Israël en guerre - Jour 497

Rechercher

Selon le Premier ministre qatari, l’accord sur les otages était prêt dès décembre 2023

Convaincu que la solution à deux États est l'unique voie vers la paix entre Israël et les Palestiniens, Mohammed ben Abdulrahman Al-Thani plaide en faveur d'un accord

Le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani (à droite) s'entretient avec Arad Nir de la chaîne N12, à Paris, dans le cadre d'une interview diffusée le 26 janvier 2025. (Capture d'écran, N 12, utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)
Le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani (à droite) s'entretient avec Arad Nir de la chaîne N12, à Paris, dans le cadre d'une interview diffusée le 26 janvier 2025. (Capture d'écran, N 12, utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)

Dans le cadre d’une une interview accordée à la télévision israélienne, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a indiqué que les grands principes de l’accord de cessez-le-feu et de libération d’otages conclu entre Israël et le Hamas étaient là dès décembre 2023 et fait des révélations sur le processus ayant permis de parvenir à cet accord.

Durant plus d’un an, le Qatar, avec les États-Unis et l’Égypte, a organisé des négociations dans le but de parvenir à un accord pour mettre un terme aux combats à Gaza, déclenchés par le pogrom commis par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, et garantir la libération des 251 otages pris en otages par les terroristes dans le sud d’Israël ce jour-là.

L’accord de cessez-le-feu progressif qui a débuté il y a un peu plus d’une semaine et qui a jusqu’à présent permis la libération de sept otages – trois civiles et quatre femmes soldats – n’est que le deuxième depuis le début de cette guerre qui dure désormais depuis 15 mois, après la libération de 105 otages à la faveur d’une trêve d’une semaine, en novembre 2023.

Interrogé par la chaîne N12, depuis Paris, à propos des raisons pour lesquelles il avait fallu si longtemps pour finaliser l’accord, Al-Thani a expliqué que cela n’avait « pas été un accord facile » à négocier.

« Il nous a fallu près de 15 mois de négociations, depuis l’échec du premier accord », a-t-il indiqué. « Il y a eu beaucoup de hauts et de bas tout au long de ces négociations : le processus a été très compliqué. »

« Nous disions depuis le début, depuis le 8 octobre, qu’il fallait faire le plus vite possible. Nous sommes passés par un très long processus qui s’est parfois avéré décevant pour nous, médiateurs », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani s’entretient avec Arad Nir, de la chaîne N 12 (pas sur l’image) à Paris, dans le cadre d’une interview diffusée le 26 janvier 2025. (Capture d’écran, N 12, utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

« Ce qui nous attriste, c’est qu’il ait fallu [autant de temps] pour parvenir à un accord fixé dans ses grandes lignes dès décembre 2023 », a-t-il ajouté.

« Il s’agit donc du même accord que celui agréé à l’époque ? », lui a demandé le journaliste de N 12, Arad Nir.

« C’est pour ainsi dire le même », lui a répondu Al-Thani. « Il y a quelques détails différents ici et là… Mais tout le monde s’accorde à dire que c’est le même accord que le 27 mai… Le problème, c’est que nous nous sentions responsables, à chaque jour de retard, du prix à payer par les Gazaouis et les otages retenus à Gaza.

Selon lui, il a fallu « beaucoup de persévérance et un travail acharné » pour parvenir à finaliser l’accord.

Interrogé sur la partie qui, de son point de vue, tirait le mieux son épingle du jeu – le Hamas ou Israël -, le dirigeant qatari a expliqué que les médiateurs pensaient que l’accord, dans sa forme finale, assurait au mieux la conciliation des desiderata des deux parties.

« L’accord idéal [pour nous serait celui qui signerait] la fin de la guerre et la libération de tous les otages en une seule phase et tout serait alors terminé, a-t-il dit.

Des manifestants brandissent des pancartes portant les noms des otages de Gaza depuis le pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre 2023, lors d’une manifestation contre le gouvernement demandant leur libération, à Tel Aviv, le 25 janvier 2025. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Interrogé sur la ou les raisons expliquant que l’accord actuel n’ait pas pu être formulé ainsi, Al-Thani a expliqué que des « considérations politiques » s’étaient opposées, sans donner de détails.

Il a ajouté que la viabilité de la deuxième étape de l’accord, qui devrait faire l’objet de négociations dès le 16e jour de la première phase, dépendait à la fois d’Israël et du Hamas et qu’il espérait pouvoir commencer à dialoguer avec Israël dès la semaine prochaine sur ce point.

« Il est selon moi très important de mener cet accord jusqu’à son terme, jusqu’à la dernière phase, afin que tout le monde revienne et que l’on mette un point final définitif à cette guerre », a-t-il ajouté.

