture-bélier commise par un sympathisant nazi qui a projeté son véhicule sur un groupe de contre-manifestants, tuant Heather Heyer, 32 ans — Schwarzenegger a expliqué qu’il « n’y a pas deux côtés au sectarisme et il n’y a pas deux côtés à la haine ».
« Si vous choisissez de défiler avec un drapeau qui symbolise le massacre de millions de personnes, il n’y a pas deux côtés », a-t-il insisté.
Schwarzenegger a annoncé la semaine dernière qu’il ferait don de la somme de 100 000 dollars au Centre Simon Wiesenthal, qui lutte contre l’antisémitisme et le fanatisme, dans le sillage du rassemblement d’extrême-droite à Charlottesville, en Virginie.
Sur le ton de la moquerie, l’acteur a offert à Trump son aide pour écrire un discours dans lequel il condamnerait les participants à ce rassemblement.
« En tant que président des États-Unis, en tant que républicain, je rejette le soutien des suprématistes blancs, a-t-il dit. Le pays qui a contribué à la défaite des armées d’Hitler n’a pas de place pour les drapeaux nazis. Le parti de Lincoln ne soutiendra pas ceux qui exhibent les drapeaux de bataille de la Confédération. »
Il a alors demandé à une poupée à l’effigie de Trump, la tête dodelinante : « Est-ce que c’était si difficile ? »
Schwarzenegger a également lancé un appel aux nationalistes blancs et aux partisans néo-nazis, leur recommandant d’abandonner la haine en rappelant son enfance dans l’Autriche post-nazie.
« Il n’est jamais trop tard pour faire le choix d’apprendre, d’évoluer et de comprendre que tous les êtres humains ont une valeur égale », a-t-il dit.
« Laissez-moi être aussi clair que possible : vos héros sont des losers. J’ai connu les nazis d’origine. Je suis né en Autriche en 1947 après la Deuxième Guerre mondiale. En grandissant, j’étais entouré d’hommes brisés. D’hommes qui revenaient d’une guerre remplie d’éclats d’obus et aussi de culpabilité. D’hommes qui avaient été induits en erreur au nom d’une idéologie perdue. Et je peux vous le dire : ces idoles que vous vous êtes données ont passé le reste de leur existence à vivre dans la honte. Et aujourd’hui, ils se reposent pour l’éternité en enfer. »
Schwarzenegger a appelé tous les Américains à dénoncer le fanatisme, disant que « la meilleure manière de battre les voix fortes et furieuses de la haine est de faire entendre des voix plus fortes et plus raisonnables. »
« Vous qui avez gardé le silence, vous devez également évoluer. J’ai appris il y a très longtemps que le seul moyen d’éliminer la haine est de l’affronter de plein fouet. »