Selon Israël, Gaza a reçu près de 14 000 camions d’aide depuis le début de la guerre
Une importante livraison de farine doit entrer dans la bande après qu'Israël a accepté que le Programme alimentaire mondial soit responsable de sa distribution, remplaçant l'UNRWA
Gaza a reçu 13 834 camions d’aide humanitaire depuis le début de la guerre qui oppose Israël au Hamas, selon une information réactualisée transmise vendredi par le bureau de liaison militaire avec les Palestiniens, le Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires (COGAT).
Selon le COGAT, 254 210 tonnes d’aide ont été transférées dans la bande de Gaza, et notamment 167 000 tonnes de produits alimentaires.
Les agences des Nations unies et d’autres groupes ont fait savoir que la guerre en cours rendait de plus en plus difficile l’acheminement d’une aide pourtant vitale dans une grande partie de l’enclave côtière.
Dans un rapport émis jeudi, les Nations unies ont indiqué que le nombre quotidien de camions entrant dans la bande avait chuté, passant en moyenne de 200 au mois de janvier à 57 au cours des deux dernières semaines – avec parfois seulement 20 camions qui parviennent à pénétrer à Gaza, certains jours.
De son côté, Israël a déclaré que les organisations humanitaires qui travaillent dans la bande sont à l’origine de ces difficultés d’acheminement, notant que des centaines de camions remplis d’aide humanitaire se trouvaient encore immobilisés du côté palestinien du poste-frontière de Kerem Shalom. L’ONU, pour sa part, a dit ne pas être en capacité de déplacer ces camions compte-tenu du danger posé par le conflit.
La question de l’aide humanitaire est une source de friction entre l’État juif et les autres pays depuis le début de la guerre, le 7 octobre – guerre déclenchée par l’attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien lors de laquelle les terroristes ont tué 1 200 personnes environ et enlevé 253 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avec le soutien de sa coalition de droite, avait initialement annoncé qu’Israël n’autoriserait pas l’entrée d’aide humanitaire dans la bande, mais il était revenu rapidement sur sa décision suite aux pressions exercées par les États-Unis. Il affirme, depuis, qu’acheminer un minimum d’aide humanitaire facilite les objectifs poursuivis par Tsahal dans le cadre de sa guerre – des objectifs qui sont de démanteler le Hamas et de garantir la libération des otages.
Depuis le début du conflit, l’aide entrait à Gaza par le poste-frontière de Rafah, qui sépare l’enclave et l’Égypte, après avoir été inspectée par les forces israéliennes. Israël a depuis ouvert son poste-frontière de Kerem Shalom, Rafah étant dans l’incapacité de traiter toute l’assistance envoyée dans la bande.
Les camions qui transportent l’aide humanitaire ont parfois été bloqués, à Kerem Shalom, par des Israéliens manifestant contre ces acheminements alors même que des otages sont encore dans les geôles du Hamas.
Une cargaison déterminante de farine – elle pourrait nourrir 1,5 million de Gazaouis pendant cinq mois – a aussi été bloquée en Israël, depuis quatre semaines, par le ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui refusait de la laisser entrer dans la bande si l’UNRWA était responsable de sa distribution.
En effet, Israël accuse douze membres de l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens d’avoir pris part à l’attaque du 7 octobre, affirmant qu’un nombre bien plus important de ses employés entretenaient des liens avec les groupes terroristes. De son côté, l’UNRWA a annoncé avoir limogé plusieurs de ses membres qui ont été impliqués dans l’assaut du Hamas sur le sol israélien.
De multiples pays ont gelé les fonds qu’ils versent habituellement à l’UNRWA alors que l’ONU enquête actuellement sur ces accusations contre l’agence.
Une solution au problème du blocage de cette cargaison de farine semble avoir été trouvée jeudi, Israël ayant accepté que la livraison soit distribuée par le Programme alimentaire mondial et non par l’UNRWA.
L’État juif a aussi fait savoir, jeudi, qu’il recherchait des Palestiniens non-affiliés au Hamas dans la bande de Gaza qui pourraient prendre la responsabilité de procéder à la distribution de l’aide – un test pour un plan possible d’administration civile au sein de l’enclave côtière dans l’après-guerre. Les volontaires pour cette tâche travailleront dans « les poches humanitaires » de la bande d’où le Hamas a d’ores et déjà été chassé.