Selon un prêtre espagnol, les « puissants juifs » ont fait annuler son festival
Un groupe pro-Israélien a jugé les propos tenus par le pasteur Javier Baeza après le retrait du film "Gaza, au plus près de la barbarie" de "fondamentalement antisémites"
JTA — Après l’annulation par l’église de sa projection d’un film anti-israélien, un prêtre espagnol a accusé sa hiérarchie d’avoir pris cette décision sous la menace, disant que « la mort de nègres est bien moins importante que celle des puissants juifs. »
Ces propos tenus par Javier Baeza sur les noirs lors d’un entretien avec un journal local vendredi ont été condamnés par l’ACOM, un groupe pro-israélien espagnol, qui a estimé qu’ils découlaient d’une « logique fondamentalement antisémite » – impliquant Israël et les Juifs du royaume majoritairement catholique d’Espagne.
Samedi, le film controversé « Gaza, au plus près de la barbarie », que ses critiques ont jugé partial et erroné, a remporté le prix du « Meilleur documentaire » aux Goyas, les Oscars espagnols.
Baeza a évoqué les noirs en référence à un film qu’il avait projeté, le mois dernier, et qui était consacré aux Africains perdant la vie pendant leur périple vers l’Europe. Personne ne s’était plaint, selon lui. Mais « il y a eu des pressions de la communauté juive » pour faire annuler la projection du film vendredi prochain, a-t-il déclaré au quotidien El Pais.
Le film devait être projeté au Centre pastoral de Carlos Borrome dans le sud-est de la capitale espagnole, mais Carlos Osoro, l’archevêque de Madrid, a annoncé que l’église était « obligée » de suspendre la séance pour une durée illimitée pour des raisons de sécurité « après des menaces reçues ces derniers jours. »
La Fédération des communautés juives d’Espagne a affirmé dans un communiqué que le film était soutenu par des organisations appelant au boycott de l’État hébreu, qui « tente de délégitimer Israël et les Israéliens ». Mais le groupe n’a pas eu vent desdites menaces.