Il a souligné que les administrations Biden et Trump avaient « joué un rôle essentiel », à commencer par l’envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff.

« La détermination du président Trump à mettre fin à tout cela a été très importante », a-t-il indiqué.

Interrogé sur les menaces proférées par Trump en l’absence d’accord, il a expliqué qu’il ne s’agissait pas selon lui de propos réellement menaçants mais du signe de sa « détermination… à parvenir à une solution ».

Le président américain Donald Trump, à gauche, aux côtés de la première dame Melania Trump, lors d’une rencontre avec des propriétaires touchés par l’ouragan Hélène, à Swannanoa, en Caroline du Nord, le 24 janvier 2025. (Crédit : AP Photo/Mark Schiefelbein)

Au sujet de l’avenir du groupe terroriste du Hamas, Al-Thani a déclaré qu’il était impossible de spéculer sans examiner la question du conflit israélo-palestinien dans son ensemble.

« Il faut prendre le sujet dans sa globalité. Il s’agit de trouver une voie durable vers la paix, une solution permettant à Israël et aux Palestiniens de vivre côte à côte ensemble, pacifiquement, avec toutes les assurances que les deux peuples soient en sécurité », a-t-il expliqué.

Il a ajouté que le Qatar pensait que la solution à deux États était la seule voie viable en la matière.

« Notre région n’est pas une région facile. C’est une région très complexe. Turbulente, marquée par des guerres anciennes, des mandataires, des acteurs étatiques, des acteurs non étatiques, encore et encore », a expliqué Al-Thani. « Une solution à deux États est la seule et unique voie à suivre pour une région capable de vivre en paix, ensemble. »

Interpelé sur le fait que nombre d’Israéliens ne souhaitaient pas vivre avec le Hamas toujours aux commandes de la bande de Gaza dans l’après-guerre, Al-Thani a dit que l’avenir de la bande de Gaza et de son gouvernement était « une décision à prendre par les Palestiniens », tout en reconnaissant que « le peuple israélien avait également droit à des garanties de sécurité à ses frontières ».

« C’est quelque chose que nous comprenons et soutenons », a-t-il indiqué.

Des combattants du Hamas, armés de fusils Tavor de fabrication israélienne, sécurisent une zone sur la place Palestine, dans la ville de Gaza, avant de remettre quatre otages israéliennes à une équipe de la Croix-Rouge, le 25 janvier 2025. (Omar AL-QATTAA / AFP)

Le Premier ministre qatari a rejeté les accusations selon lesquelles le Qatar était complice des actions terroristes du Hamas, affirmant que le rôle de Doha en tant que médiateur régional l’obligeait à « parler avec tout le monde ». Il a ajouté qu’en permettant à la direction politique du Hamas d’opérer à partir de Doha, le Qatar avait pu « régler des conflits et en empêcher d’autres d’éclater ».

Al-Thani s’est par ailleurs inscrit en faux par rapport à ceux qui accusent le Qatar d’avoir financé les activités terroristes du Hamas à Gaza en faisant passer des fonds dans l’enclave palestinienne et a souligné que le transfert d’argent pour des besoins humanitaires s’était fait en coordination avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son gouvernement.

Depuis 2018, le Qatar verse des millions de dollars en espèces à la bande de Gaza pour lui permettre de payer le carburant nécessaire à la production d’électricité, les fonctionnaires du Hamas et l’aide alimentaire aux dizaines de milliers de familles démunies. Toutefois, beaucoup pensent que le Hamas s’arroge cet argent pour financer ses activités terroristes.

« S’agissant des critiques à l’égard du Qatar et la propagande qui l’entoure, il est regrettable de voir que tout ce que nous faisons en faveur de la région et de sa stabilité, fait l’objet de critiques de la part de personnes à très courte vue – des politiciens qui tentent de le récupérer à des fins politiques », a déclaré Al-Thani.

« Ces politiciens qui critiquent ce que nous faisons – qu’ont-ils fait pour les faire revenir ? », a-t-il demandé en parlant des otages détenus par le Hamas. « Qu’ont-ils fait pour assurer la stabilité là-bas [à Gaza] ? A part parler et se servir de nous à des fins politiques. »

Au sujet de possibles relations diplomatiques officielles entre Doha et Jérusalem, Arad Nir a demandé à Al-Thani s’il pensait se rendre un jour en Israël.

« Tout dépendra de la voie qui sera choisie », a-t-il répondu. « Il n’y a pas de conditions. Nous parlons de solutions pacifiques. Nous ferons tout ce qu’il faut pour ramener la paix dans la région. »

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.