Selon une députée de l’opposition, Netanyahu est redevable au Qatar
Par ailleurs, des chef de partis de l'opposition ont promis au Premier ministre "un soutien public et politique total" concernant le rapatriement de tous les otages

La députée démocrate Naama Lazimi a déclaré samedi lors d’une manifestation antigouvernementale organisée sur la place Habima, à Tel Aviv, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu « vend le pays pour des gains financiers », suite à des informations qui ont laissé entendre que trois collaborateurs du Premier ministre auraient effectué un travail de relations publiques pour le Qatar, qui finance le Hamas.
« C’est pour ça qu’il a si peur d’une commission d’enquête d’État » sur les échecs qui avaient précédé le 7 octobre, a-t-elle dit. « Ils ont peur et ils savent parfaitement pourquoi ».
L’influence du Qatar sur Netanyahu ne s’est pas limitée aux « valises pleines de dollars’ qu’il avait laissé circuler entre Doha et Gaza, a ajouté Lazimi.
« Nous parlons ici de membres de son équipe qui œuvrent à donner une légitimité à un pays ennemi », a-t-elle continué.
La députée a condamné le Hamas pour le meurtre de Shiri Bibas et de ses deux jeunes fils Ariel et Kfir en captivité.
Les trois corps ont été rendus à Israël, cette semaine. Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré qu’un examen médico-légal avait révélé que les deux garçons avaient été assassinés par leurs ravisseurs « de leurs propres mains ».
« Shiri, Ariel et Kfir, je suis désolée », a-t-elle dit. « Je suis désolée que vous ayez été abandonnés aux mains d’une vermine humaine, de terroristes meurtriers. »
« Maudit soit le Hamas », a-t-elle poursuivi, « et maudits soient tous ceux qui vous perçoivent comme un atout » – une référence à une citation du ministre des Finances Bezalel Smotrich qui, il y a dix ans, avait déclaré qu’Israël était mieux loti avec le Hamas qu’avec l’Autorité palestinienne, le premier bénéficiant d’une légitimité internationale moindre.
Lazimi a félicité les otages Omer Shem Tov, Omer Wenkert, Eliya Cohen, Tal Shoham, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed qui ont été relâchés aujourd’hui.
Ces deux derniers étaient maintenus en captivité respectivement depuis 2014 et 2015.
Lazimi a accusé l’équipe de Netanyahu d’avoir menacé la famille de Mengistu pour qu’elle ne parle pas d’Avera, qui est membre de la communauté éthiopienne d’Israël.
« Ce n’est une nouvelle pour personne que [les collaborateurs de Netanyahu] sont les personnes les plus racistes du pays, n’est-ce pas ? », a-t-elle dit.
Pendant son discours, Lazimi se tenait sur une scène où des militants avaient placé une grande statue de train, arborant le hashtag #Qatar-gate. Le train est un jeu de mots : le nom de l’État du Golfe ressemble au mot hébreu désignant le chef de train.
Les 250 manifestants environ ont ensuite quitté la place Habima pour se rendre sur Begin Road, où ils sont allés rejoindre une manifestation antigouvernementale en faveur de la libération des otages.

Dans ce contexte et dans une déclaration commune, le chef de l’opposition Yair Lapid, le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz et le leader de Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, ont promis au Premier ministre « un soutien public et politique total » concernant le rapatriement de tous les otages qui se trouvent encore entre les mains du Hamas, à Gaza
« La libération des otages est la mission qui est la plus urgente. Nous disons au Premier ministre que l’opposition le soutient pleinement en faveur de la remise en liberté de tous et ce, jusqu’au dernier des otages », ont déclaré les trois chefs de partis d’opposition après la libération, aujourd’hui, des six derniers captifs vivants qui devaient être relâchés dans le cadre de la première phase du cessez-le-feu en cours avec le Hamas.
Le parti d’extrême droite Hatzionout HaDatit, partenaire de la coalition, a menacé de quitter cette dernière et de renverser le gouvernement si Israël ne relançait pas son offensive militaire contre le Hamas après les dernières remises en liberté de la première phase – elle s’achèvera jeudi, avec le retour en Israël des dépouilles de quatre captifs.
Lapid, Gantz et Liberman ont aussi appelé à la libération de tous les otages restants après la première phase « en une seule fois » – au lieu des remises en liberté graduelles, chaque semaine, qui ont marqué la première phase – affirmant qu’ils « promettent un soutien public et politique total » en faveur d’une telle initiative.
« La libération des otages est un impératif moral qui a également son importance dans la poursuite de la guerre contre le Hamas, une guerre qui prendra encore beaucoup de temps », ont-ils ajouté en évoquant de nouvelles actions militaires à Gaza contre le groupe terroriste après le retour en Israël de tous les otages.